Dictionnaire touareg – français/Avertissement

Texte établi par André Basset, Imprimerie nationale de France (p. 2-12).

Avertissement.

I. — La langue touaregue, tămâhaḳ, semble se diviser en 4 dialectes, ceux de l’Ăhaggar, de l’Ăir, de l’Ădṛaṛ et des Ioullemmeden. Le 1er, appelé tăhaggart, est parlé par les Kel-Ăhaggar, les Kel-Ăjjer et les Tăitoḳ. Le 2d, appelé tăirt, est parlé par les Kel-Ăir. Le 3e, tădṛaḳ, est parlé par les Kel-Ădṛaṛ. Le 4e, tăoullemmet, est parlé par les Ioullemmeden, les Kel-Geres et les autres Touaregs du Soudan. Il n’est question, dans ce dictionnaire, que du seul dialecte de l’Ăhaggar. — Le dialecte de l’Ăhaggar est lui-même parlé diversement selon les conditions sociales et les groupements politiques. Les nobles seuls le parlent correctement. Les plébéiens (imṛad et Iseḳḳemâren) y introduisent des incorrections et des expressions spéciales plus ou moins nombreuses, qui varient de tribu à tribu. Les esclaves le parlent d’une façon tout à fait défectueuse. Ce dictionnaire ne contient que la langue des nobles. — Lorsque, en ce qui concerne le langage, on se sert des mots Ăhaggar et Kel-Ăhaggar, ils signifient, à moins d’avis contraire, le pays et les gens parlant le dialecte de l’Ăhaggar, c’est à dire l’Ăhaggar, l’Ăjjer, le pays des Tăitoḳ et leurs habitants.

II. — M. de Motylinski disait, au cours de sa mission « pour faire le dictionnaire du dialecte de ce pays, il faudrait y passer vingt ans, en parler la langue comme sa langue maternelle, et en composer le vocabulaire sans le secours d’aucun informateur. » On pense bien faire cependant en donnant un dictionnaire qui puisse servir en attendant mieux. Les principales lacunes sont dans les mots botaniques, zoologiques, anatomiques, les termes techniques de métiers, les noms d’objets mobiliers, les termes familiers.

III. — Le mode de transcription adopté est le suivant : a ; ⴱ ⴱ ⴱ b ; ⵛ ⵛ ⵛ ch (ش) ; ⴷ ⴷ ⴷ d ; (ض) ; ⴼ ⴼ ⴼ f ; ⴳ ⴳ ⴳ g ; ⴶ ġ (doux) ; h (ھ) ; ⵉ ⵉ ⵉ i (consonne) ; ⵋ ⵋ ⵋ ⵋ j ; k (ک) ; (ڧ) ; (خ) ; l ; m ; n ; ñ ; ou (consonne) ; ⵔ r ; (غ) ; ⵙ s ; t ; (ط) ; ⵣ z ; ż (emphatique). — Dans les mots touaregs écrits en caractères français, le g a toujours le même son, celui qu’il a dans le mot « garder », jamais celui qu’il a dans le mot « large ». Toutes les lettres se prononcent séparément, excepté ou et ch ; ainsi ăit « fils de » se prononce comme s’il y avait ăït ; Ăir (nom propre de lieu) se prononce comme s’il y avait Ăïr ; berin « vers » se prononce comme s’il y avait berine ; eglet « partez » se prononce comme s’il y avait eglete ; sesten « questionne » se prononce comme s’il y avait sestene. La lettre ñ est un son nasal qui se rapproche de notre gn dans le mot « agneau » ; ăña « frère » se prononce à peu près « ăgna ». Il y a un autre son nasal que les Kel-Ăhaggar ne rendent pas dans l’écriture ; il porte sur l’n, qu’il affecte presque toujours quand celui-ci précède immédiatement g, ġ, ou  ; l’n se lie à ces 3 lettres de manière à former avec elles un son unique qui, pour ng, est à peu près celui des mots allemands « fangen (attraper) », « jung (jeune) », et pour et nṛ est analogue ; cette nasalisation est rendue dans la transcription française par  ; (ex. beṛeṅṛen « nasiller »). L’e a tantôt le son de l’e muet français, tantôt un son intermédiaire entre notre e muet et notre é, tantôt le son de l’é français ; dans les 2 premiers cas, nous écrivons l’e comme notre e muet, sans le surmonter d’aucun signe ; dans le 3me cas, nous le surmontons d’un accent aigu ; (ex. sesten « questionne » ; our iglé « il n’est pas parti »). — Quelquefois il est utile d’indiquer que des sons-voyelles sont longs ou qu’ils sont brefs ; les longs sont exprimés par un accent circonflexe (â, î, ê, , ô), les brefs par le signe ˘ (ă, ĭ, ĕ, é̆, , ŏ). Les ê ont le son d’un ê français ; les ĕ ont le son d’un e muet français ou un son intermédiaire entre notre e muet et notre é ; les é̆ ont le son de notre é. — Le dictionnaire contient quelques mots arabes écrits en français ; la transcription est la même que celle du touareg pour les lettres arabes ayant des équivalents touaregs ; ج‎ est rendu par j, ح‎ par , ص‎ par , ظ par , ع‎ par , .

