Dictionnaire wallon-français (Cambresier)/Section complète - K

chez J.F. Bassompierre (p. 99-105).

K.

Kabaret Dreſſoir, ſ. m. Eſpece de buffet dreſſé pour le ſervice d’une table, où l’on met le vin, les verres.

Kag, on appelle, pomme tapées, poires tapées, des pommes, des poires ſéchées au four.

Kaïeté tricoter, v. a. Il ſe dit des dentelles de fil ou de ſoie qui ſe font ſur un oreiller avec des épingles & des fuſeaux ; tricoter de la dentelle.

Kaïtreſſe, tricoteuſe ſ. f. Celle qui tricote.

Kaime criniere, ſ. f. Tous les crins qui ſont ſur le cou & entre les oreilles du cheval, épaiſſe criniere.

Kâkâ Colin-Maillard, ſ. m. Sorte de jeu où l’un des joueurs a les yeux bandés & s’appelle Colin-Maillard.

Kal cale, ſubſt. f. Morceau de bois plat qu’on met ſous une poutre, ſous une ſolive, ſous une table, &c. pour qu’elle ſoit de niveau, cette table baiſſe plus d’un côté que de l’autre, il y faut mettre une cale.

Kalmenne calamine ou pierre calaminaire, ſ. f. Subſtance minérale jaunâtre, qui a la forme d’une pierre ou d’une terre, dont on ſe ſert pour faire le cuivre jaune ou laiton, parce qu’elle contient le demi-métal qu’on nomme cinc à qui cette propriété eſt due. On a mis trop de calamine en fondant ce cuivre.

Kanâr barbet, barbette, ſubſt. Chien à poil long & friſé, qui va à l’eau, une belle barbette, tondre un barbet.

Kanne fêle, ſ. f. Barre de fer creuſe, dont les vitriers ſe ſervent pour tirer le verre fondu des creuſets, & pour le ſouffler.

Cane, ſubſt. f. Eſpece d’oiſeau aquatique, la cane eſt la femelle du canard.

Canette, ſ. f. Caneton, ſ. m. Le petit d’une cane.

Canne, ſ. f. Roſeau ſéché dont on ſe ſert pour s’appuyer en marchant, une canne d’un jet.

Kanotte calotte, ſ. f. Eſpece de petit bonnet qui ne couve ordinairement que le haut de la tête, les cardinaux portent la calotte rouge.

On appelle calotte à oreille, une grande calotte qui couvre les oreilles.

Cale, ſ. f. Certains petits bonnets plats, que portent de petits laquais ou des garçons de métier, porter la cale.

Karakol coquille, ſ. f. Couverture ou coque des limaçons  vaſe fait en coquille.

Caracol, ſubſt. m. Terme d’architecture qui n’a guere d’uſage qu’en cette phraſe, un eſcalier en caracol, pour dire, un eſcalier en limaçon c’eſt-à-dire, des mouvements en rond ou en demi-rond, qu’on fait faire à un cheval en changeant quelquefois de main, caracoler autour d’un carroſſe, devant des dames.

Karkaſſe carcaſſe, ſubſt. f. Les oſſements du corps d’un animal, lorſqu’il n’y a plus guerre de chair, & qu’ils tiennent encore enſemble, une carcaſſe de poulet.

Il ſe dit auſſi d’un vaiſſeau dont il n’y a encore que la charpente de faite.

Cage, ſ. f. On appelle la cage d’une maiſon, les quatre gros murs d’une maiſon.

K’batte gâcher, v. a. Remuer avec la truelle l’eau & le plâtre, il ne ſe dit que du mortier, ou du plâtre que l’on délaie pour maçonner, gâcher du mortier.

Braſſer, v. a. Remuer avec les bras, à force de bras pluſieurs choſes, pour faire qu’elles s’incorporent enſemble, il faut bien braſſer tout cela.

Délayer, v. a. Détremper, délayer de la farine avec des œufs, avec du lait.

On dit, battre des œufs, pour dire, les brouiller & les mêler enſemble.

K’bechi becqueter, v. a. Donner des coups de bec, les oiſeaux ont becqueté ces fruits-là.

Picoter, v. a. Il ſe dit des petites piqûres que les oiſeaux font aux fruits en les becquetant, les oiſeaux ont picoté tous les fruits.

K’bouï boſſuer, v. a. Faire des boſſes, il ne ſe dit qu’en parlant des boſſes qu’on fait à la vaiſſelle en la laiſſant tomber ou de quelque autre maniere, boſſuer des plats, des aſſiettes.

