Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Lettre Y


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Y


NB. Cherchez à l’I ou au J les noms qui ne seraient pas ici.

Y (Golfe de l’), bras de mer de la Hollande, dans le Zuyderzée, s’étend de Muyden à Beverwyck, et a 26 kil. de long ; il sépare la Hollande sept. de la Hollande mérid. Il a été formé au xiiie siècle par une invasion de la mer : c’était jadis un lac d’eau douce, uni au Rhin d’un côté, au lac Flevo de l’autre.

YAHIA (Abou-Zakharia), général musulman du xiie s., reçut de Tachfin, roi de Maroc, le commandement de toutes les forces des Almoravides en Espagne, fut contraint, par une révolte des Arabes espagnols, à s’unir avec le roi de Castille Alphonse Raymond (1114), vit les Almohades envahir la Péninsule, fut assiégé par eux dans Cordoue, puis dans Grenade, et périt dans une sortie, en 1149.

yahia-al-barméki, V. barmécides.

YAKOUB (Ibn-Leiz), dit Al-Soffar, fondateur de la dynastie des Soffarides en Perse, né dans le Séistan, avait été chaudronnier (soffar en arabe) il se fit chef de brigands, se mit au service de Salih-ebn-Nasr, qui chassa les Tahérides du Khoraçan, puis de son frère Darham, remplaça ce dernier en 872, et réunit au Séistan le Khoraçan, le Fars, le Tanaristan. Il marchait sur Bagdad quand il mourut, en 879.

yakoub (Abou-Yousouf), dit Al-Mansour-Billah, de la dynastie des Mérinites, remplaça en 1258 son frère Abou-Bekr sur le trône de Fez, réunit Maroc à ses États, passa trois fois en Espagne à la demande du roi de Grenade Mohammed II, pour repousser Alphonse X, s’allia ensuite à ce dernier contre ses co-religionnaires et entreprit avec lui le siége de Cordoue et de Grenade. Il mourut à Algésiras en 1286.

yakoub-almanzor, l’almohade. V. almanzor.

YAKOUT, dit Schehad eddin, tison de la religion, savant Persan du XIIIe s., m. en 1229, sortait d’une famille grecque d’Anatolie et avait été dès son enfance emmené comme esclave à Bagdad où il fut élevé dans l’étude des lettres arabes. Rendu à la liberté, il se livra à la recherche et au commerce des livres. On a de lui une Histoire des dynasties, un Dictionnaire géographique très-estimé (dont la Bibliothèque impériale de Paris possède un exemplaire), et un Dictionnaire historique des poëtes et des lettrés, etc., dont M. Barbier de Maynard a trad. une partie sous le titre de Dictionn. géographique, historique et littéraire de la Perse, 1861.

YA-LOUNG-KIANG, riv. de l’empire chinois, naît dans le pays de Khoukhounoor, traverse la partie N. E. de la prov. thibétaine de Kam, puis entre dans la Chine propre, coule au S. E. et au S., se joint au Kin-cha-kiang pour former le Yang-tsé-kiang, par 99° long. E., 26° 30’ lat. N. Cours, env. 1100 kil.

YAMOUNA, nom antique de la Djomnah.

YANAON, v. de l’Inde et comptoir français, dans le pays des Circars septentrionaux, sur l’une des


bouches du Godavery, à 12 kil. de la mer, appartient à la France depuis 1752 avec un territoire de 8 kil. carr., et compte env. 7000 hab. Récolte de riz. — Les Anglais s’en emparèrent pendant la Révolution, mais la rendirent en 1817. Elle fut dévastée en 1839 par un violent ouragan et par un débordement de la mer.

YANDABOU, v. de l’empire Birman, sur la r. g. de l’Iraouaddy, à 100 kil. O. S. O. d’Ava. Il y fut conclu en 1826 un traité par lequel l’empereur des Birmans abandonnait aux Anglais une partie de l’Inde Transgangétique.

YANG-TSÉ-KIANG, le Fleuve bleu des Européens, grand fleuve de l’empire chinois, est formé du Kin-cha-kiang et du Ya-loung-kiang, coule au N. E. et à l’E. dans les provinces de Sé-tchouan, Hao-nan, An-hoéï, Kiang-nan, reçoit le Han-kiang, le Min-kiang, le Kia-ling-kiang et tombe dans la mer Bleue au-dessous de Nankin, vers 32° lat. N., par deux embouchures, après un cours de 4500 k. Il a presque partout 2 kil. de large et en a 30 à son embouchure. La marée y remonte jusqu’à 650 kil. et les bâtiments jusqu’à 1000. Ce fleuve a été ouvert en 1858 au commerce européen.

YANKEES (pron. Yankiss), nom donné dérisoirement par les Anglais aux habitants des États-Unis. C’est une imitation de la manière dont les nègres de la Virginie et les Indiens prononcent en le défigurant le mot English (Anglais).

YAO, souverain de la Chine vers 2357 av. J.-C., établit sa résidence à Ping-yang, dans le Ki-Tchéou, encouragea l’étude de l’astronomie, fit dresser un nouveau calendrier et inventa la musique religieuse. De son temps eut lieu, selon la tradition chinoise, une grande inondation, qu’on place en 2298 av. J.-C. : c’est sans doute le déluge : On fait vivre ce prince 115 ans et on le fait régner près de 100 ans.

YAPURA, riv. de l’Amérique mérid., naît dans les Andes au S. E. d’Almaguer, coule au S. E. sépare l’anc. Colombie du Brésil et se jette dans l’Amazone par plusieurs bouches, dont une par 67° long. O., 3° lat. S., après un cours d’env. 1400 kil.

