Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/CHAPELLE-SAINT-RÉMY

CHAPELLE-SAINT-REMY ou REMI ; Capella Sancti Remigii ; commune du canton et à 4— kil. 1/2 O. de Tuffé ; de l’arrondissement et à 28 kil. S. de Mamers ; à 22 kil. N. E. du Mans. Elle était autrefois du doyenné et de l’archidiaconé de Montfort-le-Rotrou ; du diocèse et de l’élection du Mans. — Distances légales, 5, 33 et 26 kilomètres.

descript. Bornée au N., par Prévelles ; à l’E, par Tuffé ; au S. E., par Beillé ; au S. et à l’O., par S.-Célerin-le-Géré ; sa forme est celle d’un ovoïde qui s’étend du N. O. au S. E. Diamètre longitudinal, dans ce sens, 5 à 6 kilom. ; transversal, ou du N. E. au S. O, 2 kil. 1/2 à 3 kilom. — Le bourg, assez joli, situé presque à l’extrémité N. de la commune, forme deux rues dont une assez longue, s’étendant de TE. à l’O., passe au N. de l’église ; la seconde du N. au S., se dirige à TE. — Eglise à ouvertures cintrées, assez Lien décorée, ayant un autel à la romaine en pierre ; clocher en flèche. Cimetière entourant l’église, clos de murs bien entretenus. Le château de Courvarain, dit de Saint-Rémi, attenant au bourg, en fait le plus bel ornement.

populat. De i58 feux jadis, on en compte 246 aujourd’hui, comprenant 55 7 individus mâles, 576 femelles, total, 1, 1 33 ; dont ig5 dans le bourg. Le hameau du Gué-de-Bouis et celui dit Pays— Haut, contiennent 25 et 36 individus ; les autres sont peu importons.

Mouv. décenn. De i8o3 à 18 12, inclusivement : mariages, 89 ; naiss., 3t5 ; décès, 287. — De i8i3 à 1822 : mariag., 81 ; naiss., 34-3 ; décès, 297.

hist. ecclés. Église dédiée à S.-Remy. Deux assemblées 7 les dimanches les plus prochains du i. er octobre, fête de ce saint, et du 3 mai fête de l’Invention de la Sainte-Croix. La tradition rapporte ainsi l’origine de la seconde fête patronale de cette paroisse : un noble croisé, de la famille des Montmorency, revenant de la Terre-Sainte, en rapportait un morceau de la vraie croix sur laquelle expira le Sauveur du monde, lorsqu’arrivé dans ce lieu, il sentit une douleur très-vive dans la cuisse où se trouvait conservé, on ne sait comment, ce fragment précieux. Sa cuisse s’étant ouverte, et ayant laissé sortir le morceau de la vraie croix, il comprit qu’il le devait déposer dans la chapelle qui existait dans ce lieu, et où elle a toujours été depuis l’objet d’une pieuse vénération. La tradition ne s’arrête pas là sur l’histoire de ce noble croisé ; nous la terminerons à l’article lombron.

La cure de cette paroisse était à la présentation de l’abbé de S.-Vincent du Mans.

hist. féod. La seigneurie de paroisse, attachée au château de Courvarain ou peut-être Cour-Valin, appartenait à la famille Gaudin de la Chenardière, qui l’avait achetée de M. de la Grandière, ancien maire de Tours. Cette famille, plus connue aujourd’hui sous le nom de Saint-Remy, est encore en possession de cette propriété. En i4^9 ? Henri Gaudin, à cause de Jeanne de Blanchelande, sa femme, possédait la sergenlerie fayée ( fieffée) de Pont-de-Gênes. Les sergenteries fieffées étaient des fiefs donnés à la condition d’assister aux jugemens de la cour du seigneur : on les pouvait affermer, avec la permission du Roi. MM. de Saint — Remy sont descendans directs, du côté maternel, de notre célèbre poète Robert Garnier. — Fleuré, autre château, actuellement en ruines, était construit sur une motte formée des terres provenant du fossé qui l’entourait ; la maison n’est plus qu’une ferme, et ne conserve.de remarquable qu’une fenêtre en croix de pierre. La cour était enceinte de murs d’environ un mètre d’épaisseur, percés de meurtrières, d’endroits en endroits. Près de la porte d’entrée et à l’extérieur, on remarque les murs d’une espèce de cavalier, Propriété de la maison de Saint-Remy, ce château a appartenu aux familles de Montboissier et de Mailly. — La Cour-Léon, qu’on appelle communément aujourd’hui Couléon, est un château situé à l’extrémité S. E. de la commune, qui appartenait à la famille de Liscouet et à celle des Kaerbourg, barons de Gémasse. C’est actuellement la propriété du chevalier Menjot d’Eibenne, ancien officier d’artillerie, ex-législateur, qui a trouvé dans les lumières acquises par les études de son premier état, la source d’une nouvelle illustration, par les découvertes qu’elles lui ont fait faire dans l’agriculture, l’industrie manufacturière et les arts. Voir la biographie. — La Meaulerie et Sarcé > sont deux autres fiefs de la Chapelle-S.-Remy, paroisse qui relevait, en partie, de la juridiction de la baronnie de la Ferté-Bernard.

hist. civ. On peut noter avoir observé sur cette commune un nombre de vieillards de 80 à 90 ans, égal à 8 1/2, comparativement à sa population actuelle.