IV. — L’ordre des lettres du dictionnaire est celui de l’alphabet français, c’est à dire le suivant : B  ; CH  ; D  ;  ; F  ; G et Ġ et  ; H  ; I  ; J  ; K  ;  ;  ; L  ; M  ; N et Ñ et  ; OU  ; R  ;  ; S  ; T  ;  ; Z et Ż et . — Les Kel-Ăhaggar n’ont pas d’ordre pour énoncer leur alphabet.

V. — Les mots touaregs sont placés dans le dictionnaire non d’après leur première lettre, mais d’après celle de leur racine. Le mot tâhârt « figuier », p. ex., se trouve non au T mais à l’H première lettre de sa racine ⵂⵔ ; le mot tămeṭ « femme » se trouve non au T mais à l’M première lettre de sa racine ⵎⴹ.

VI. — Les mots à lettre redoublée sont mis à la même place que si la lettre était simple. Oużżaf « être noir » est à la même place que s’il s’écrivait oużaf.

VII. — La transcription française des mots touaregs donne leur prononciation la plus fréquente dans l’Ăhaggar ; lorsqu’un mot s’y prononce d’une ou de plusieurs autres manières, ces autres prononciations sont ajoutées entre parenthèses à la suite de la première. — Les énoncés des mots sont écrits en français. Les mots écrits en caractères touaregs sont : 1º les racines, qui sont en vedette du premier mot de chaque racine ; 2º la 2de pers. singulier de l’impératif des verbes, le masc. sing., masc. plur., fém. sing. et fém. plur. des noms, des pronoms et des adjectifs, et les particules, qui, après les énoncés de ces mots en caractères français, sont écrits en caractères touaregs avec l’orthographe de l’Ăhaggar.

VIII. — En cherchant dans le dictionnaire, il est utile de se souvenir des particularités suivantes :

1º Dans les mots commençant par T, souvent le T n’appartient pas à la racine, mais est le signe du féminin ou d’un mot venant d’une forme dérivée.

2º Dans les mots commençant par CH, J, M, N, S, T, Z, Ż, ou par plusieurs de ces lettres se suivant, ces lettres peuvent ne pas appartenir à la racine, mais être des caractéristiques de formes dérivées ou de noms d’état.

3º  redoublé devient ordinairement
  redoublé devient ordinairement
  redoublé devient ordinairement ou
  redoublé devient ordinairement
Il arrive donc souvent, dans des mots contenant , , , , , que ces lettres n’appartiennent pas à la racine, mais sont en remplacement de , , , .

4º ⴹⵜ devient ordinairement
 ⵗⵜ devient en certains cas
 ⴶⵜ devient en certains cas
Il arrive donc quelquefois, dans des mots contenant , , , que ces lettres n’appartiennent pas à la racine, mais sont en remplacement de , , , suivis de .

5º ⵙⴶ devient souvent
 ⵣⴶ devient souvent
Il arrive donc quelquefois, dans des mots contenant , que cette lettre n’appartient pas à la racine, mais est en remplacement de ou de suivis de .

6º ⴹⴼ devient souvent ⵟⴼ
Il arrive donc quelquefois, dans des mots contenant ⵟⴼ, que n’appartient pas à la racine, mais est en remplacement de .

7º Les lettres consécutives nb se prononcent quelquefois à tort mb. Par suite d’incorrections de ce genre dans la parole ou l’écriture, il peut se faire qu’on cherche dans le dictionnaire à mb ce qui est à nb. Chercher à nb ce qu’on ne trouve pas à mb.

