Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/CHÂTEAU-SÉNÉCHAL
CHÂTEAU-SÉNÉCHAL, alias CHATEAU-GUILLAUME ; hameau de la commune de Clermont-Gallerande, du canton de la Flèche, situé sur la route royale n, ° 2 3, de Paris à Nantes ; à 33 kilom. S. S. O. du Mans ; 1 1 kil. de Foulletourte ; et à 8 kil. N. E de la Flèche. Il est difficile de savoir si le château qui existait autrefois dans ce lieu, a appartenu à la famille des Gallerande de la Brie, qui aurait donné son nom à un autre château situé dans le voisinage de Clermont, duquel la paroisse, le marquisat et la famille de Clermont-Gallerande tenaient leur surnom. Cela paraît d’autant plus probable, qu’on ne peut expliquer autrement le nom de ce château de Gallerande, ou de Garlande, comme le peuple prononce habituellement ; et qu’on sait que Guillaume Garlande fut grand Sénéchal de France, sous Louis-le-Gros : ce qui ferait connaître en même temps l’origine du nom de Château-Guillaume, qu’a d’abord porté ce lieu, dont la situation élevée avait pu paraître convenable pour la construction d’un fort.
On ne sait pas non plus, d’une manière certaine, si cette châtellenie a appartenu aux sénéchaux de la Flèche, comme on le croit communément dans le pays : néanmoins elle n’a pu recevoir d’eux son surnom, puisque cette châtellenie est énoncée avec celui de sénéchal, dans les lettres — patentes d’Henri IV, du mois de septembre 150, 5, par lesquelles ce prince érige le siège présidial de la Flèche. « Pour ces causes, y est-il dit, nous établissons en ladite ville de la Flèche, un siège prévôlal, sous le titre et qualité de Sénéchal, … duquel voulons que ressorlissent, outre les sièges anciens et ordinaires… les appellations des sièges de…., des bailliages et seigneuries de… et Chasteau-Sénéchal. » Il est juste d’ajouter qu’avant ce temps, les anciens seigneurs avaient leurs sénéchaux : mais, parmi ceux que nous connaissons, qui ont possédé depuis une époque assez ancienne la châtellenie de Château-Sénéchal, on n’en remarque point des maisons de la Flèche, ni même de celle de Clermont-Gallerande, si ce n’est comme suzerains.
Quoiqu’il en soit, le 8 octobre i5o8, maître Jean Maridort, chevalier, seigneur de la Freslonnière et de Château-Sénéchal, assista à l’examen de la Coutume du Maine. Cette 25 dernière châtellenie était venue dans sa famille, par le mariage en i37o, de Marie, fille unique de Guillaume Becquet, ’avec Jacques de Maridort. (V. Part, artiiuisière). jr n ! 665 et 1669, René de Maillé, chevalier, seigneur de Bénehard, capitaine des chasses du comte du Maine, rend aveu pour la terre et seigneurie de Chasleau-Sénéchal et droit de chasse dans la forêt de Longaulnay ; et en 1667 et 1670, René du Grenier, chevalier, baron d’Olleron, à cause d’Anne de Maillé, sa femme, rend aussi aveu pour la même terre, ensemble les seigneuries des paroisses de Verron et de S.-Germain (du Val). On peut remarquer qu’il existe un double enchevêtrement entre ces aveux, rendus par le beau-père et le gendre, de 1667 à 1670. Cette famille possédait cette terre par le mariage de Henri de Maillé, marquis de Bénehart, avec Françoise de la Barre, dame des Haies, de Château-Sénéchal, etc. La châlellenie de Ligron relevait de celle-ci, suivant un document qui nous a été communiqué.
En 1709, Michel Chainiliart, ministre-d’état, ayant acheté des héritiers le Haguais, la terre de Courcelle et de Longaulnai, y joignit, en 1711, par l’acquisition qu’il en fit de M. de Montboissier de Canillac, la châtellenie de Château-Sénéchal et les seigneuries de S.— Germain-du-Val et de Verron ; et, en 1718, celle de la Suze et plusieurs autres, qui furent érigées en comté sous ce dernier nom, par lettrespatentes du mois de mai 1780.
Sous le rapport ecclésiastique, Châleau-Sénéchal était un prieuré, espèce de succursale de Clermont, à la présentation de l’abbé de la Couture du Mans. Il y existait une église, que desservait un prêtre nommé par le prieur.
Ce hameau, où se trouve une auberge, couchée ordinaire des bœufs du Poitou qui suivent cette route et sont conduits à Paris, est le lieu de résidence d’une brigade de gendarmerie à pied, Il y existe un puits dont l’eau passe pour être sulfureuse : cette eau n’a point été analysée de manière à en bien connaître les principes et les propriétés.