Dictionnaire touareg – français/Ṭ

Texte établi par André Basset, Imprimerie nationale de France (p. 1922-1925).

 

ⵟⴱ eṭṭeb ‖ v. ⴹⴱ eṭṭeb.

ⵟⴱ ṭoubet (Ta. 2) ‖ v. ⴹⴱ ṭoubet (Ta. 2).

ⵟⴱ ouṭṭib ⵟⴱ ✳ sm. (pl. ouṭṭîben ⵟⴱⵏ) ‖ brique ‖ se dit de briques de 
n’importe quelle espèce ‖ syn. d’ăbelleṛ empl. d. ce s.

ⵟⴱⵍ eṭṭebel ⵟⴱⵍ ✳ sm. (pl. eṭṭebelen ⵟⴱⵍⵏ) ‖ gros tambour ‖ l’eṭṭebel est 
un gros tambour demi-sphérique qui n’a de peau que sur une face ; il 
diffère du gaṅga « petit tambour plat ». Les principaux chefs touaregs, les ămenoûkal surtout, en possèdent de très gros, qui sont en qlq. sorte 
pour eux le signe de la souveraineté ‖ p. ext. « souveraineté (pouvoir souve­rain, autorité suprême) ; souverain (chef suprême) ». Se dit de la souverai­neté sur plusieurs tribus ou sur une seule, de la souveraineté d’un noble 
sur plusieurs tribus nobles ou plébéiennes, de la souveraineté d’un noble 
sur sa propre tribu, de la souveraineté d’un plébéien sur sa propre tribu : 
on peut dire d’un noble qu’il a l’eṭṭebel et qu’il est l’eṭṭebel d’une 
ou de plusieurs tribus différentes de la sienne, qu’il a l’eṭṭebel et 
qu’il est l’eṭṭebel de sa propre tribu ; on peut dire d’un ămeṛid « plébéien 
vassal » qu’il a l’eṭṭebel et qu’il est l’eṭṭebel de sa tribu. (Ex. Moûsa 
il eṭṭebel n ĂhaggarM. a la souveraineté de l’Ăh. (M. a le pouvoir 
souverain dans l’Ăh.) = Moûsa iemoûs eṭṭebel n ĂhaggarM. est le 
souverain de l’Ăh. (M. est le chef suprême de l’Ăh.) = Oûksem il eṭṭebel en 
Dăg-ṚâliOû. a la souveraineté des Dăg-Ṛ. (Oû. est le chef des Dăg-Ṛ.) 
= Oûksem iemoûs eṭṭebel en Dăg-ṚâliOû. est le souverain des Dăg-Ṛ. 
(m. s. q. le pr.)) ‖ p. ext. « suzeraineté (sur des vassaux) ; suzerain (de vas­saux) ; ensemble des vassaux (d’un peuple, d’une tribu, d’une p.) ; personne 
vassale (ou personnes vassales) (d’un peuple, d’une tribu, d’une p.) ». Une 
p. ou une collection de p. peuvent être vassales de qlq’un de 2 manières, 
soit en étant ses ămeṛid propres (ou assimilées à ses ămeṛid), com. les 
Dăg-Ṛâli sont vassaux des Kel-Ṛela et les Kel-Ăhnet des Tăitoḳ, 
soit en lui payant une redevance annuelle sans être ses ămeṛid (ni 
assimilées à ceux-ci), pour être garanties par lui contre toute dépréda­tion de la part des gens de sa tribu et de ses sujets, comme faisaient, 
avant l’occupation française, les Berâbich, les Kounta, etc. à l’égard des 
Kel-Ṛela. Qlq. soit celle de ces 2 manières dont une p. ou une collection 
de p. sont vassales de qlq’un, elles sont son eṭṭebel « [ses] personnes 
vassales », elles font partie de son eṭṭebel « ensemble de [ses] vassaux », il 
est leur eṭṭebel « suzerain », il a leur eṭṭebel « suzeraineté [sur eux] ». 
Quand une p. ou une collection de p. sont vassales d’une tribu, cela revient 
hab. au même de dire qu’elles sont vassales de cette tribu ou qu’elles le 
sont du chef de cette tribu, car le chef d’une tribu est touj. le représentant 
de celle-ci auprès de ses vassaux. Un chef de tribu peut avoir des vassaux 
en tant que chef de tribu et en avoir d’autres qui lui sont personnels ; 
il est le suzerain de tous les vassaux de sa tribu, mais sa tribu peut 
n’être pas suzeraine de tous ses vassaux. (Ex. Kel-Ṛela lân 
eṭṭebel en Dăg-Ṛâli ⁒ les Kel-Ṛ. ont la suzeraineté des Dăg-Ṛ. 
(les Kel-Ṛ. sont suzerains des Dăg-Ṛ.) = Moûsa iemoûs eṭṭebel en 
Dăg-ṚâliM. est suzerain des Dăg-Ṛ. = Dăg-Ṛâli d Âġouh-
en-tĕhlé d Ṛelaiddîn ed Seḳḳemâren eṭṭebel en Kel-Ṛelales Dăg-Ṛ. et les Â-en-t. et les Ṛ. et les Iseḳḳemâren [sont] 
l’ensemble des vassaux des Kel-Ṛela = nekkaniḍ, eṭṭebel en Kel-Ṛela 
a nemoûs ⁒ nous, les personnes vassales des Kel-Ṛ. ce que nous sommes 
(nous, c’est vassaux des Kel-Ṛela que nous sommes)) ‖ ăgg eṭṭebel « fils 
de suzeraineté ; fils de souveraineté » (pl. kel eṭṭebel ; fs. oult eṭṭebel ; 