YARKAND, riv. du Turkestan chinois, sort de la chaîne du Bolor, coule au N. E., arrose Yarkand et tombe dans le lac Lop après un cours d’env. 1100 kil.

yarkand, v. du Turkestan chinois (Petite-Boukharie), ch.-l. de khanat, au confluent de la Meltcha, du Telour-sou et de l’Yarkand, par 73° 57’ long. E., 38° 19’ lat. N. ; env. 60 000 hab. Citadelle. Résidence d’un chef musulman et de deux mandarins chinois. Beau palais, bazar immense, établissement d’instruction publique. Étoffes de soie, de coton, de lin ; Beaux tapis ; grand commerce. Beaucoup de jaspe. — Capitale du roy. de Kachgar au xviie s., cette ville appartient aux Chinois depuis 1757.

YARMOUTH, Garianonum, v. et port d’Angleterre (Norfolk), à l’emb. de la Yare dans la mer du Nord, à 28 kil. E. de Norwich ; 30 000 h. Beau quai, arsenal, forts ; colonne en l’honneur de Nelson, ruines romaines. Pêche du hareng et du maquereau. Paquebots pour Londres.

YARRIBA, vaste État de la Nigritie centrale, à l’O. du Nitré et au S. du Borgou ; ch.-l. Katunga. Son nom a été révélé à l’Europe par Clapperton.

YATREB, nom primitif de Médine.

YBERVILLE (lemoyne d’), intrépide corsaire, né en 1662 à Montréal, au Canada, d’une famille normande, mort en 1706, fut chargé, en 1686, de construire un fort dans la baie d’Hudson, en reçut le commandement et combattit les Anglais au Canada avec un courage extraordinaire. Il reconnut en 1698 l’embouchure du Mississipi, dont une branche porte encore le nom d’Yberville, établit la première colonie française dans la Louisiane, enleva aux Anglais l’île de Nevis, 7000 nègres, 30 bâtiments de guerre (1706), et mourut à la Havane en préparant une expédition contre la Jamaïque. — Un de ses frères, Lemoyne de Bienville, gouverneur de la Louisiane, fonda la Nouvelle-Orléans.

YÉDO ou YEDDO, capitale du Japon, dans l’île de Niphon, sur la côte S. E., à l’extrémité N. O. du golfe de Yeddo, par 36° 39′ lat. N., 137° 40′ long. E. ; env. 1 500 000 hab. Cette ville a près de 70 kil. de circuit ; rues et places fort belles ; maisons bien bâties, mais en bois (ce qui cause de fréquents incendies) ; riche bibliothèque. Résid. du koubo ou seogoun, qui y habite un palais immense et magnifique ; nombreux édifices. Pendant longtemps, les Hollandais ont été les seuls Européens qui pussent pénétrer dans cette ville. Elle a été désolée en 1855 par un violent tremblement de terre, qui a détruit 100 000 maisons et fait périr 30 000 habitants.

YELLOW-STONE (c.-à-d. la Pierre-Jaune), riv. des États-Unis (Missouri), sort du versant E. des Monts Rocheux, coule au N. E. et après un cours de 1500 k. se jette dans le Missouri, par 48° lat. N., 106° long. O.

YÉMEN, région S. O. de l’Arabie, la partie principale de l’Arabie heureuse des Anciens, par 3°-44° long. E., 12°-20° lat. N., a pour bornes à l’O. la mer Rouge, au S. le golfe d’Aden, à l’E. l’Hadramout, au N. l’Hedjaz ; 755 kil. du N. au S. sur 350 : env. 2 500 000 hab. On y remarque un État principal, l’imamat de Sana ou Yémen propre (villes principales : Sana et Moka), puis l’État d’Abou-Arich, les pays d’Aden et de Kobaïl. À l’O., grande plaine de sable, dite Téhama ou Thama ; au centre, montagnes boisées et vallées délicieuses ; à l’E. et au N., chaleurs brûlantes. Sol extrêmement fertile dans quelques parties : plantes aromatiques, café (le café de ce pays, café moka, est le plus estimé de tous ; c’est même de l’Yémen qu’est originaire le caféier) ; dattes, indigo, sené, ouars pour teindre en jaune ; fruits exquis, vins, tabac. Cornaline ; un peu de fer, aimant et soufre ; sel marin et corail en quantité. Peu d’industrie (toiles, savon, cuire, poterie).

YENNE, Epauna, ch.-l. de canton (Savoie), anc. capit. du Bugey, sur le Rhône à 22 kil. N. O. de Chambéry ; 2935 hab. Le roi burgunde Sigismond y assembla un concile en 517.

YEOMANRY, milice à cheval, espèce de gendarmerie civile établie en Angleterre et chargée de la défense et de la police locales, se compose des yeomen ou propriétaires de la campagne.

YÈRES, petite riv. de France naît à 10 kil. N. de Provins (Seine-et-Marne), coule à l’O., entre le dép. de Seine-et-Oise, et se perd dans la Seine à Villeneuve-St-George après un cours de 90 kil. — Sur ses bords, à 3 kil. E. de Villeneuve-St-George et à 15 kil. N. de Corbeil, est le village d’Yères, où l’on remarque le château de La Grange, qui a appartenu au maréchal de Saxe et à Lafayette, et où se trouvait une ancienne abbaye de Bénédictines, fondée en 1122 par une sœur de Louis le Gros.


YERMAK. V. iermak.

YERVILLE, ch.-l. de cant. (Seine-Inf.), à 12 kil., N. E. d’Yvetot ; 1748 h. Tissus de coton, corderies.