Boſſué, part. de la vaiſſelle boſſuée.

K’bouï on dit, qu’on eſt tout moulu, qu’on a le corps tout moulu, pour dire, qu’on ſent des douleurs par tout le corps, pour avoir couru la poſte, ou couché ſur la dure, ou pour quelque autre fatigue.

K’cheſſîe effaroucher, v. a. Épouvanter, faire éloigner, effaroucher le gibier.

Écarter, v. a. Éloigner, chaſſer au loin, le vent a écarté les nuages.

K’dâcî mâcher, v. a. Broyer, moudre avec les dents. Avaler ſans mâcher, les viandes qu’on a bien mâchées ſont à demi digérées.

K’dûre conduire, v. a. Mener, conduire un aveugle, conduire des chevaux.

On dit auſſi, conduire l’eau, pour dire, la faire aller d’un endroit à un autre par des rigoles, par des canaux.

Guider, v. a. Conduire dans un chemin, prenez un homme qui ſache les chemins, afin qu’il vous guide.

Kette cueillette ou quête, ſ. f. L’amas de deniers que l’on fait pour les pauvres ou pour quelque œuvre pieuſe, faire une cueillette pour les pauvres, elle n’a fait que tant dans ſa quête.

Ketté quêter, v. n. Demander & recueillir des aumônes, on a prié cette dame de quêter pour les pauvres.

Ketteu quêteur, quêteuſe, ſ. qui quête pour quelqu’un.

Keû coi, coie, adj. tranquille, qui eſt en repos, qui ne fait point de bruit, il n’a guere d’uſage qu’en ces phraſes, ſe tenir coi, demeurer coi.

Keûſe coudre, v. a. Je couds, tu couds, il coud, nous couſons, je couſois, j’ai couſu, je couſis, je coudrai, couds, que je couſiſſe, qu’il couſît, couſant, attacher & joindre deux ou pluſieurs choſes enſemble avec du fil, de la ſoie, &c. paſſée dans une aiguille ou autre choſe ſemblable, coudre une piece à un habit.

K’fende fendre, v. a. Diviſer en long, fendre du bois avec une cognée.

K’frachî écacher, v. a. Écraſer, froiſſer, écacher un limaçon, en marchant deſſus, il s’eſt écaché le doigt.

K’frohî écrabouiller, v. a. Écacher, il lui a écrabouiller la tête, la cervelle, il eſt populaire.

K’hachî charpenter, v. a. Tailler, équarrir des pieces de bois avec une hache, en ce ſens il n’eſt guere en uſage ; mais au figuré il ſignifie, couper, tailler d’une maniere mal-adroite ; vous charpentez la viande au lieu de la couper proprement, le bourreau charpenta le cou & les épaules de ce pauvre patient, le chirurgien lui a tout charpenté le bras.

Charcuter, v. a. Découper de la chair & la mettre en pieces, il n’eſt plus en uſage au propre ; mais figurément il ſignifie, couper mal-proprement de la viande à table, il a charcuté cette longe de veau.

Charcuter ſe dit auſſi d’un chirurgien mal-adroit, qui dans une opération découpe les chairs d’un malade, d’un bleſſé.

Taillader, v. a. Il ſe dit tant des balafres qu’on fait ſur la peau & dans les chairs, que des coupures qu’on fait dans de l’étoffe. On lui a tailladé le viſage, taillader un pourpoint.

K’hachî com châr di ſâciſſe, mettre quelqu’un à la pile au verjus, façon de parler, fig. & prov. qui ſignifie, parler mal de quelqu’un ſans l’épargner en quoi que ce ſoit, c’eſt un médiſant qui met tout le monde à la pile au verjus.

K’hiné éclater, v. a. Terme de jardinage, il ſe dit d’une plante ou d’une racine que l’on détache de la mere plante.

K’hotté cahoter, v. a. Cauſer des cahots, ce carroſſe nous a bien cahotés, nous avons été bien cahotés dans ce chemin raboteux.

K’huſtiné étranger, v. a. Faire éloigner d’un lieu, déſaccoutumer d’y venir, les rats les moinneaux ont étrangé les pigeons du colombier, il a tant fait la chaſſe aux loups, qu’il les a étrangés de ce pays-là.

Il ſe dit fam. des perſonnes ; étranger la mauvaiſe compagnie de ſa maiſon, il a étrangé les importuns qui venoient chez lui.

Kî a de bin a de mâ, on dit prov. qui terre a, guerre a, pour dire, que quand on a du bien, on a des affaires, des procès.