fp. chêt eṭṭebel) signifie « 1. hom. appartenant à une tribu qui a la 
suzeraineté sur des vassaux ; 2. hom. d’une des familles dans lesquelles 
est touj. choisi le chef de la tribu ». — Dans le s. 1., ne peut se dire que 
de nobles, car les nobles seuls ont des vassaux ; le s. 1. équivaut donc à 
« hom. noble, d’une tribu qui a des vassaux ». Dans l’Ăh., 3 tribus ont un 
eṭṭebel « suzeraineté (sur des vassaux) » : les Kel-Ṛela, les Inemba et les 
Téġehé-mellet ; elles sont les tribus nobles du 1er rang ; tous leurs 
membres sont des ăgg eṭṭebel, ils constituent la noblesse du degré le 
plus élevé. Les autres tribus nobles de l’Ăh., telles que les Ikadeien, les 
Ikenbîben, etc., n’ont pas d’eṭṭebel c. à d. de suzeraineté sur des vassaux ; 
elles sont des tribus nobles de 2d rang ; leurs membres ne sont pas 
des ăgg eṭṭebel, ils constituent une noblesse d’un degré inférieur. 
(Ex. Kel-Ṛela lân eṭṭebel, Ikadeien ou t lin ⁒ les Kel-Ṛ. ont une 
suzeraineté (sur des vassaux), les I. ne l’ont pas (les I. n’en ont pas) = Dâssin 
oult eṭṭebel, Mîmi kalaD. [est] une fille de suzeraineté, M. non 
(D. est une f. appartenant à une tribu qui a la suzeraineté sur des vassaux, 
M. non) = Tăitoḳ lân eṭṭebel ? – lân t. – ma iemoûs eṭṭebel 
nesen ? – eṭṭebel nesen Kel-Ăhnet ⁒ les T. ont-ils des personnes vassales ? 
(les T. ont-ils des vassaux ?). – ils les ont (ils en ont). – que sont leurs 
personnes vassales ? (quels sont leurs vassaux ?). – leurs personnes vassales [sont] 
les Kel-Ă. (leurs vassaux sont les Kel-Ă.)). — Dans le s. 2., peut se 
dire de nobles et de plébéiens ; se dit surtout de plébéiens. Dans la plu­part des tribus plébéiennes de l’Ăh., la souveraineté sur la tribu est 
réservée à certaines familles de la tribu desquelles elle ne sort pas ; 
c’est touj. dans l’une d’elle qu’est choisi le chef ; les membres de ces 
familles plébéiennes sont appelés ăgg eṭṭebel. Avant l’occupation fran­çaise, les chefs des tribus plébéiennes étaient hab. élus de la façon sui­vante : à la mort du chef, les principaux chefs de famille de la 
tribu se réunissaient et convenaient entr’eux d’élire à sa place tel ou 
tel hom. de leur tribu choisi parmi les ăgg eṭṭebel ; puis ils deman­daient au noble leur suzerain de ratifier l’élection ; qlqf., surtout 
dans les principales tribus, le suzerain nommait directement le chef 
de la tribu, après avoir consulté les principaux membres de celle-ci, 
et en le choisissant parmi les ăgg eṭṭebel de la tribu ‖ éheré oua n 
eṭṭebel « bien celui de la suzeraineté (bien appartenant au pouvoir souverain ; bien appartenant au pouvoir suprême) » signifie « bien appartenant 
au trésor public ». Quand une p. meurt sans héritiers, sa fortune appartient 
au trésor public. La nue-propriété des biens du trésor public appartient à 
l’ămenoûkal, leur jouissance est hab. laissée par lui aux tribus respectives 
des p. mortes sans héritiers ; ils forment dans ces tribus une masse indi­vise qu’elles ont en dépôt, qui est appelée éheré oua n eṭṭebel, et dont le 
chef de chaque tribu a l’administration et l’usufruit. Le trésor public, dans 
l’Ăh., ne se compose que des fortunes des p. mortes sans héritiers. Tout ce qui compose 
ce trésor public, chameaux, chèvres, biens qlconques, est dit appartenir à l’eṭṭebel. 
(Ex. oulli n eṭṭebel ⁒ les chèvres de la souveraineté (les chèvres appartenant au 
trésor public) = imnâs ouî-reṛ i n eṭṭebel ⁒ ces chameaux-ci [sont] des qui de 
la souveraineté (ces chameaux-ci sont des chameaux du trésor public)) ‖ d. le s. « en­semble des vassaux (d’une tribu ; d’une p.) », est syn. de téfedestéheré oua n 
eṭṭebel est syn. d’éheré oua n boutelma et beauc. plus us. que lui ‖ v. ⵏⵂ ănehou, 
ennehet ; ⴷⴱ doubet (Ta. 2) ; ⴾⵙⴾⴱ kaskab ; ⵂⴳⵔ ăhaggar.

