Payot (p. 169-189).


DEUXIÈME PARTIE


XV


Paris dort en ce matin lumineux : la rue est abandonnée. Le soleil essaie de pénétrer les maisons, il coule dans les lames des persiennes alignées qui gardent la paresse des hommes dont le sommeil, à l’aube, semble une bouderie.

Les caquets des moineaux s’envolent du fouillis des arbres. La chaussée en repos, sillonnée de traces luisantes laissées par les voitures, semble plus large qu’à l’ordinaire. Cinq heures tombent lointainement des églises.

Quelques fiacres se traînent près du trottoir ; les outils d’arrosage, des tubes et des boules, encombrent la rue. Les balayeuses, coiffées de paille, se montrent les premières. Puis, les boutiques s’éveillent une à une ; les portes cochères se meublent de bidons cabossés, et les fillettes viennent, qui portent le lait. Alors, les mansardes donnent signe de vie : à l’œil de bœuf s’encadre le visage ébouriffé des bonnes, tandis que les porteurs alertes traversent la rue, serrant sous leurs bras les paquets de journaux, et que les voitures à chiffons partent, chargées de tas et de marmaille.

Boulevard Magenta, un ouvrier cadence le pas en sifflant un refrain martial. Il a cette stature de l’adolescent « monté en graine », comme on dit. Il est vêtu d’un pantalon de velours tout neuf, et une ceinture de flanelle bleue s’enroule sur son ventre plat.

Ce passant est Didier, mousse de la terrasse à dix-huit ans.

En prenant l’ouvrage, ce matin-là, Didier change de condition.

Hier garçon, il est ouvrier aujourd’hui.

Pendant neuf ans, il a vécu dans une boutique et un escalier de service : c’est là qu’il apprit à connaître la vie et les hommes.

Dans les métiers nourris, il débuta par celui de graou, avec la protection de Mme Pélamorgues. Il faut savoir qu’un graou est un charcutier.

Didier, qui, pour être embauché dans le négoce, avait usurpé l’âge de onze ans, se vit enfermé, depuis cinq heures du matin jusqu’à neuf heures du soir dans une cuisine, réceptacle des graisses en fusion et en vapeur.

Mais seize heures de travail, une atmosphère de graillon, quels désagréments minimes, si l’on songe qu’il avait le couvert et le gîte assurés ! Il sut accommoder les chairs hachées avec les épices, resta deux années dans l’arrière-boutique et l’abandonna seulement le jour que, soudoyé par un camarade, il revendiqua le salaire mensuel de quinze francs — exigence repoussée par la patronne. Alors, il débuta dans la boucherie, ce qui est plus plaisant pour un jeune homme. En province, le boucher est un tueur de bétail ; à Paris, sa profession est toute pacifique. Ce fut dans cette branche qu’il connut les manigances du commerce. En effet, les garçons détaillants trompent les ménagères sur le poids des marchandises en jetant, sur le plateau de la balance, un pouce agile et pesant ; un argot spécial, en usage dans la corporation, facilite d’autres tricheries, et il n’est pas jusqu’à la caissière qui ne gruge, par de faux calculs, les clientes réputées naïves.

Déjà, l’hôtel Pélamorgues l’avait initié à plus d’un mystère ; il parachève son éducation dans les métiers nourris.

L’escalier de service, les mansardes qu’il fréquente sont animés d’une vie intense. On les lave peu ; la rampe et les entablements des fenêtres sont couverts d’une épaisse poussière, qui jamais ne subit l’injure des torchons, car les concierges, gens dédaigneux, soignent les parties nobles de la maison et négligent la demeure où vivent les garçons avec la valetaille.