IX. — Pour retrouver un même mot touareg sous les orthographes différentes des dialectes de l’Ăhaggar, de l’Ăir et de l’Ădṛaṛ, il est bon de se rappeler ceci :

1º Le est très rare dans l’Ăir et l’Ădṛaṛ. La plupart des mots écrits dans l’Ăhaggar par s’écrivent dans l’Ăir et l’Ădṛaṛ par  ; quelques uns s’y écrivent par .

2º Le est rare dans l’Ăir et l’Ădṛaṛ. La plupart des mots écrits dans l’Ăhaggar par s’écrivent dans l’Ăir et l’Ădṛaṛ par .

3º Le n’est pas employé dans l’Ăir et l’Ădṛaṛ de la même manière que dans l’Ăhaggar. La plupart des mots écrits dans l’Ăhaggar par s’écrivent dans l’Ăir par et dans l’Ădṛaṛ par  ; quelques uns d’entr’eux s’écrivent par .

X. — Le dialecte de l’Ăhaggar contient des mots empruntés à l’arabe. La plupart sont d’introduction récente, inconnus à une partie de la population, et peu usités. Ces mots, en passant dans la langue de l’Ăhaggar, subissent habituellement les transformations suivantes :

ج devient j
ح
ذ d, ou z
ص s, ou ż
ظ ż
ع
ڧ , ou , ou g

XI. — Les verbes sont énoncés par leur 2de pers. singulier de l’impératif suivie de 4 indications apprenant : la 1ère si le verbe est actif ou neutre, la 2de s’il est primitif ou de telle ou telle forme dérivée, la 3e quel est le no de sa conjugaison, la 4e quel est le type de sa conjugaison. Les verbes qui appartiennent à une des catégories π, ω, ou ρ sont suivis d’une 5e indication le faisant connaître. Après ces indications, sont, entre parenthèses, les 3es personnes masc. sing. des indicatifs passé, présent et futur positifs et de l’aoriste négatif. — Les verbes primitifs, et là où le primitif manque, le 1er verbe de forme dérivée, sont en gros caractères. — Lorsqu’un mot porte la mention « peu us. » ou une autre analogue, cette mention affecte non seulement ce mot mais aussi ceux qui en dérivent.

XII. — Les substantifs sont suivis de l’indication de leur genre, de la lettre φ s’ils appartiennent à la catégorie φ, et de leur pluriel. Dans les noms masculins ayant un féminin, le masculin pluriel est suivi du féminin singulier et du féminin pluriel. Dans les substantifs φ, le pluriel est suivi de la préposition daṛ « dans », mot de la classe μ, répété autant de fois que le substantif a de nombres ou de genres éprouvant une modification après les mots μ, et suivi chaque fois du substantif avec sa modification. Les rares noms qui n’appartiennent pas à la classe φ, bien que leurs pluriels commencent par i ou ti, sont accompagnés de daṛ « dans » suivi de leurs pluriels, pour montrer que ce n’est pas par erreur qu’on ne les a pas rangés dans la classe φ. — Il n’y a pas de déclinaisons en tămâhaḳ. Cependant, pour plus de brièveté, on fait usage, dans ce dictionnaire, des termes génitif, datif, accusatif, ablatif. Par génitif, nous entendons le cas qui correspond au génitif latin : à ce cas, le substantif, le pronom relatif, le pronom indéfini sont précédés de la particule n (en) « de », le pronom affixe employé est le pronom affixe dépendant des noms. Par datif, nous entendons le cas qui correspond au datif latin : à ce cas, le substantif, le pronom relatif, le pronom indéfini sont précédés de la particule i « à » ou suivis de la particule s (es) « à », le pronom affixe employé est le pronom affixe régime indirect des verbes. Par accusatif, nous entendons le cas qui correspond à l’accusatif latin, exclusivement réservé en tămâhaḳ aux régimes directs des verbes actifs ; à ce cas, le substantif, le pronom relatif, le pronom indéfini ne sont accompagnés d’aucune particule, le pronom affixe employé est le pronom affixe régime direct des verbes. Par ablatif, nous entendons le cas qui correspond à l’ablatif latin : à ce cas, le substantif, le pronom relatif, le pronom indéfini sont précédés ou suivis d’une particule qui n’est jamais n « de », i « à », ni s ayant le sens « à », le pronom affixe employé est le pronom affixe régime des particules.

