Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Aigle

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AIGLE. Cet oiseau, emblème de la force et de la majesté, a figuré de tout temps comme symbole des peuples des rois et des armées. Il se voyait sur les étendards des rois de Perse et des Ptolémées d’Égypte. Sous la république romaine (depuis Marius) et sous l’empire, l’aigle surmontait les enseignes des légions. Charlemagne adopta le même signe, et après lui les empereurs d’Allemagne. Napoléon I le reprit en 1804 ; il fut rétabli sur nos drapeaux en 1852. Il avait été aussi adopté par l’ordre teutonique et la Pologne ; il figure encore, sous différentes formes, dans les armes d’Autriche, de Russie, de Prusse, de Pologne, de Sicile, d’Espagne, de Sardaigne, etc. ; l’Autriche, la Russie et la Prusse portent l’aigle à deux têtes.

Il y a en Prusse deux ordres de ce nom, l’un de l’Aigle-Noir, l’autre de l’Aigle-Rouge. Le 1er, fondé en 1701, est porté par les membres de la famille royale et les grands du royaume : on ne peut l’obtenir qu’après avoir été en possession du second. Celui-ci, fondé en 1705 par le prince de Bayreuth pour les sujets de son margraviat, ne devint ordre prussien qu’après la cession du margraviat à la Prusse, en 1790. — L’ordre de l’Aigle-Blanc, en Pologne, fut institué en 1705 par Auguste II. Il a été récemment réuni aux ordres impériaux de Russie. — Le Wurtemberg possède depuis 1702 un ordre de l’Aigle-d’Or, et le duché de Modène eut, depuis 1856, un ordre de l’Aigle-d’Este.