Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Junot

◄  Junon
Junquera  ►

JUNOT (Andoche), duc d'Abrantès, général français, né à Bussy-le-Grand (Côte-d'Or), en 1771, d'une famille aisée, partit comme volontaire à l'époque de la Révolution, et se fit remarquer, au siège de Toulon (1793) par sa valeur impétueuse; fut emmené en Égypte par le général Bonaparte comme aide de camp, se distingua surtout au combat de Nazareth, fut, à son retour, nommé général de division (1801), puis commandant et enfin gouverneur de Paris (1804). Mis en 1807 à la tête de l'armée dirigée contre le Portugal, Junot s'empara facilement de ce pays et en fut nommé gouverneur, avec le titre de duc d'Abrantès. Mais il n'était pas à la hauteur de sa position, et, en 1808, après avoir été défait à Vimeiro par Wellesley (depuis lord Wellington), il dut signer la capitulation de Cintra, et abandonner sa conquête. Cet échec lui attira la disgrâce de Napoléon; néanmoins, il prit part à la guerre d'Espagne (1810), à celle de Russie (1812), et fut nommé gouverneur des provinces Illyriennes. Mais sa raison s'égara tout à coup et il fut obligé de revenir en France où il mourut en 1813. — La duchesse d'Abrantès, sa femme, a écrit des romans et des Mémoires. V. ABRANTÈS.

JUNQUERA (val de la), Juncaria, vallée de la Navarre, à 8 kil. S. E. de Pampelune, entre Muez et Salinas-de-Oro. Position militaire importante. Ordogno, roi des Asturies, et Garcia, roi de Navarre, y furent défaits en 921 par Abdérame III.

JUNQUIÈRES (J. B. de), poëte burlesque, né a Paris en 1713, m. en 1786, était lieutenant de la capitainerie des chasses de Senlis. On a de lui : l'Élève de Minerve ou le Télémaque travesti, poëme, 1759; Épître de Grisbourdon à Voltaire, 1756 ; Caquet-Bonbec ou la Poule à ma tante, 1763, etc.

JUNTE, en espagnol junta, c.-à-d. réunion. Ce nom ne fut d'abord donné en Espagne qu'au conseil du commerce et des mines et au conseil d'administration des tabacs ; mais il a été étendu depuis aux divers conseils administratifs et aux assemblées politiques des provinces. En 1808, les juntes se-mirent à la tête de l'insurrection contre les Français : outre les juntes provinciales, il y avait une junte centrale, chargée d'organiser la résistance.

JUNTES (les), en italien Giunta, famille d'imprimeurs italiens qui tenaient le 1er rang après les Manuce. Philippe Junte, né à Florence en 1450, y exerça son art de 1497 à 1517. Il obtint le premier du pape Léon X un privilège de 10 ans pour l'impression des auteurs grecs et latins. Après sa mort, ses héritiers paraissent avoir formé une société : car de 1518 à 1530 les livres de cette imprimerie portent cette formule : Apud Juntas. Depuis 1531, ils ne portent plus que le nom de Bernard, un des fils de Philippe. — Deux branches de la famille des Juntes s'établirent au commencement du XVIe siècle, l'une à Venise, l'autre à Lyon.

JUPILLE, Jobii Villa, v. de Belgique (Liège), à 2 kil. E. de Liège; 2500 hab. Aux env., mines de houille. C'est à Jupille que mourut Pépin d'Héristal.

JUPIN, nom donné par nos vieux poëtes à Jupiter.

JUPITER, en grec Zeus, le dieu suprême, le père et le maître des dieux et des hommes pour les Grecs et les Romains, était fils de Saturne et de Rhée. Saturne n'ayant obtenu de son frère Titan la cession du trône qu'à la condition de ne point élever d'enfants mâles, Jupiter devait être dévoré en naissant par son propre père; mais il fut sauvé par la ruse