Kibalance brandilloire, ſ. f. On appelle ainſi des branches entrelacées, ou quelque autre choſe de ſemblable dont les jeunes gens ſe ſervent à la campagne pour ſe brandiller, ſe mettre ſur une brandilloire.

Eſcarpolette, ſ. f. Eſpece de ſiege ſuſpendu par des cordes, ſur lequel on ſe met pour être pouſſé & repouſſé dans l’air, ſe mettre à l’eſcarpolette.

Branloire, balançoire, ſ. f. On appelle ainſi un ais poſé en travers & en équilibre ſur quelque choſe d’élevé & au deux bouts duquel deux enfants font tour à tour le contre-poids pour ſe balancer.

Kibalancî (s’) ſe balancer, v. réc. Il ſe dit de deux perſonnes, qui étant ſur les deux bouts d’une planche miſe en équilibre ſe font hauſſer & baiſſer alternativement.

Se brandiller, v. réc. Se mouvoir, s’agiter en l’air par le moyen d’une corde, d’une eſcarpolette, ou de quelqu’autre machine.

Kibatte (s’) ſe quereller, v. réc. Il ſe dit des gens qui ont des diſutes l’un contre l’autre avec des paroles aigres, il ſe querellent toujours.

Se harpailler, v. réc. (H. s’aſpire) il n’a guere dguſage qu’en parlant de deux perſonnes qui ſe querellent & ſe jettent l’une ſur l’autre.

Il ſe dit auſſi de ceux qui ſans uſer de main-miſe, diſputent avec indécence, il ſe ſont harpaillés, il eſt du ſtyle fam.

Se harpigner, v. réc. Se quereller, ſe battre, il eſt burleſque.

Kibechî (s’) Se becqueter, v. réc. Se battre à coups de bec comme font les coqs, ou ſe careſſer avec le bec comme font les pigeons.

Kifréci (s’) ſe ratatiner, v. réc. Se raccourcir, ſe reſſerrer, le parchemin ſe ratatine au feu.

Se recroqueviller, v. réc. Il ne ſe dit guere qu’en parlant de l’effet que le feu produit ſur du parchemin & autre choſes ſemblables, qui ſe retirent & ſe replient lorſqu’on les en approche trop près, il ſe dit encore des feuilles, des plantes lorſque le ſoleil les a trop deſſéchées, ces feuilles commencent à ſe recroqueviller.

Kiheûre (s’) ſe ſecouer, v. réc. Se remuer fortement pour faire tomber quelque choſe qui incommode, les chiens ſe ſecouent quand ils ſont mouillés.

Kihoûtri (s’) ſe vautrer, v. réc. S’enfoncer, s’étendre, ſe rouler dans la boue, le ſanglier ſe vautre dans la fange, & par extenſion on dit, ſe vautrer ſur un lit, ſur l’herbe, pour dire, s’y étendre.

Kimahî (s’) ſe brouiller, v. réc. S’embarraſſer, ſe troubler en parlant, il ſe brouilla tellement, qu’il ne ſavoit plus ce qu’il diſoit.

Kinoïe quenouille, ſ. f. Sorte de petite canne ou de bâton, que l’on entoure vers le haut de chanvre, de lin, &c. pour filer, charger une quenouille.

Il ſe prend auſſi pour le lin, le chanvre, &c. dont une quenouille eſt chargée, elle a achevé ſa quenouille.

Kipoiſſe chou confit, chou à la daube, ſ. m. Qui a été aſſaiſonné avec du vinaigre, de la moutarde, &c.

Ki r’fuſe apret mûſe on dit prov., qui refuſe, muſe, pour dire, que celui qui refuſe quelque offre, perd ſouvent une occaſion qu’il ne retrouve plus ; & il ſe dit ordinairement d’une fille qui ne trouve plus à ſe marier après avoir refuſé pluſieurs partis.

Kitapé (s’) ſe démener, v. réc. Se débattre, s’agiter, ſe remuer violemment, il ſe démene comme un poſſédé.

Dandiner, v. n. Branler le corps comme font ordinairement ceux qui n’ont point de contenance, il ne fait que dandiner, il eſt du ſtyle fam.

Frétiller, v. n. Se démener, s’agiter, cet enfant ne fait que frétiller, cette carpe étoit bien en vie, elle frétille encore.

Se trémouſſer, v. réc. Se remuer, s’agiter d’un mouvement vif & irrégulier, ce n’eſt pas là danſer, ce n’eſt que ſe trémouſſer.

Kitoide (s’) arquer, v. n. Se courber en arc, cette poutre arque déjà.