C’est dans l’escalier de service que Didier reçoit les éléments de la politique et de l’économie sociale. Beaucoup de passants, sur les murs, laissent la trace de leurs sentiments et de leurs convictions politiques. À côté des quatrains qui célèbrent les charmes des demoiselles, Didier peut lire, en formules concises, le programme des partis qui se disputent le pouvoir. Il comprend les revendications des salariés en voyant, sous la plaque bleue qui porte l’inscription « Escalier de service », cette ligne au crayon : « Escalier de servitude. » « Les étages sont hauts, les pourboires sont bas », écrivent aussi les commis. Il entrevoit les horizons de la doctrine antisémitique : « Eau, gaz, juifs à tous les étages. » Les hommes du jour sont acclamés, leurs adversaires livrés à la vermine. Mais les dessins et les apostrophes aux servantes sont surtout nombreux, l’amour, plus que la politique, menant les hommes.

Messager de confiance, il porte aux cuisinières les lettres des commis bouchers. Il voit le commencement et la fin d’intrigues sentimentales ; il est le témoin de drames domestiques. Une fois, dans une mansarde occupée par la femme de chambre Léontine, il aperçoit, par la porte entr’ouverte, une silhouette inconnue de fille qui se sauve à l’approche du gamin. Un être vit là en cachette, ne descendant jamais l’escalier et ne s’aventurant dans le couloir qu’au crépuscule, alors que le logis des bonnes est désert. Léontine monte à cette recluse quelques aliments dérobés à la cuisine.

C’est une servante enceinte et sans place, à qui la femme de chambre donne l’hospitalité. Une fillette naît dans la mansarde, mais la sage-femme trébuche dans l’escalier, ce qui fait découvrir le pot-aux-roses.

C’est la concierge qui pénètre dans la chambre de Léontine, au nom de ses maîtres, pour la congédier.

Dans les boutiques, Didier voit fleurir les idylles adultères. Quand le patron fréquente les bars avec assiduité, la patronne a de tendres sourires pour le premier garçon.

Didier grandit et, devant ses yeux d’enfant, la vie passe, brutale : à treize ans, il est un homme, il a une maîtresse, il siffle des chansons grivoises, et il écrase son nez aux vitrines lorsqu’il regarde les images d’Épinal que les journaux destinent aux tout petits. Il est candide, et rien ne l’étonne, car il a tout vu.

Mais le métier nourri ne peut procurer de gros appointements. Quand un commis demeure plus d’un an ou deux ans dans une maison, il faut le remplacer, car ses exigences croissent avec sa taille. Aussi la profession est-elle instable, et rares sont les chanceux qui deviennent chefs.

De graou, de boucher, Didier se transforme en garçon crémier. Ces nettoyeurs de flacons sont peu nombreux, car on leur préfère les demoiselles jolies et propres qui, seules, servent les clients, et qu’on choisit parmi la fleur des campagnardes. Didier revient à la boucherie, à la coupe, à la préparation de la viande, puis devient loufiat ou garçon de café.

Il change volontiers d’emploi, car les places vacantes sont nombreuses dans les métiers nourris. Les chômeurs, en possession de bons certificats se font inscrire aux offices qui procurent des garçons aux marchands de vins, et des commis aux patrons bouchers. Les candidats attendent devant le siège social, et comme ils sont bien une centaine chaque après-midi, ils ne s’ennuient jamais. Dans la maison, un vieux monsieur, grossier comme un patureau, après les avoir fait revenir trois fois, leur procure une situation nouvelle.

Didier s’enrôle enfin dans l’épicerie. Mais on ne songe pas à demeurer toute la vie commis-bocal. Ou bien on ouvre boutique, ou bien on quitte la profession. Didier, qui n’a pas d’argent pour tenir commerce, est contraint de choisir un autre métier.

Comme d’habitude, un négociant en vins lui indique l’orientation qu’il doit donner à ses recherches, et le gratifie d’un de ces conseils qu’on dénomme : fin filon.

— Avant dix-huit ans, il est inutile de travailler dans l’industrie ; après dix-huit ans, il faut devenir manœuvre terrassier.

