Dire et Faire (recueil)/Dire et Faire/1

Michel Lévy frères, libraires éditeurs (p. 10-20).


DIRE ET FAIRE

I

Quand une jeune fille quitte le pensionnat pour rentrer dans sa famille, la chambre à coucher est une de ses plus grandes préoccupations ; elle choisit toujours avec un tact exquis la couleur des tentures : l’une préfère le bleu, l’autre le rose ; celle-ci veut une chambre virginale toute blanche on en voit, c’est plus rare, adopter pour couleur le jaune ou le rouge. Mais ne nous étonnons point, aucune d’elles ne se trompe ; et telle qui nous paraîtra manquer de goût au premier abord sait bien que ces tons éclatants conviennent au velouté de ses yeux, aux reflets bleus de sa noire chevelure, aux teintes sombres de son front brun. Qui le lui a dit ? Personne. Il y a un instinct éminemment développé chez la femme, c’est celui de l’ordre et de l’harPage:Bias - Dire et Faire.djvu/11 Page:Bias - Dire et Faire.djvu/12 Page:Bias - Dire et Faire.djvu/13 Page:Bias - Dire et Faire.djvu/14 Page:Bias - Dire et Faire.djvu/15 Page:Bias - Dire et Faire.djvu/16 Page:Bias - Dire et Faire.djvu/17 Page:Bias - Dire et Faire.djvu/18 Page:Bias - Dire et Faire.djvu/19

« Pardon, cher père ; pardon, chère mère, si je ne rentre pas pour diner avec vous ; je n’ai pu résister aux prières de Noémi et de ses parents. M. Charles de Villers est arrivé tout à l’heure ; il y a une fête de famille, on veut que j’en fasse partie. Noémi est si bonne, je n’ai pu refuser. »

— Eh bien ? fit madame Lambert.

— Eh bien ? répéta M. Lambert,

— À revoir ! dit le bonnetier.