Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Addison (Joseph)

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ADDISON (Joseph), écrivain anglais, né à Milston dans le Wiltshire en 1672, m. en 1719, étudia à Oxford, commença sa réputation, étant encore sur les bancs, par des poésies latines, et composa à 22 ans un poëme sur la paix de Ryswick, qui lui fit obtenir du roi Guillaume une pension de 300 livres sterling, puis voyagea en France et en Italie, et publia à son retour 1702, la relation de son voyage, ainsi que des Dialogues sur les Médailles. En 1704, il célébra la bataille de Blenheim, dans un poëme (The Campaign) qui eut beaucoup de succès. Il fut nommé en récompense commissaire des appels ; l'année suivante, il fut fait sous-secrétaire d’État, et bientôt après accompagna en Irlande, comme premier secrétaire, le marquis de Wharton, qui venait d'en être créé vice-roi. En 1709, et dans les années suivantes, il travailla, avec Steele, à la rédaction du Babillard (Tattler), du Spectateur, du Tuteur (Guardian) publications périodiques, où la littérature, la morale et la politique étaient traitées d'une manière supérieure. En 1713, il fit représenter Caton, tragédie dans le genre classique, qui eut un grand succès ; il la fit suivre en 1715 d’une comédie moins connue, le Tambour, œuvre spirituelle, mais de peu d'effet. Il rédigeait en même temps des journaux et des pamphlets politiques, tels que le Whig Examiner, le Free-Holder (le Franc-Tenancier). Après la mort de la reine Anne, il revint aux. affaires et fut élevé en 1717 au poste de secrétaire d’État ; mais il était peu propre à de telles fonctions, et il ne tarda pas à les résigner ; on lui donna en dédommagement une pension de 1500 liv. sterling. Dans sa retraite, il entreprit une Défense de la religion chrétienne, mais il ne put l'achever. Addison s'est surtout fait un nom par son élégance et par son goût : c'est lui qui contribua le plus à faire apprécier la génie de Milton, méconnu jusque-là. En politique, il était attaché au parti whig et eut de puissants protecteurs dans Montague et Halifax. Il était lié avec les plus grands écrivains de son temps, particulièrement avec Steele et Congrève. En 1716, il épousa la comtesse de Warwick, mais cette femme orgueilleuse ne le rendit pas heureux. Ses œuvres ont été publiées en 1761, Birmingham, 4 vol in-4, et en 1856, Londres, 6 vol. in-8.
Presque tous ses écrits ont été traduits en français, savoir : le Babillard, par A. de La Chapelle, 1734 ; le Spectateur, par J.-B. Moët, 1754 ; le Guardian, sous le titre de Mentor moderne, par Van-Effen, 1725 ; le Free-Holder, sous le titre de l'Anglais jaloux de sa liberté, 1727 ; le Caton, par Dubos, Guillemard, Deschamps et Dampmartin. On a imprimé à Verdun, 1777, en 3 vol., l'Esprit d'Addison ou les Beautés du Spectateur, du Babillard et du Gardien. Johnson a écrit la Vie d'Addison.