Se cambrer, v. réc. Cette poutre commence à ſe cambrer.

Ki vou trop n’a rin, on dit prov., qui trop embraſſe mal étreint, pour dire, qui entreprend trop de choſes ne réuſſit point.

Klâ furoncle, ſ. m. Eſpece de flegmon enflammé & douloureux qui ſe termine par un abcès, on l’appelle vulgairement clou.

Klapé locher, v. n. Il ne ſe dit qu’en parlant d’un fer de cheval, qui branle & qui eſt prêt à tomber, regardez aux pieds de ce cheval, j’entends un fer qui loche, on dit auſſi que le fer d’un cheval bat, pour dire, qu’il loche.

On dit prov. & fig. d’une perſonne valétudinaire, & qui a ſouvent de petites incommodités, qu’elle a toujours quelque fer qui loche.

On dit auſſi en parlant d’une affaire, qu’il y a quelque fer qui loche, pour dire, qu’il y a quelque choſe qui l’empêche d’aller bien.

On dit, pouſſer la porte au nez de quelqu’un, pour dire empêcher quelqu’un d’entrer en quelque lieu, il vouloit entrer dans la chambre, mais on lui pouſſa la porte au nez.

Klenchi (s’) gauchir, v. n. Détourner tant ſoit peu le corps pour éviter quelque coup, il auroit été bleſſé de ce coup, s’il n’eût un peu gauchi.

K’mahî braſſer, v. a. Remuer à force de bras pluſieurs choſes afin qu’elles s’incorporent enſemble, braſſer de l’or & de l’argent fondu dans le creuſet.

Mêler, v. a. Brouiller enſemble pluſieurs choſes, j’ai mêlé mes papiers, enſorte que je ne puis plus trouver ce que je cherche.

K’melé mêler, v. a. On dit, mêler du fil, des écheveaux, pour dire, les brouiller enſemble de telle ſorte qu’on ne les puiſſe aiſément dévider ou ſéparer.

On dit, mêler une ſerrure, pour dire, fauſſer quelque piece, quelque reſſort d’une ſerrure, enſorte que la clef ne puiſſe ouvrir.

Embrouiller, v. a. Mettre de la confuſion, de l’obſcurité, il a embrouillé l’affaire.

K’mens’min début, ſ. m. Le premier coup qu’on joue à un jeu, il ſe dit fig. du commencement d’une entrepriſe, d’une affaire, d’un diſcours, des premieres actions qu’on fait dans une profeſſion, voilà un beau début.

K’mensî débuter, v. n. Il a débuté par un beau coup, il a mal débuté dans le monde, un comédien qui débute.

K’mîeté émier, v. a. Froiſſer entre les doigts, mettre en petites parties, émier de l’alun.

Emietter, v. a. Réduire du pain en petits morceaux, en miettes.

K’miné traîner, v. a. Différer, en parlant de celui qui ne veut pas terminer une affaire dont il eſt maître, il y ſix mois que ce juge me traîne pour le jugement de mon procès. L’homme à qui vous avez affaire vous traînera & ne finira point.

On dit fig., ballotter quelqu’un, pour dire, ſe jouer de lui, le tenir long-temps en haleine, le renvoyer de l’un à l’autre, ſans avoir envie de rien faire pour lui.

K’moûre égruger, v. a. Caſſer, briſer, pulvériſer.

Kô d’pî ruade, ſ. f. Action du cheval qui jette le pied ou les pieds de derriere en l’air, ce cheval lui donna d’une ruade dans les jambes, ce cheval lui caſſa la jambe d’une ruade.

Kô d’pogne gourmade, ſ. f. coup de poing, il lui donna une gourmade dans le nez.

Koinne corne, ſ. f. Partie dure qui ſort de la tête de quelques animaux & qui leur ſert de défenſe & d’ornement.

Carne, ſ. f. L’angle extérieure d’une pierre, d’une table, &c. il s’eſt bleſſé contre la carne de la pierre.

Koirdai cordeau, ſ. m. Petite corde dont ſe ſervent les maçons, les jardiniers, des allées tirées au cordeau, aligner une muraille au cordeau.

Tirant, ſ. m. Cordon ſervant à ouvrir ou à fermer une bourſe, les tirants d’une bourſe.

Kôpé couper, v. a. Diviſer un corps continu avec quelque choſe de tranchant.

On dit fig. couper la gorge à quelqu’un, pour dire, faire quelque choſe qui le perd.

On dit couper l’eau, pour dire, fendre l’eau en nageant.