YÉSO, grande île du Japon, entre l’île Tarrakaï au N. O. et Niphon au S., a env. 560 kil. sur 41 ; ch.-l. Matsmaï. Elle n’est séparée de l’île Niphon que par un petit bras de mer, le détroit de Sangar. Côtes très-échancrées ; montagnes hautes, neigeuses ; quelques volcans. On y distingue le gouvt de Yéso proprement dit, au S. O., où se trouvent Matsmaï et Hakodadi, et le pays des Aïnos. Cette île n’est connue que depuis le XVIIe s. : le jésuite Jérôme de Angelis la découvrit en 1620 ; les Hollandais y abordèrent en 1643, et les Russes en 1739.

YEU (île d’). V. dieu.

YEZD, v. de Perse (Farsistan), à 230 kil. S. E. d’Ispahan, dans une vaste, plaine sablonneuse et stérile ; env. 30 000 hab., dont beaucoup de Guèbres. Ville mal bâtie ; beaucoup de ruines. Grand commerce avec Kerman, Mesched et Ispahan. Étoffes de soie, coton, laine, brochées d’or et d’argent, taffetas, satins, châles de poil de chameau ; manufactures d’armes blanches et autres.

YEZDEDJERD I, roi de Perse de la dynastie des Sassanides, régna de 399 à 420 après J.-C., conserva la paix avec l’empire grec, protégea les Chrétiens, mais s’attira par là la haine des Mages. Il mourut des suites d’une chute de cheval. — II, roi de 440 à 457, fit la guerre aux Albaniens, aux Arméniens et aux Ibériens pour leur imposer la religion du feu, fit détruire les temples chrétiens, et excita par là une révolte générale des Arméniens ; il réussit toutefois à les remettre sous le joug. — III, roi de 632 à 652, rétablit la paix dans ses États en pratiquant la tolérance. Attaqué par des fanatiques musulmans que dirigeait Omar, il les vainquit une première fois, en 634, grâce à la valeur de Roustam ; mais, assailli avec une nouvelle violence quelques années après, il perdît les bat. de Néhavend et de Kadésiah et se vit enlever successivement toutes ses provinces. Il périt peu après, par la trahison d’un des siens. En lui finit la race des Sassanides ; ses États passèrent sous la domination des califes. Le commencement du règne de ce prince (16 juin 632) est une ère en usage chez les Persans.

YÉZID I, 2e calife ommiade, régna à Damas de 680 à 683, vainquit Hocéin, fils d’Ali, fit une rude guerre au rebelle Abdallah, assiégea et saccagea Médine (681), et se préparait à investir la Mecque, lorsqu’il mourut. Son nom est en exécration aux Chyites. — ii, 9e calife ommiade, cousin et successeur d’Omar II (720-24), fut un prince voluptueux et indolent. C’est cependant sous son règne que les Arabes s’emparèrent de Narbonne et s’avancèrent jusqu’à Toulouse. Il persécuta les Chrétiens et ordonna la destruction des images. — iii, neveu d’Yézid II, fit périr le calife Walid II, son cousin, et le remplaça sur le trône, mais ne régna que six mois (744).

YÉZID IBN MAHLEB, gouverneur du Khoraçan en 702, se fit un nom par ses exploits, mais excita la jalousie du général Hedjadj, qui le fit disgracier par le calife Walid I. Soleiman ayant succédé à Walid, son frère (715), Yézid obtint le gouvernement de l’Irak, rentra dans celui du Khoraçan, et justifia ces faveurs par de grands exploits. Inquiété de nouveau sous Omar II et Yézid II, il finit par se déclarer indépendant à Bassora (720) ; mais il fut battu sur les bords de l’Euphrate et resta sur le champ de bataille ; 300 membres de sa famille furent décapités.

YÉZIDIS, peuplade et secte kourde répandue partie entre Mossoul et le Khabour, dans les monts Sindjar, partie dans les pachaliks de Bagdad, d’Alep, le Diarbékir et la prov. russe d’Érivan. On en compte environ 200 000, les uns nomades et indépendants, les autres sédentaires et soumis à l’autorité des chefs des territoires qu’ils habitent. Passionnés pour le vin, ils détestent l’islamisme et tuent impitoyablement les Mahométans. Ils se montrent plus humains pour les Chrétiens, dont ils ont adopté quelques croyances. Ils reconnaissent deux principes : l’un bon, qui est Dieu ; l’autre, mauvais, le Diable ; ils croient que le Diable recouvrera incessamment l’empire du ciel qu’il a perdu ; ils vénèrent comme fondateur de leur religion un cheik nommé Yézid, et comme leur réformateur le cheik Hadi. Ils ont été en partie exterminés en 1834 par Reschid-pacha, envoyé contre eux par le sultan.

Y-KING, ou le Livre des Transformations, le ler des king, livres sacrés des Chinois, fut écrit par Wen-Wang au XIIe s. av. J. C. Il a été trad. en latin par le jésuite J.-B. Régis. V. ce nom.

YLDEGOUZ (Chams-Eddin), fondateur de la dynastie des Atabeks de l’Aderbaïdjan, avait d’abord été esclave. Il gagna la confiance des sultans seldjoucides Mahmoud et Maçoud, devint émir sous ce dernier, reçut en fief une partie de l’Aderbaïdjan, épousa la veuve de Mahmoud, et prit le titre d’atabek (beau-père). Il substitua dans presque toute la Perse son pouvoir à celui des Seldjoucides et fit la guerre aux Géorgiens. Il mourut en 1112 à Hamadan, laissant 2 fils qui lui succédèrent.

