Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Yvetot

YVETOT, ch.-l. d'arr. (Seine-Inf.), à 38 kil. N. O. de Rouen; 8921 h. Trib. de Ire inst. et de commerce, école ecclésiastique. Chemin de fer. Rouenneries, coutils, siamoises, velours, draps de coton ; commerce de grains et de bestiaux. — Yvetot fut jadis le ch.-l. d'une seigneurie, dont les possesseurs prenaient le titre de rois d’Yvetot. Robert Gaguin rapporte que ce titre fut concédé en 534 par Clotaire I aux héritiers de Gautier, sire d'Yvetot, pour expier le meurtre de ce seigneur que Clotaire aurait assassiné dans l'église de Soissons ; mais cette explication paraît avoir été inventée à plaisir. Il est cependant vrai que les seigneurs d'Yvetot portaient le titre de roi. Ils paraissent l'avoir pris dans la 2e moitié du XIVe s.; on ne sait, du reste, de quel droit. Ce titre leur fut reconnu par les rois de France Louis XI, François I et Henri II. La seigneurie d'Yvetot entra au XVIe s. dans la maison du Bellay par le mariage d'Isabeau Chenu avec Martin du Bellay-Langey ; le titre de prince souverain remplaça dès lors celui de roi, qui se perdit avec le temps. Depuis, cette seigneurie a passé aux marquis de St-Forgeux de la maison d'Albon. On doit à M. Duputel le Royaume d'Yvetot, Rouen, 1835.