Voilà pourquoi Didier, qui siffle à perte de souffle, va prendre, en ce juillet parfumé, le treuil au chantier de construction. Embauché la veille, son salaire de trente centimes l’heure l’émancipe de l’internat. Il peut loger et vivre à sa guise.

À la vérité, ce qui lui donne de l’entrain n’est pas le sentiment d’avoir gravi plusieurs échelons dans la hiérarchie sociale. À ceux qui n’ont pas de métier aimé, parce que longuement appris, le changement de profession est indifférent.

Didier est heureux parce qu’un grand amour emplit sa vie. Il est seul, et son amie marche à côté de lui. Il lui parle, il sourit à sa pensée.

Le travail du mousse est facile. Les compagnons terrassiers creusent une galerie, et Didier, avec un manœuvre, tourne le treuil qui ramène les déblais au jour.

Au bout de quelques minutes, le manœuvre émet des propos qui font rire Didier à grands éclats. L’homme dit :

— Mais comment fais-tu pour manier le truc ? Ce n’est pourtant pas difficile : tu as déjà chaud… Tiens, t’es aussi adroit de tes mains qu’un cochon de sa queue !… Et puis, t’as pas besoin de charrier ton ancien !

— Mais je ne te charrie pas, répond le jeune homme… Je pense à quelque chose !

C’est à la manie qu’ont les vieux de débiner les nouveaux et d’invectiver contre eux sans motif.

Un ouvrier croit déchoir s’il ne dit pas à son apprenti, en le menaçant du coude :

J’ai pas encore vu un client comme toi…, tu pourras jamais apprendre le boulot. C’est vrai : tu t’y prends comme un manche. Ton père devait être peintre en bâtiment ; t’as pas été oublié dans la distribution !

Le manœuvre, qui est Breton, demande ensuite à Didier le nom de son village. L’homme boit de temps en temps le vin contenu dans une gourde en peau de bouc. À midi, un représentant de commerce vient dire au nouveau qu’à la paye il devait acheter un ustensile semblable à celui du compagnon.

Puis, le soir, les hommes rangent leurs outils, s’épongent le front dans leurs mains et endossent leur paletot de ville.

Didier se dirige vers la rue du Quatre-Septembre et, en arrêt sur le trottoir, devant la Bourse, s’expose aux bousculades de la foule.

À sept heures précises, d’un groupe de cousettes sort une tête blonde, un chapeau fleuri de roses, dont une gaze voile l’éclat, une blouse en éclatant « merveilleux » toute blanche sous la jaquette. Deux amoureux s’embrassent, pas gênés du tout par les trois ouvrières qui saluent rieuses : « Au revoir, Francine ! » la camarade cueillie par le terrassier.

Une fois de plus, il lui est reconnaissant d’être jolie.

Et comme six mois auparavant, lorsqu’elle sourit à son premier baiser, c’est un étonnement pour lui qu’une jeune fille si bien mise et si belle ait pu « regarder » un simple commis boucher, vêtu d’un bourgeron !

Elle avait seize ans, exerçait le beau métier de lingère dans une maison de blanc. Il l’avait aperçue dans ces petites rues encombrées du quartier Saint-Honoré, qui sont les communs, le débarras des voies princières, aux splendides vitrines de l’Opéra et de Vendôme, rues froides, où il y a des mastroquets, des emballeurs, derrière des charrettes à bras, des copeaux et de la paille. Il l’avait vue chargée des colis qu’elle expédiait en « postaux », dans une messagerie, l’avait suivie, guettée de longs jours, perdue pour la retrouver dans la rue Réaumur, donnant le bras à deux fillettes. Dans une mansarde, les songeries d’amants sont ingénieuses ; pour avouer son amour, il écrivit sur une facture-mémorandum :

« Mademoiselle, je ne pense qu’à vous. Si ça vous ennuie, ne répondez pas à ma lettre. J’écris très mal, mais je vous aime quand même et vous embrasse respectueusement. Didier, commis chez Fargelle, 143, rue Saint-Augustin. »

Une orthographe de cuisine donnait aux mots une étrange physionomie ; il roula le mémorandum en boulette, puis le remit le soir dans la main de la petite, en lui disant hardiment :

— C’est un prospectus, Mademoiselle !