YOLANDE, sœur de Louis XI, épousa Amédée IX, duc de Savoie, administra le pays pendant la minorité de son fils Philibert I, et eut à surmonter les plus grandes difficultés. Entraînée par Charles le Téméraire dans la guerre contre les Suisses, elle fut retenue captive par ce prince après sa défaite à Morat, et ne recouvra la liberté qu’en 1477, après la bataille de Nancy ; elle mourut l’année suivante.

YOLOFS. v. GHIOLOFS.

YON, petite riv. du dép. de la Vendée, arrose Napoléon-Vendée (auj. La Roche-sur-Yon), et grossit le Lay, à 7 kil. S. O. de Mareuil. Cours, 65 kil.

YON (S.), Ionius ou Æonius, disciple de S. Denis, prêcha la foi dans le pays au sud de Paris, principalement à Arpajon et à Châtres, où il bâtit une église, et subit le martyre en 290. On le fête le 5 août. — Les Frères des Écoles chrétiennes ont été appelés Frères St-Yon parce qu’ils avaient leur principal établissement à l’abbaye de St-Yon, près de Rouen.

YONNE (l’), Icauna, riv. de France, sort de l’étang de Belleperche, au S. E. de Château-Chinon (Nièvre), traverse les dép. de la Nièvre et de l’Yonne et la partie S. de celui de Seine-et-Marne, arrose Corbigny, Clamecy, Auxerre, Joigny, Villeneuve-le-Roi, Sens, et Pont-sur-Yonne, et se jette dans la Seine à Montereau-Fault-Yonne, après un cours de 280 kil., dirigé généralement au N. O. Ses principaux affluents sont l’Armançon, la Cure, le Beuvron. L’Yonne communique avec la Loire par le canal du Nivernais, et avec la Saône par celui de Bourgogne. Elle transporte de grandes quantités de bois, de charbon et de vins, dirigés sur Paris.

YONNE (dép. de l’), dép. borné par ceux de l’Aube au N. E., de Seine-et-Marne au N. O., de la Nièvre au S., de la Côte-d’Or au S. E. du Loiret à l’O., a 27 284 kil. carr. et 370 305 hab. ; ch.-l. Auxerre. Il a été formé de parties de la Bourgogne, de la Champagne et de l’Orléanais. Pays très-montueux ; beaucoup d’étangs. Fer, grès à paver, pierres lithographiques et pierres de taille, ocres rouges et jaune, etc. Toutes sortes de céréales, légumes, fruits ; chanvre : bons vins (notamment ceux de Tonnerre, d’Auxerre, de Coulanges, de Chablis, des Ollioles) ; gros et menu bétail ; gibier, poisson. Gros draps, lainage, tanneries, tonnellerie ; tuiles, faïence, poterie, verre ; forges ; bière ; raisiné de Bourgogne. — Ce dép. a 5 arr. (Auxerre, Sens, Joigny, Avallon, Tonnerre), 37 cant., 483 communes. Il appartient à la 1re div. militaire, ressortit à la cour impér. de Paris, et a un archevêché à Sens.

YORK, Eboracum, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté d’York, sur l’Ouse et le Foss à 320 kil. N. O. de Londres ; 35 000 hab. Archevêché anglican dont le titulaire est primat d’Angleterre. Cathédrale du XIIIe s., la plus belle de l’Angleterre ; prison remarquable, bel hôtel de ville, Manor-York, ancien palais royal ; chemin de fer. Bibliothèque, cabinet d’histoire naturelle, observatoire ; société philosophique, école de théologie, qu’on y a transférée de Manchester en 1830. Antiquités romaines. — York était la capitale des Brigantes. Septime-Sévère et Constance Chlore y moururent ; Constantin y fut proclamé. Elle fut la capitale du roy. de Northumbrie. Jusqu’au milieu du XVIIIe s., on la regarda comme la 2e ville de l’Angleterre ; elle l’est toujours administrativement, quoique bien inférieure à plusieurs autres pour la population ; son maire, comme celui de Londres, s’intitule, lord-maire. Assiégée en 1644 par Charles I, cette ville eut beaucoup à souffrir des guerres civiles. Elle a été souvent érigée en duché pour des princes du sang royal. Patrie d’Alcuin et de Flaxman. — Le comté d’York, entre ceux de Durham au N., de Lincoln au S., de Westmoreland à l’O., et la mer du Nord à l’E., a 15 000 kil. carr. (c’est le plus vaste de la Grande-Bretagne) et env. 1 600 000 hab. On y distingue 3 subdivisions : North-Riding, East-Riding, West-Riding, outre York et sa banlieue. Montagnes, collines, plaines, marais. Climat et sol variés. Agriculture très-développée, surtout à l’E.; beau bétail (jambons renommés) ; immense industrie à l’O. (draps, lainages, plaqué, coutellerie, filatures) : c’est dans ce comté que se trouvent Leeds et Sheffield.

YORK, capit. du Ht-Canada. V. TORONTO.

YORK (Maison d'), branche de la maison royale anglaise, des Plantagenets, est célèbre par la lutte qu’elle soutint contre la maison de Lancastre, et qu’on nomme Guerre des Deux~Roses. Elle avait pour tige Edmond de Langley, duc d’York, 4e fils d’Édouard III, et appuyait ses prétentions sur le mariage de Richard, fils d’Edmond de Langley, avec Anne Mortimer, arrière petite-fille de Lionel, duc de Clarence, 2e fils d’Édouard III, tandis que les princes de la maison de Lancastre ne descendaient que du 3e fils de ce roi. La maison d'York fournit 3 rois à l’Angleterre : Édouard IV, Édouard V et Richard III. La maison de Tudor, qui se rattachait aux Lancastre, finit par la supplanter. Dans les guerres civiles, les partisans de la maison d’York se distinguaient par une rose blanche et les partisans des Lancastre par une rose rouge. V. ROSES (DEUX-).