On dit, couper chemin à quelqu’un, pour dire, ſe mettre au-devant de lui ſur ſon chemin, pour l’empêcher de paſſer.

On dit, couper, au jeu des cartes en deux, avant que celui qui a la main donne. J’ai battu les cartes, coupez.

Kôpé-foû, on dit, couper quelqu’un, pour dire, le traverſer, le paſſer, nous marchions & ſon carroſſe nous coupa.

Kottî maraicher, ſ. m. Les maraichers ou comme on dit en quelques endroits les hortillons ſont des jardiniers qui cultivent les potagers qui ſont autour des villes.

Kottieg marais, ſ. m. C’eſt ainſi qu’on appelle les jardins potagers qui ſont autour de la ville de Paris.

K’peſſî morceler, v. a. Diviſer par morceaux, il ne ſe dit guere qu’en ces phraſes, morceler une terre, morceler un héritage.

Partager, v. a. Diviſer en pluſieurs parts, pour en faire la diſtribution.

Dépécer, v. a. Mettre en pieces, en morceaux, dépécer de la viande, de vieilles hardes, un vieux bateau.

K’pitté pennader, v. a. Donner un coup de pied.

K’pôtî patiner, v. a. Manier indiſcrétement, ces fruits ont perdu toute leur fleur, on les a trop patinés.

Il ſignifie auſſi, prendre & manier les mains & les bras d’une femme ; & en ce ſens il eſt libre.

Retâter, v. a. Manier pluſieurs fois.

K’pougn’té gourmer, v. a. Battre à coups de poing, on l’a bien gourmé, des écoliers qui ſe gourment.

Krâne guindoule, ſ. f. Machine pour enlever les marchandiſes des vaiſſeaux & les poſer à terre.

Kren entamure, ſ. f. Petite inciſion, ce coup lui a fait une légere entamure.

Krené entamer, v. a. Faire une petite inciſion, une petite déchirure, entamer la peau, on entame l’écorce de certains arbres pour en tirer la gomme.

Krett’lai faux-pli, ſ. m. Pli qui ſe trouve à un habit ou à une étoffe & qui n’y doit pas être.

Krett’lé goder, v. n. Grimacer, faire de faux-plis, ſoit par la mauvaiſe coupe d’un habit, ſoit par le mauvais aſſemblage de ſes parties. Voilà une mange qui gode, qui grimace.

K’ſenſî houſpiller, v. a. (H. s’aſpire) tirailler & ſecouer quelqu’un pour le maltraiter, il le houſpilla & le traîna, ils ſe houſpillerent l’un l’autre, il eſt fam.

Tirailler, v. a. Tirer une perſonne à diverſes repriſes avec importunité ou avec violence, il y a une heure qu’ils ne font que me tirailler, les ſergents le tiraillent long-temps.

Il ſe dit fig., pour marquer ſeulement une importunité fréquente, il s’eſt bien fait tirailler pour conſentir à ce qu’on vouloit de lui.

Se harper, v. réc. Se ſaiſir l’un l’autre, ſe prendre avec les mains, il ne ſe dit que dan le ſtyle fam. Ils ſe querellerent & il ſe harperent.

K’ſik’té déchiqueter, v. a. Découper en faiſant diverſes taillades, déchiqueter la peau, déchiqueter une étoffe.

Sacrifier, v. a. Terme de chirurgie, faire pluſieurs inciſions ſur la peau en quelque partie du corps, on lui a ſcarifié les épaules. Il a été ventouſé & ſcarifié.

K’tapé ſe déjetter, v. réc. Il ſe dit du bois qui ſe tourmente, qui ſe courbe, s’enfle & s’étend, le bois verd ſe déjette plus que le ſec. Ces ais ſe ſont déjettés.

Déranger, v. a. Ôter de ſa place, déranger des livres, des papiers. On dit auſſi déranger une chambre, un cabinet, pour dire, déplacer ce qui eſt dedans.

K’teï dépécer, v. a. Mettre en pieces, en morceaux, dépécer par morceaux, dépécer de la viande.

Découper, v. a. Couper en petites parties, découper une piece de toile.

K’toide tortuer, v. a. Rendre tortu, tortuer une aiguille, il s’emploie auſſi réciproquement. Cet arbre commence à ſe tortuer.

K’toir tordu, ue, adj. Qui n’eſt pas droit, qui eſt de travers, un arbre tortu, cette piece de bois eſt tortue, un chemin tordu.

K’toir-kô torticolis, adj. qui porte le cou de travers, penché d’un côté.

K’watte flache, ſ. f. Pavé enfoncé ou briſé par quelque roue.