Par une carte qui représentait une pensée dans un filigrane d’or, elle répondit :

« Je vous aime aussi. Francine. »

Didier fixa la missive par une cordelette et la porta comme un scapulaire.

Il vécut des jours inoubliables. Son chaste amour ne voulait point qu’il pût aimer Francine comme il avait possédé les servantes : elles avaient révélé à son enfance une chose grossière, défendue parce que malpropre, accompagnée de plaisanteries, perpétrée dans les réduits où montaient les odeurs de vaisselle, un acte qui semblait presque un vice à sa naïveté d’adolescent.

Il mêla Francine à tous les témoignages de bonté que « des personnes » avaient eus pour lui. Un jour, il dit à la jeune fille :

— Tu as bien connu cette Julia qui travaillait avec moi à la briqueterie ; si, tu as dû la connaître.

Une pensée le ravissait, expliquait ce grand amour : il songeait, tandis qu’il accomplissait sa besogne, qu’il morcelait la viande, qu’il nettoyait la balance :

— Je ne suis plus seul ! C’est vrai tout de même qu’en ce moment, quelqu’un pense à moi, quelqu’un m’écrit peut-être !

Il lui demandait :

— Pourquoi m’aimes-tu ? pourquoi m’as-tu choisi ?

— Je t’aime depuis toute petite, répondait-elle en riant… Autrefois, mes parents me grondaient… même quand j’avais raison ! alors j’espérais toujours qu’un ami prendrait ma défense et me consolerait !… Je pensais à toi ! Quand je devins orpheline, j’allais chez marraine : dans la rue, il y a toujours des types qui vous disent au passage des compliments ou bien des grossièretés : on se sauve. Lorsque toi tu m’as parlé, je t’ai reconnu… Je t’aime parce que je sens que tu m’aimeras longtemps !

Il ne buvait plus la goutte du matin, il ne disait plus de gros mots, tout cela, parce qu’elle était une demoiselle bien élevée… Et ils convinrent ingénument qu’ils se mettraient en ménage dès que Didier s’affranchirait des métiers domestiques.

Ils suivent la rue Réaumur, qui fait communiquer les ateliers avec les maisons des travailleurs, la Bourse, la Banque, le Sentier avec Belleville et Ménilmontant.

À sept heures du soir, la rue Réaumur est l’aorte du cœur de la ville ; d’un mouvement fiévreux elle envoie le sang aux extrémités de la capitale. Cent mille besogneux la parcourent.

Les rideaux de fer hurlent sur les boutiques, les tramways jaunes grincent, et, dans le ciel, s’inscrivent les lettres fugitives des enseignes électriques. Les corridors, les boutiques, les cours laissent échapper par escouades les ouvrières en toilette gaie et les employés en costume sombre.

Didier et Francine se confient les menus événements de leur vie et tout les fait rire. Ils se moquent ensemble du manœuvre qui tance le mousse au chantier, elle raconte l’histoire du trottin congédié pour n’avoir pas voulu faire les commissions des ouvrières.

Elle dévisage les personnes et se flatte d’en reconnaître, à la toilette, la profession et la qualité. Cette dame au visage gras et blême, à la forte poitrine sanglée dans un corsage sur lequel brille une montre en or, c’est une première, « elle en a la touche » ! Les caissières se distinguent par leur lorgnon. « Regarde-moi cette petite, comme elle est frusquée ! » Des apprenties viennent, laides, en effet, avec leur chapeau orné de cerises, leur boléro défraîchi, leur jupe courte en écossais découvrant des bas plissés. Francine admire les modistes qui ont grand air, avec une simple cloche, un paillasson de cent sous et un bout de ruban. Près du Métropolitain, Didier et Francine doivent s’arrêter, car les fillettes forment des meetings qui coupent la circulation : les poignées de main se prolongent, les doigts enlacés se balancent, tandis qu’à côté cliquettent les baisers des amoureux.