YORK (Edmond DE LANGLEY, duc d’), tige de la maison d’York, était le fils du roi Édouard III, et porta d’abord le titre de comte de Cambridge. Durant la minorité de Richard II, son neveu, fils du prince Noir (qui lui-même était le fils aîné d’Édouard III), Edmond fut chargé de la régence avec Jean de Gand, duc de Lancastre, son frère. Il favorisa la révolte de ce dernier, et contribua à la déposition de Richard, en 1399, par Henri (Henri IV), fils de Jean de Gand. Il mourut en 1402 ; laissant un fils, le prince Richard, comte de Cambridge, père de Richard, duc d’York, qui suit. — Richard, duc d’York, 1416-60, petit-fils du préc., fut 5 ans régent de France pendant la minorité de Henri VI, puis devint gouverneur d’Irlande. Enhardi par la faiblesse du roi et les discordes de la cour à tenter de faire valoir les prétentions de la ligne d'York au trône, il vint dans ce but en Angleterre en 1451, malgré la défense du roi, avec une suite de 4000 hommes, exigea la convocation d’un parlement, et marcha sur Londres avec 10 000 hommes, mais il fut refoulé dans le comté de Kent, et posa les armes sans être venu à bout de se faire nommer héritier présomptif. Cependant il profita d’un accès d’imbécillité de Henri VI pour se faire déclarer Protecteur ; quand le retour du monarque à la raison 1'eut privé de ce titre, il prit les armes, battit, avec l’aide de Warwick, les troupes royales à St-Alban (1455), s’empara dans cette bataille de la personne du roi, et se fit nommer derechef protecteur. Marguerite fit déclarer par le Parlement que Henri avait recouvré la raison (1456), et évinça le duc qui fut battu dans le pays de Galles ; mais Warwick vainquit de nouveau les troupes royales à Northampton (1460). Henri étant alors retombé au pouvoir des rebelles, Richard demanda la couronnen; le Parlement décida qu’il la porterait à la mort de Henri. Mais Marguerite, qui s’était enfuie en Écosse, revint avec les troupes et défit les Yorkistes à Wakefield (1460) ; le duc Richard périt dans la bataille. Marguerite fit planter sur les murs de la ville d’York sa tête ornée d’une couronne de papier. Richard laissa, entre autres fils, le comte de March (qui régna sous le nom d’Édouard IV), et le duc de Glocester (depuis Richard III).

YORK (Fréd., duc d'), 2e fils de George III, né en 1763, m. en 1827, avait été nommé tout jeune évêque luthérien d'Osnabrück, mais préféra suivre la carrière des armes. Il commanda en 1793 contre la France le corps auxiliaire des Autrichiens dans les Pays-Bas et perdit les batailles de Hondschoote (1793) et de Tourcoing (1794) ; il n'en fut pas moins nommé feld-maréchal. Chargé en 1799 d'aller en Hollande, aidé des Russes, rétablir la maison d'Orange, il fut battu par les Français dans deux nouveaux combats (Alkmaar et Castricum). Nommé chef suprême du personnel de la guerre, il fut accusé en 1809 de vendre les places d'officier : sa maîtresse (mistriss Clarke) fut convaincue de ce honteux trafic. Ce prince consuma sa fortune dans toutes sortes d'excès ; il se rendit également odieux par ses violences contre les Catholiques, dont il combattit l'émancipation.

YORK (le cardinal d'). V. STUART (H. Benoît).

YORKTOWN, v. et port des États-Unis (Virginie), sur la r. dr. de l'York, à 100 kil. S. E. de Richmond; 1500 hab. Les Américains y firent prisonniers lord Cornwallis et ses troupes en 1781. Les Fédéraux y furent battus par les Séparatistes en 1862.

YOUDHICHTHIRA, prince indien, le 1er des Pandous, perdit au jeu ses États, ses quatre frères et sa femme, ce qui fut une des principales causes de la guerre entre les Pandous et les Kourous. Il fut vainqueur des Kourous et régna encore 35 ans. Il a donné son nom à une ère indienne qui commence environ 1200 ans avant J.-C. Voy. PANDOUS.

YOUNG (Edouard), poète anglais, né en 1661 à Upham près de Winchester, m. en 1765, s'était déjà fait connaître par des poésies de cour et par des écrits de circonstance en faveur de la maison de Hanovre et du ministère Walpole, lorsqu'il embrassa, à 46 ans, l'état ecclésiastique ; il fut nommé chapelain du roi George II. Ayant perdu prématurément, en 1740, sa femme et sa fille, il s'enferma dans une solitude complète, exhalant sa douleur dans des poésies d'un genre sombre et lugubre, en harmonie avec l'état de son âme. On a de lui deux tragédies (Busiris, 1719; la Vengeance, 1721), un poème sur le Jugement dernier (1713), des Satires et Poésies diverses, enfin les Nuits (1741), méditations mélancoliques, qui eurent une grande vogue, et qui sont encore son principal titre. Young a de la majesté, de la magnificence, des pensées profondes, mais il est monotone, et parfois bizarre ou emphatique. Ses Œuvres ont été réunies à Londres, 1792 et 1803, 3 vol. in-8; elles ont été traduites en 1769-70 par Le Tourneur, qui, en voulant corriger les bizarreries du poëte, a souvent fait disparaître son originalité.