ⵟⴼ eṭṭef ‖ v. ⴹⴼ eṭṭef.

ⵟⴼ eṭfou ‖ v. ⴹⴼ eṭfou.

ⵟⴼⵔ eṭfer ‖ v. ⴹⴼⵔ ḍeffer.

ⵟⵉ tăṭṭait ‖ v. ⴹⵉ tăṭṭait.

ⵟⴾⵍ eṭkel ‖ v. ⴹⴾⵍ eṭkel.

ⵟⴾⵔ eṭker ‖ v. ⴹⴾⵔ eṭker.

ⵟⵍ eṭṭel ‖ v. ⴹⵍ eṭṭel.

ⵟⵍⴱ eṭṭâleb ⵟⵍⴱ ✳ sm. (pl. eṭṭôlba ⵟⵍⴱⴰ) ‖ lettré musulman (h. qui sait le koran par 
cœur) ‖ v. ⵍⴼⵈ elfaḳḳi.

ⵟⵎ eṭṭema ⵟⵎⴰ ✳ sm. (pl. eṭṭemâten ⵟⵎⵜⵏ) ‖ fait d’espérer en [Dieu, ou une p.] ; fait 
d’espérer [qlq. ch.] de [Dieu, ou d’une p.] ‖ p. ext. « fait de mendier (fait de demander com. une au­mône) [qlq. ch.] à [qlq’un] ‖ signifie aussi « espérance », « mendicité » ‖ ekkes eṭṭema : v. ⴾⵙekkes ‖ syn. de tădâla.

ăneṭṭema ⵏⵟⵎⴰ sm. φ (pl. ineṭṭemâten ⵏⵟⵎⵜⵏ ; fs. tăneṭṭemat ⵜⵏⵟⵎⵜ ; fp. tineṭṭe­mâtîn ⵜⵏⵟⵎⵜⵏ), daṛ neṭṭemâten, daṛ tneṭṭemâtîn ‖ hom. qui espère [en Dieu ou en 
une p.] ‖ celui en qui un ăneṭṭema espère se met au gén. ‖ p. ext. « mendiant (h. qui mendie) » ‖ syn. d’émedel.

ⵟⵏⴶ ṭouṅġet (Ta. 2) ‖ v. ⴹⵏⴶ ṭouṅġet (Ta. 2).

ⵟⵔⵜⴳ eṭṭertîga ⵟⵔ⵿ⵜⴳⴰ ✳ sm. (pl. eṭṭertîgâten ⵟⵔ⵿ⵜⴳⵜⵏ) ‖ fusil à 2 coups à capsule.

ⵟⵙ eṭṭes ‖ v. ⴹⵙ eṭṭes.

ⵟⵙ eṭs ‖ v. ⴹⵥ eṭs.