Die politischen Beziehungen Kaiser Ludwigs des Baiern zu Frankreich in den Jahren 1314-1337, von Georg Sievers (Viard)

Die politischen Beziehungen Kaiser Ludwigs des Baiern zu Frankreich in den Jahren 1314-1337, von Georg Sievers (Viard)
Bibliothèque de l’École des chartestome 58 (p. 454-455).
Die politischen Beziehungen Kaiser Ludwigs des Baiern zu Frankreich in den Jahren 1314-1337, von Georg Sievers. Berlin, E. Ebering, 1896. In-8o, VI-206 pages. (Dans la collection des Historische Studien.)


Nous ne voulons pas nous étendre beaucoup en signalant le volume que M. Sievers vient de publier sur les Relations politiques de Louis de Bavière avec la France de 1314 à 1337. Ce travail, fait uniquement à l’aide de chroniques ou de documents déjà connus, n’apporte pas un nouvel élément d’informations appréciable sur ces questions traitées précédemment par M. Leroux dans son volume intitulé : Relations politiques de la France et de l’Allemagne au moyen âge et par M. Müller dans son travail sur la Lutte de Louis de Bavière avec la cour de Rome. Ce dernier n’avait, à la vérité, traité qu’incidemment la question des relations de l’Allemagne et de la France. De plus, son œuvre remonte à dix-sept ans déjà, et depuis de nouveaux documents ont été découverts et publiés. Une importante publication surtout fut faite en Allemagne ; c’est celle de M. Riezler, intitulée : Vatikanische Akten zur deutschen Geschichte in der Zeit Kaiser Ludwigs des Bayern. Tous ces motifs engagèrent M. Sievers à reprendre une partie de l’œuvre de M. Müller, en y ajoutant ce que les travaux faits depuis une quinzaine d’années avaient pu nous apprendre sur cette question.

Tout cela bien présenté eût pu nous donner encore un bon travail. Malheureusement, l’auteur a négligé un des points importants dans cette étude des relations de la France et de l’Allemagne, je veux parler des questions des frontières. On sait quel rôle important elles jouèrent dans la politique pendant le XIVe siècle ; ce fut souvent le pivot des rapports entre les deux pays. Les négliger dans une œuvre comme celle de M. Sievers et ne vouloir, comme il le dit, qu’étudier les relations en elles-mêmes, c’était laisser de côté un des points qui pouvaient faire comprendre le motif de beaucoup d’ambassades. On ne voit plus alors, dans bien des circonstances, que des allées et des venues de personnages sans se rendre compte du mobile qui les anime.

Enfin, l’auteur n’a pas toujours apporté dans l’étude et l’emploi des chroniques l’esprit critique dont on ne doit jamais se départir dans l’usage de ce genre de documents. Les chroniques sont des sources d’informations essentiellement personnelles, et l’on ne doit jamais les utiliser pour étudier les relations politiques de deux peuples sans peser avec soin chacun de leurs termes. L’appréciation d’une personne qui ne juge souvent les événements qu’à distance et qui de plus n’a pu les juger que superficiellement doit toujours être sévèrement contrôlée. Or, pour cela, les documents d’archives sont absolument nécessaires. M. Sievers s’en est peu servi et n’a utilisé que ceux déjà publiés, et pas tous encore. Pour une étude de ce genre, il lui a manqué la contre-partie du travail de M. Riezler. Il lui eût fallu le recueil des actes de Louis X, Philippe V, Charles IV et Philippe VI, qui pouvaient faire connaître les relations de ces rois avec l’Allemagne ; sans cela, son étude ne pouvait être qu’incomplète. Or, il ne les a connus que par les chroniques, par des citations, des notes et des ouvrages de seconde main. Dans ces conditions, il était mal placé pour bien juger. Aussi, celui qui voudra refaire ce travail devra-t-il le compléter par de nombreuses recherches et étudier au moins ce qui existe tant aux Archives nationales qu’à la Bibliothèque nationale sur ce sujet.

À ces critiques générales, nous en ajouterons une autre relative à la bibliographie, qui est faite d’une manière défectueuse et incomplète. Ainsi, pour n’en citer qu’un exemple, le Recueil des historiens des Gaules et de la France n’est désigné que par ce mot : Recueil, et la tomaison. Malgré toutes ces critiques, nous reconnaissons cependant les qualités de ce travail. Il montre que son auteur sait étudier les textes et présenter clairement le résultat de ses recherches. De nouvelles investigations lui permettront sans doute de donner dans la suite une œuvre plus importante et plus approfondie.


J. Viard.