YOUNG (Arthur), agronome, né en 1741 dans le comté de Suffolk, m. en 1820, voyagea beaucoup pour s'instruire, fut premier secrétaire du bureau d'agriculture, fit de son domaine de Bradfield-Hall une exploitation-modèle, et compta parmi ses nombreux correspondants le roi George III lui-même, qui emprunta à cet effet un pseudonyme. Ses principaux ouvrages sont : le Guide du fermier, 1770; Cours d'agriculture expérimentale, 1770; Voyage d'un fermier dans l'est de l'Angleterre, 1771; le Voyageur en Irlande, 1782; le Voyageur en France, en Espagne, en Italie, 1790-94; les Annales d'agriculture, journal mensuel commencé en 1784, et qui ne compte pas moins de 45 vol. Ses principaux écrits ont été traduits dans le Cultivateur anglais


de Lamarre, Benoît et Billecoq, 1800-1801,18 v. in-8. Le Voyage en Islande avait été trad. séparément par Millon dès 1783; le V. en France a été trad. par Lesage, avec introduction de Léonce de Lavergne, 1859.

YOUNG (Thomas), savant médecin, né en 1773 à Milverton (Somerset), m. en 1829, fit des cours à l'Institution royale de Londres, publia en 1807 ses Leçons sur la philosophie naturelle et les arts mécaniques, et donna en 1812 un Système de nosologie pratique, avec une excellente bibliographie ; mais il quitta la médecine en 1818 pour entrer au bureau des longitudes. Il s'occupa aussi avec succès d'antiquités ; il tenta même avec Champollion d'expliquer les hiéroglyphes en déchiffrant l'inscription de Rosette et publia en 1829 un dictionnaire égyptien. L'optique lui doit la découverte des interférences.

YOUN-LING, chaîne de montagnes de la Chine, sépare cette contrée du Thibet, et a pour ramifications les Pé-ling qui séparent les bassins du Hoang-ho et du Yang-tsé-kiang, les Nan-ling qui séparent le bassin du Yang-tsé-kiang de la Chine propre.

YOUSOUF. Ce nom, qui veut dire Joseph, a été porté par un grand nombre de personnages musulmans.

YOUSOUF-BALKIN (Aboul Fethah), fondateur de la dynastie des Zéirites en Afrique (971-984), vengea la mort de son père Zéiri-ben-Mounad (V. ce nom) par une victoire sur la tribu des Zénates (971), soumit Bougie, Biscara, Bafra, étendit sa domination jusqu'aux déserts de Sahara et au Barca, obtint en fief du calife Moez-Ledinillah toute l'Afrique occidentale, conquit Tlemcen, Fez, Sedjetmesse, et laissa après 12 ans de règne le trône à son fils Abou'l Cacem al-Mansour.

YOUSOUF-BEN-TASCHFYN, prince almoravide d'Afrique, élu pour chef en 1069, fonda la ville de Maroc, dont il fit sa capitale, et chassa les Zéirites de l'Afrique occidentale. Appelé en Espagne par les princes musulmans, que pressait le roi de Castille Alphonse VI, il défit complètement ce monarque à Zélaka, près de Badajoz, en 1086, et reconquit une grande partie du territoire espagnol. Bien qu'investi d'une grande puissance, Yousouf reconnaissait la suprématie des califes de Bagdad et ne prenait que le titre d’Emir-al-Moslemin (prince des croyants). Il mourut en 1106.

YOUSSOUPOFF, noble famille russe, issue des khans de la Horde d'or, embrassa le Christianisme au XVIIe s. et se mit au service de la Russie, à laquelle elle a fourni plusieurs personnages distingués, entre autres le prince Grégoire, ami de Pierre le Grand, qu'il accompagna dans toutes ses campagnes; — et le prince Nicolas (1750-1831), sénateur, surintendant des théâtres impériaux, qui fut sous Catherine II le Mécène de la Russie, correspondit avec Voltaire et forma une des plus riches collections de tableaux et d'objets d'art qu'il y ait en Europe. — Son petit-fils, nommé aussi Nicolas, qui hérita de ses goûts distingués comme de son immense fortune, a suivi la carrière diplomatique.

YPERLÉE (l'), riv. canalisée de Belgique (Flandre occid.), naît près d'Ypres, arrose cette ville, passe près de Dixmude et à Nieuport, et tombe dans la mer du Nord après un cours de 75 kil.

YPRES, Yperen en flamand, Ipra ou Ipretum en latin, v. de Belgique (Flandre occid.), sur un canal qui communique avec Bruges, Ostende et Nieuport, à 46 kil. S. O. de Bruges; 18 000 h. Anc. évêché. Trib. de 1re inst., collège, chambre de commerce, bourse. Belle cathédrale, vaste hôtel de ville. Dentelles, toiles, cotonnades, lainages : ses fabriques de draps, jadis renommées, sont bien déchues. — Ypres se forma au Xe s. autour d'un ancien château fort, détruit par les Normands et rebâti en 960. Importante sous les comtes de Flandre et sous les ducs de Bourgogne, elle fut sous ces derniers le théâtre de nombreuses séditions. La peste y fit des ravages en 1490 et 1552. Le pape Paul IV y transporta en 1550 l'évêché de Térouanne : le célèbre Jansénius fut, de 1635 à 1638, titulaire de cet évêché, qui est aujourd’hui supprimé. Ypres fut souvent prise par les Français : en 1128 par Louis VI, en 1213 par Philippe Auguste, en 1297 par Philippe le Bel, en 1648, 1658, 1678 sous Louis XIV. Le traité de Nimègue l’avait donnée à la France ; elle fut depuis enlevée par les Impériaux. Reprise par les Français en 1794, elle devint sous l’empire un des ch.-l. d’arr. du dép. de la Lys. Elle a été annexée aux Pays-Bas en 1815.