antiq. M. Menjot d’Eibenne a recueilli différens objets d’antiquité trouvés dans la commune, la plupart sur sa terre de Couléon. Ces objets étaient épars et n’offraient l’indice d’aucun monument : ils cousistent en grandes briques romaines à rebords, d’un rouge assez vif ; en scories de forges à bras, en morceaux détachés et non en amas ; céraunites ou haches en pierre dure, qu’on attribue aux gaulois ; une belle médaille en or, de Tibère ; une de Galien, en argent et une en petit bronze ; une de Sévère, en argent ; une de Marc-Aurèle, grand bronze ; une autre, en argent, sans inscription du côté de la face, au revers un char à deux chevaux, au-dessous une inscription de deux lignes, dont la seconde se compose du mot roma ; enfin, plusieurs autres du bas-empire, en bronze saucé, que nous n’avons pu déchiffrer. Les autres objets les plus remarquables sont : une pièce moderne en cuivre, probablement de fantaisie, dont chaque côté offre deux têtes qu’il faut retourner du haut en bas ; d’un côté sont celles d’un évêque et d’un cardinal, de l’autre celles d’un pape et d’un prince : c’est sans doute une allégorie indiquant l’élévation d’un souverain pontife ; un petit poids carré en cuivre, empreint de l’effigie d’un de nos rois de la seconde race ; une armure ou espèce de cotte de maille, en fil de laiton, etc.

hydrogr. Le ruisseau des Guyonnières et celui de Fleuré, le prerr’pa sant près et au’sud du bourg, traverser, la commùue et se remissent près du lieu des Pour.s, pour aller seTefer dans le ruisseau de" la Ramée à l’extrem.te E de la o^munet— Moulins de Courvarain d’Org re et e a B, ^ « îArp « nr le premier de ces cours d eau, tous a Me. ^" pei’it étang à PC ; celui de Courvarain que Ton agrandu en

géolog. Minéral. Située sur le revers— du coteau oui domine le va on de fHuisne au N, cette commune se trouve dans un, it bassin circonscrit par ce coteau et celu, , de h for* de Connétable, ayant une légère pente de 1 O. k iK. £ « y* ï,.. n1 « a,’e.les terrains secondaires a ceux d alluvion, Zr eCau g c la glanconie sableuse, recouverte d’une fossiles des genres Térébratules, 1 roques Galentes, uur tossues aes geme » _. p. à côles ineg ales, sur de Tuffé et à la briqueterie.. Fan^e-Oronec, dans

Plant rar. Aearicus muscanus, lin. ; Fausse wronge, u leEi : Coûléon : poison gj^ —Jg £S ^^uensTtSLTcid^rrîour q ue’nou1 négligions

divis. des terr. En labour, 9.3 hectares ; jardins, , 8 clos à chanvre, , 6 ; vignes,.o ; prés et pra.nes, 66 bois taillis, , 3 » ; P^.’^f^jŒi" ».

superficie des bâlimcns et cours, 5 2, routes et c ne m ns, eaux courantes et fossés, « 3, ; étangs, 3 ; lotal, , , M7 mc o— Foncier 5 S* i£ jersonn et, ^565 £, %:^l^AlX^7 t, 6 c— Perception

cultur. Sol argilo-sablonneux, ou de sable j-^Jj m ent productif, ensemence en majeur pa, Ue en *H5 ^ de là marne; 64 charrues, pour autant de fermes.

comm. agric. Point d’exportation réelle de grains, si ce n’est des 2/5 es à la moitié de Pavoine recueillie ; peu de graine de trèfle ; chanvre et fil ; bois à brûler ; cidre, vin de peu de qualité. Poulains, jeunes veaux, jeunes porcs, agneaux et moutons, chevreaux, laine ; cire et miel, peu ; beurre et fromages ; volailles, menues denrées.

comm. industr. Tuilerie au lieu de Launay, appartenant à M. Gaude, directeur des contributions indirectes au Mans ; autre tuilerie, fourneau à chaux et poterie, à Couléon : la glauconie sableuse, décrite ci-dessus, y est convertie en chaux de très-bonne qualité. Outre la poterie proprement dite, M. d’Elbenne fabrique des vases d’ornement d’un très-bon goût, même des saints pour les églises. Ses halles et ses fourneaux sont couverts en dôme, d’après son système des toits cintrés, et des baguettes de fer remplacent les lattes pour les couvertures de ses fourneaux.

march. fréquent. Montfort-le-Rotrou, Bonnétable.

rout. et chem. Un chemin de Bonnétable à Connerré et à Montfort, traverse la Chapelle-S.-Remy, qui n’a d’autres moyens d’exploitation que ses chemins vicinaux, mauvais sur bien des points.

habitat. et lieux remarq. Courvarain, ou château de S.-Remy, assez jolie maison demi-moderne, avec un bois bien percé et des eaux. Couléon, ancien château avec deux tourelles, abattu et reconstruit à la moderne ; un assez joli jardin, une belle futaie de pins, bien percée. Près de l’avenue occidentale de ce château, se trouve une fontaine qui n’a rien de remarquable qu’une brique qu’y a fait placer M, Menjot, sur laquelle on lit : suam cape, inscription qui paraît être une réminiscence de celle qui est tracée sur l’ouverture du conduit d’un aqueduc romain à Tivoli, et dont on admirait la simplicité : cape me tua sum.

établ. publ. Mairie, succursale ; résidence d’un notaire ; débit de tabac. Bureau de poste aux lettres à Connerré.