XIII. — Les mots empruntés à une langue ou à un dialecte étrangers ont une indication le faisant connaître.

XIV. — Les conjugaisons de verbes qu’on peut regarder comme régulières présentent 260 types différents. On les a rangés par ordre de formes, les conjugaisons de primitifs d’abord, celles de dérivés ensuite ; dans chaque forme, les conjugaisons ont été classées d’après les modifications plus ou moins grandes que la 2e pers. sing. de l’impératif, considérée comme radical, subit aux divers temps. Dans cet ordre, ces conjugaisons ont été numérotées en chiffres arabes de 1 à 260. — Les verbes tout à fait irréguliers sont au nombre de 17 ; ils sont numérotés en chiffres romains de I à XVII. — Les conjugaisons des types réguliers et celles des verbes irréguliers se trouvent à la fin du dictionnaire, dans l’ordre de leurs numéros.

XV. — Abbréviations :

abl. ablatif
acc. accusatif
act. actif
ad lib. ad libitum
adj. adjectif ; adjectivement
Ăd. Ădṛaṛ
adv. adverbe ; adverbialement
af. affixe
Ăh. Ăhaggar
Ăj. Ăjjer
an. animal ; animaux
aor. aoriste
ar. arabe ; arabes
a le s. c. à c. a le sens correspondant à celui
a t. les s. c. à c. a tous les sens correspondant à ceux
auj. aujourd’hui
av. avec
B. T. Battandier et Trabut. Bulletin de la Société botanique de France. 1911.
card. cardinal
c. à d. c’est à dire
ch. chose ; choses
col. collectif
col. s. n. d’u. collectif sans nom d’unité
c. comme
com.    
conj. conjonction
conj. conjugaison ; conjuguer
conj. (suivi de chiffres arabes) conjugaison no …
cor. corruption
d. dans
d. ce s. dans ce sens
d. le s. dans le sens
d. le s. ci. d. dans le sens ci-dessus
d. le m. s. dans le même sens
d. le c. dans le cas
d. les c. dans les cas
dat. datif
dém. démonstratif
dér. dérivé
dial. artis. p. touar. dialecte des artisans du pays touareg
dial. Berb. Touat dialecte des Berbères du Touat, du Tidikelt et du Gourara
dial. Berb. séd. Ṛ. et Ġ. dialecte des Berbères sédentaires de Ṛât et de Ġânet
dim. diminutif
dim. du pr. diminutif du précédent
Duv. Duveyrier
éloign. éloignement
empl. emploi ; employer
en gén. en général
éq. équivalent ; équivaloir
exclam. exclamation
ex. exemple ; exemples
expr. expression ; exprimer
fam. familier
f. femme ; femmes
fem.          
f. féminin
fém.    
fs. féminin singulier
fp. féminin pluriel
fig. figuré
f. forme
f. (suivi de chiffres arabes) forme no …
fr. français
franç.    
fut. futur
gén. génitif
hab. habitude ; habituel ; habituellement
h. homme ; hommes
hom.          
imp. impératif
impers. impersonnel ; impersonnellement
ind. indicatif
indéf. indéfini
interj. interjection
inus. inusité
inv. invariable
Ioul. Ioullemmeden
irr. irrégulier
irr. (suivi de chiffres romains) irrégulier no …
jam. jamais
lég. légendaire
loc. locution
m. masculin
masc.    
ms. masculin singulier
mp. masculin pluriel
m. s. q. le pr. même sens que le précédent
m. à m. mot à mot
nég. négatif ; négation
n. neutre
n. d’é. nom d’état
n. d’u. nom d’unité
np. nom propre
nv. nom verbal
num. numéral
ord. ordinal
p. ex. par exemple
p. ext. par extension
part. participe
part. particule
pi. particule invariable
pas. passé
pas. passif
p. personne ; personnes ; personnel
pers.                
pl. pluriel
plur.  
pl. s. s. pluriel sans singulier
pl. de div. pluriel de diversité
pl. de div. ou p. n. pluriel de diversité ou petit nombre
poét. poétique
pos. positif
poss. possession ; possessif
pr. précédent
préc.    
prép. préposition
prés. présent
prim. primitif
pron. pronom ; pronominal
pr.          
pr. af. pronom affixe
pr. af. dép. des n. pronom affixe dépendant des noms