YPSILANTI, famille grecque fanariote, originaire de Trébizonde, acquit à partir du XVIIIe s. un grand crédit et d’immenses richesses à Constantinople, où ses membres exerçaient auprès de la Porte les fonctions de médecins et de drogmans. - Alexandre Y. fut quelque temps prince de la Valachie, puis il revint à Constantinople où il jouit quelque temps d’un grand crédit ; néanmoins il fut disgracié et mis à mort en 1805, quoiqu’il eût alors plus de 80 ans, à cause des relations que son fils Constantin entretenait avec la Russie. — Constantin, fils du préc. forma dès sa 1re jeunesse le projet de délivrer la Grèce. Quoique ses relations avec les Russes excitassent les soupçons du sultan, il fut, par considération pour son père, nommé hospodar de Moldavie en 1799, puis de Valachie en 1802. La Russie, dont il avait brigué la protection, stipula pour lui qu’il resterait en fonctions pendant 7 ans ; le sultan ayant voulu le révoquer malgré cette clause, il s’ensuivit une guerre. Après le traité de Tilsitt (1807), Constantin se retira en Russie, où il mourut en 1816. — Alexandre Y., fils aîné du préc., né en 1792, entra au service de la Russie, devint en 1814 colonel et un peu plus tard aide de camp de l’empereur Alexandre ; se mit en 1820 à la tête d’une association formée pour la délivrance de la Grèce sous le nom d’Hétérie, et passa le Pruth en 1821 à la tête d’un petit corps, appelant les Grecs à l’indépendance, mais il fut vaincu à Dragachan et à Skulleni, et se vit obligé de se réfugier en Autriche, où il fut retenu captif jusqu’en 1827. Accablé par ses revers, il tomba malade et mourut à Vienne en 1828.

YRIARTE, V. IBIARTE.

YRIEIX ou YRIEZ (S.), en latin Aredius, né à Limoges en 511, fut chancelier de Théodebert, roi d’Austrasie, fonda le monastère d’Atane, autour duquel se forma plus tard la ville de St-Yrieix (V. ce nom), et mourut en 591. On le fête le 25 août.

YSSEL ou OVER-YSSEL, c-à-d. Yssel super., en latin Sala ou Insala, riv. de Hollande, se forme à Duisbourg dans la prov. prussienne du Rhin par l’union du Vieux et du Nouvel Yssel, arrose la prov. d’Over-Yssel, et tombe dans le Zuyderzée sous Kampen après un cours de 90 k.

YSSEL (NIÉDER-), Yssel infér., branche du Leck, se sépare de cette riv. dans le sud de la prov. d’Utrecht, à l’O. de Vianen, entre dans la Hollande mérid., baigne Oudewater et Gouda, et tombe dans la Meuse au-dessus de Rotterdam après un cours de 50 k.

YSSINGEAUX, Icidmadgus, ch.-l. d’arr. (Hte-Loire), à 28 k. N. E. du Puy ; 7971 hab., trib. de Ire inst. Fabrication de blondes, dentelles, rubans ; ustensiles de cuivre. Forts marchés de bestiaux.

YU, empereur de la Chine, tige de la dynastie des Hia, avait été intendant de Yao et ministre de Choun. Il fut choisi par celui-ci pour successeur l’an 2197 av. J.-C., quoique âgé déjà de 93 ans, gouverna avec beaucoup de sagesse, et mourut après sept années de règne. On lui attribue à tort le Yu-koung (c-à-d. les travaux de Yu), qui se trouve dans le Chou-king. On le représente comme le fondateur de la religion qui fut restaurée par Confucius.

YUCATAN, presqu’île de l’Amérique centrale et l’un des États de la Confédération mexicaine, a pour bornes à l’O. les États de Tabasco et de Chiapas, au S. le Guatemala, des autres côtés la mer du Mexique et des Antilles : 445 kil. du N. au S. sur 280 : 95 000 kil. carrés ; env. 700 000 hab. : capitale, Mérida ; autres villes principales : Campêche, Valla-


dolid. Le pays est arrosé par la Honda, la Bullina et la Balise. Climat chaud, sec et sain ; sol fertile (indigo, manioc, maïs, etc.) ; superbes forêts, fournissant de précieux bois de teinture ou d’ébénisterie (campêche, acajou). Nombreuses tribus indigènes, restes des Toltèques ; beaucoup d’antiquités mexicaines. La côte orientale (jadis la plus florissante) est complètement déserte. — L’Yucatan, colonie espagnole jusqu’en 1821, resta d’abord indépendant ; il entra en 1824 dans le Confédération mexicaine, mais il s’en sépara temporairement en 1829 et 1846. Après plusieurs années de guerre intestine, il a été, en 1861. divisé en deux États : Yucatan (capit., Mérida) et Campêche (capit., Campêche).

yucatan (Baie d’), baie formée par la mer des Antilles, sur la côte E. de l’Yutacan, s’étend sur 450 kil. du N. au S., depuis la pointe Brava jusqu’à la pointe Roja. Nombreux bancs de sable.

YUCATAN (Détroit d’), passage par lequel la mer des Antilles communique avec le golfe du Mexique, est resserré entre le cap Catoche, extrémité N. E. de l’Yucatan, et le cap San-Antonio, extrémité O. de Cuba : 160 kil. de large.