La rue de Cléry jette sur la voie Réaumur les demoiselles du Sentier, du gros, du demi-gros et de la dentelle. Près du monument au piocheur qui est élevé à la gloire du travail, des marchandes des quatre-saisons vendent des fruits aux midinettes gourmandes. Encore quelques pas, et nos amis font une pause devant un magasin qui fait de l’or, parce qu’il vend des formes de chapeaux. On les essaie sur place, devant les glaces rondes fixées sur l’éventaire. Pour trente-deux sous, on a des feutres marquis. Les demoiselles de magasin, coiffées à l’ange, ne finissent pas de servir leur collègues des ateliers. Et Mlle Francine, comme les autres, profite d’une occasion.

La journée brûlante s’achève en fraîcheur. Les étoffes blanches palpitent à la brise, les soies des blouses et des chemisettes semblent vivantes et les yeux des hommes les caressent.

Des jeunes filles, en bande, ont la hardiesse de répondre aux compliments des commis de la nouveauté. Nouvelle station devant le petit colporteur qui a ouvert un parapluie rouge, dans lequel des cartes à la gélatine rehaussées de paillettes représentent des visages poupards et disent des mots doux comme le sucre. De la rue des Petits-Carreaux montent des femmes ployées sous les fardeaux de la confection. Attifées sans goût, l’idée de coltiner les lourds paquets les empêche d’être coquettes. Bien qu’à l’atelier de leur patronne, elles aient produit le labeur d’un jour, elles emportent encore de l’ouvrage au logis de leur mari ou de leur maman. Chargées de grands sacs en papier qui sont de vraies bannettes, les modistes conservent leur élégance… Les gueules du métropolitain avalent une partie de la cohue. La voie ascendante des Petits-Carreaux emporte vers le faubourg Poissonnière les gens de Magenta et de Clignancourt. Puis c’est la rue Saint-Denis qui se présente avec ses fleuristes et ses plumassières, assez nombreuses pour encombrer le boulevard Sébastopol.

Des ouvriers traînent les charrettes appartenant aux entrepreneurs ; blouses, cottes, pantalons de velours apparaissent. La rue Saint-Martin, avec sa vieille église qui prie au carrefour, amène une compagnie de « typotes », et les filles du bijou qui s’assemblent dans les cours moisies du IIIe arrondissement. Les petites baraques exposent des roues de bicyclettes, des pièces détachées ; voici des palissades, sur lesquelles des ouvrières contemplent les offres et les demandes d’emploi.

La rue Réaumur, au delà du boulevard, cesse de marcher droit, elle oblique soudain pour muser vers le Temple. Les amoureux l’abandonnent et prennent la rue de Turbigo. Mais les clameurs d’un phonographe leur imposent un arrêt dans une étroite boutique, où les chansons illustrées exposent en guirlandes les gloires du café-concert. Au centre de cette boîte à musique, se dresse une vaste embouchure qui souffle une rafale de sons au visage des auditeurs. Ils apprennent la romance du jour en la lisant à la muraille. Quand l’appareil est en repos, les notes suintent encore du plafond, la salle en est pleine, et c’est la joie des garçons qui, cherchant aventure, offre la Valse tendre ou le Sourire d’avril aux fillettes conquises.

Des mâts signalent la place de la République et les fauves de bronze qui veillent sur la Marianne. Des ballons électriques éclairent le fourmillement de la foule qui assaille le faubourg du Temple. Dans les kiosques à journaux les tenancières mastiquent des portions. Quelques larges gouttes d’une pluie bénigne font accélérer la marche des passants. Didier et Francine font le gros dos et courent vers la rue Fontaine-au-Roi, où ils ont un domicile.