pr. ind. pronom indéfini
pr. pers. pronom personnel
pr. rel. pronom relatif
pr. propre ; proprement
prox. proximité
qlq. quelque ; quelques
qlqf. quelquefois
qlconque quelconque
réc. réciproque ; réciproquement
rég. régime
r. dir. régime direct
r. ind. régime indirect
se c. se construit
se c. av. 1 acc. se construit avec un accusatif
se c. av. 2 acc. se construit avec 2 accusatifs
se c. av. 3 acc. se construit avec 3 accusatifs
s. sens
s. act. sens actif
s. pas. sens passif
s. pron. sens pronominal
s. pr. sens propre
s. dér. sens dérivé
s. fig. sens figuré
sign. signification ; signifier
s. singulier
sing.    
s. s. pl. singulier sans pluriel
s. et pl. singulier et pluriel
s. e. sous-entendu
souv. souvent
subs. substantif ; substantivement
sf. substantif féminin
sm. substantif masculin
smf. substantif masculin et féminin
suj. sujet
surn. surnom
syn. synonyme
(Ta.) (verbe prenant le t affixe)
(Ta. (suivi d’un chiffre arabe)) (verbe prenant le t affixe d’après le no … d’entre les 8 types réguliers)
(Ta. irr.) (verbe prenant le t affixe, sans le prendre d’après aucun des 8 types réguliers)
Tăit. Tăitoḳ
tăm. tămâhaḳ
touj. toujours
us. usité
v. verbe ; verbes
va. verbe actif
vn. verbe neutre
v. voir
vulg. vulgaire ; vulgairement
racine
nom propre
mot emprunté à l’arabe
α mot avec lequel on emploie non les pronoms personnels affixes dépendant des noms de la forme régulière in, ennek, ennem, ennît, etc., mais ceux de la forme irrégulière i, é, k, ek, ik, m, em, im, s, es, is, ich, etc.
μ mot qui, lorsqu’il est immédiatement suivi d’un substantif de la classe φ, nécessite la modification du son-voyelle de l’articulation initiale de ce substantif.
π verbe dont les participes présents singuliers masculin et féminin, et le participe passé pluriel, ne sont jamais employés adjectivement, ni comme qualificatifs ni comme attributs ; on emploie toujours ses participes passés singuliers, masculin et féminin, et son participe présent pluriel (qui ont tous, dans ce cas, le sens du présent), lorsqu’on veut se servir de son participe adjectivement, comme qualificatif ou attribut.
φ substantif qui, à l’un quelconque de ses genres ou de ses nombres, éprouve, dans les circonstances indiquées par la grammaire, une modification du son-voyelle de son articulation initiale.
ω verbe exigeant après lui, comme pronom affixe régime direct, non pas les pronoms affixes réguliers kai, kem, t, tet, etc., mais les pronoms affixes irréguliers îk, îm, ê, êt, etc.
ρ verbe dont la deuxième personne singulier de l’impératif perd l’e muet qui précède sa consonne finale quand cette personne est immédiatement suivie d’un pronom affixe commençant par un son-voyelle (c’est à dire d’un des pronoms affixes régimes directs i, âneṛ, ou d’un des pronoms affixes régimes indirects i, âk, âm, âs, âneṛ, âouen, âkmet, âsén, âsnet), ou d’une des particules ed, în exprimant, la première le rapprochement, la seconde l’éloignement.

XVI. — Ce dictionnaire a été composé avec l’aide de Ba-Ḥammou-el-Anṣâri ben Ạbd-es-selam, sécretaire de Moûsa ăgg Ămâstan ămenoûkal de l’Ăhaggar, et depuis 25 ans sécretaire de tous les ămenoûkal qui se sont succédés dans l’Ăhaggar.[1]

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  1. Nous livrons à l’impression, en même temps que ce dictionnaire, un dictionnaire touareg – français (dialecte de l’Ăhaggar) abrégé. Tous les mots contenus dans le présent lexique se trouvent aussi dans le dictionnaire abrégé. Les 2 vocabulaires ne diffèrent pas par le nombre des mots ; ils ne diffèrent que par le développement donné à chacun d’eux.