YUN-NAN, prov. de la Chine, au S. O., entre 21° 40’-28° lat. N. et 96°-103° long. E., a 900 k. sur 750 et env. 5 000 000 d’hab. ; ch.-l., Yun-nan. Sol fertile et riche : Gommes, lin, plantes médicinales. Mines d’or, de cuivre et d’étain, ambre, rubis, saphirs, agates, perles, marbres, etc.

YVART (Victor) agronome, né à Boulogne-sur-Mer vers 1764, m. en 1831, enseigna l’économie rurale à l’école d’Alfort, visita l’Angleterre, la Hollande, l’Italie, pour comparer les méthodes d’agriculture ; fut membre du conseil d’agriculture et l’un des fondateurs de la Société d’agriculture, et remplaça Parmentier à l’Institut. Il fit les plus louables efforts pour améliorer l’agriculture en France et mérita d’être appelé l’Arthur Young français. Retiré de l’enseignement en 1824, il appliqua avec succès les théories de la science dans sa belle propriété de St-Port, près de Melun. Outre de nombreux mémoires, on lui doit : Coup d’œil sur le sol, le climat et l’agriculture de la France, comparée avec les contrées voisines, 1807 ; Traité des assolements, jachères, etc., ouvrage resté classique.

YVERDUN, Ebrodunum, v. de Suisse (Vaud), dans une île de la Thièle, à l’embouch. de cette riv. dans le lac de Neuchâtel, à 28 kil. N. O., de Lausanne ; 4000 hab. Bon port. Vieux château bâti au XIIe s. par Conrad de Zæhringen, et dans lequel Pestalozzi établit son Institut de 1805 à 1825, bibliothèque, école de sourds-muets ; station de chemin de fer. Grand commerce d’expédition. Aux XVIIIe s., Félice avait fondé dans cette ville un grand établissement typographique, d’où sont sortis une foule de bons ouvrages, entre autres l’Encyclopédie d’Yverdun. - Place forte sous les Romains, cette ville appartint successivement aux rois de Bourgogne, aux-ducs de Zæhringen, puis à la Savoie de 1259 à 1536 (sauf une interruption de 3 ans, 1475-78, pendant lesquels elle fut possédée par les Suisses) ; enfin aux Bernois, qui s’en emparèrent en 1536, ainsi que de tout le pays de Vaud. Yverdun était jadis plus florissante ; mais, les incendies, les inondations, la peste et les maux de la guerre l’ont beaucoup dépeuplée.

YVES (S.), évêque de Chartres, sacré en 1091, m. en 1115, avait fondé l’abbaye de St-Quentin de Beauvais, et y enseigna les sciences. Il s’opposa avec la plus grande fermeté au mariage illégitime de Philippe I et fut jeté en prison ; cependant, pour prévenir des troubles, il empêcha de rendre publiques des lettres écrites aux évêques de France par Urbain II, où la conduite du roi était blâmée. On a de ce saint plusieurs écrits précieux, pour l’histoire du temps et le droit canonique. On le fête le 23 déc.

YVES HÉLORI (S.), patron des avocats, né en 1253 à Ker-Martin, près de Trêguier, m. en 1303, étudia le droit à Paris, Orléans, Rennes, se fit partout remarquer par ses austérités et sa charité, fut official à Rennes et à Tréguier, reçut les ordres, devint recteur ou curé de Trédrez, près de Lannion, puis de Lohannec, et mérita le beau surnom d'avocat des pauvres, pour avoir souvent employé son talent à les défendre. On le fête le 19 mai.

YVETOT, ch.-l. d'arr. (Seine-Inf.), à 38 kil. N. O. de Rouen; 8921 h. Trib. de Ire inst. et de commerce, école ecclésiastique. Chemin de fer. Rouenneries, coutils, siamoises, velours, draps de coton ; commerce de grains et de bestiaux. — Yvetot fut jadis le ch.-l. d'une seigneurie, dont les possesseurs prenaient le titre de rois d’Yvetot. Robert Gaguin rapporte que ce titre fut concédé en 534 par Clotaire I aux héritiers de Gautier, sire d'Yvetot, pour expier le meurtre de ce seigneur que Clotaire aurait assassiné dans l'église de Soissons ; mais cette explication paraît avoir été inventée à plaisir. Il est cependant vrai que les seigneurs d'Yvetot portaient le titre de roi. Ils paraissent l'avoir pris dans la 2e moitié du XIVe s.; on ne sait, du reste, de quel droit. Ce titre leur fut reconnu par les rois de France Louis XI, François I et Henri II. La seigneurie d'Yvetot entra au XVIe s. dans la maison du Bellay par le mariage d'Isabeau Chenu avec Martin du Bellay-Langey ; le titre de prince souverain remplaça dès lors celui de roi, qui se perdit avec le temps. Depuis, cette seigneurie a passé aux marquis de St-Forgeux de la maison d'Albon. On doit à M. Duputel le Royaume d'Yvetot, Rouen, 1835.

YVETTE (l'), petite riv. de France (Seine-et-Oise), naît au N. E. de Rambouillet, passe à Chevreuse, Orsay, Palaiseau, Longjumeau, et se jette dans l'Orge à 12 kil. N. O. de Corbeil, après un cours de 50 kil.

YVOY ou CARIGNAN, v. de France. V. CARIGNAN.

YVOY-LE-PRÉ, bourg du dép. du Cher, à 30 kil. E. de Sancerre ; 2 500 h. Forges et fonderies.

YVRÉE, YZARNORE. etc. V. IVRÉE, IZARNORE, etc.



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