Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/AULAINES
AULAINES, Alenœ, de Aulenis ; peut-être d’aula, aulœ, cour, palais. Voir plus bas, histoire féodale.
Commune du canton et à 1 kilom. 3 hectom. E. de Bonnétable ; de l’arrondiss. et à 19 k. S. de Mamers ; à 27 k. N. N. E. du Mans. Autrefois du doyenné de Bonnétable, de l’archid. de Montfort-le-Rotrou ; du diocèse et de l’élection du Mans. — Distances légales, 1, 23 et 31 kilom.
descript. Bornée à l’O., au N. et à l’E. par Bonnétable, la forêt de ce nom et Prévelles, au S. par S.-Denis-des-Coudrais, et S.-Célerin ; à l’O. par Bonnétable. Son étendue du N. au S. est de 6 h. environ, et de 3 k. 6 h. de l’E. à l’O.
Le bourg, situé à l’extrémité N. de la commune, ne se compose que de 7 à 8 maisons, séparées les unes des autres, sur une seule ligne avec l’église, s’étendant de l’E. à l’O., le long d’un chemin qui conduit à S.-Georges-du-Rosay.
L’église petite, mais assez bien décorée ; clocher en flèche, contenant deux cloches dont on dit l’accord remarquable. Cimetière, clos de murs assez-mal entretenus, entourant l’église presque en entier.
populat. Portée anciennement à 111 feux, on en compte 145 aujourd’hui, lesquels se composent de 334 indiv. mâles, et de 343 fem. ; total, 677, dont 43 dans le bourg.
Mouv. déc. De 1803 à 1812, inclus. : mar., 70 ; naiss., 216 ; déc., 188. De 1813 à 1822, inclus. : mar., 49 ; naiss., 221 ; déc., 161.
hist. eccl. L’église d’Aulaines est dédiée à la S.te Vierge ; l’assemblée a lieu le 15 août. La cure était à la présentation de l’abbé de S. Denis, près Paris.
On croit, et cela paraît certain, qu’il y a eu différens couvens ou prieurés de bénédictins dans les environs de la forêt de Classay, dite de Bonnétable, à l’O. ou plutôt dans l’intérieur même de cette forêt, qui s’étendait alors jusqu’au lieu où est située cette ville. Un de ces monastères aurait existé là où se trouve actuellement la ferme de Montéhyer ou Montaillé, sur le territoire d’Aulaines, au S. E. de ce bourg. Un souterrain, dont nous avons vu l’entrée dans la forêt, conduisait dit-on du monastère au prieuré de Montcaulin, qui en est distant de 4 k. au N., en passant sous cette forêt. Nous traiterons ce sujet plus en détail à l’article bonnétable. Ce qu’il y a de certain, c’est que depuis la suppression du prieuré de Montcaulin, le vicaire d’Aulaines desservait la chapelle de ce prieuré ; c’est encore qu’un hameau de cette commune, situé à 8 h. au S. du bourg, porte le nom de Cîteaux, ce qui semble annoncer que cet ordre a possédé quelque bénéfice, quelque établissement en ce lieu ; c’est, enfin, que la cure et une partie de la seigneurie de paroisse, appartenaient à l’abbaye de S.-Denis, et dans les derniers tems, au prieuré de S.te-Gauburge, dans le Perche, qui dépendait de cette abbaye, et jouissait d’un tiers de la dîme. Il est probable que dans l’origine ces établissemens religieux, quelsqu’ils fussent, avaient commencé par des hermitages dans cette forêt.
L’église d’Aulaines, mise en vente en 1793, fut acquise, et donnée à la commune en 1800, par la demoiselle Françoise-Marie Chassevent, ancienne dame de charité de la paroisse, où elle avait son domicile.
Tout récemment, la commune a fait construire un très-joli presbytère, sur un terrain concédé par M.me la duchesse V.e Mathieu de Montmorency, et en partie de ses libérables. Le terrain donné se trouve sur le territoire de Bonnétable, mais n’est séparé d’Aulaines que par un chemin très-étroit. Une rente de 84 fr., maintenant réduite à 42 fr., est affectée aux besoins des pauvres.
hist. féod. Nous avons dit que le nom d’Aulaines pouvait signifier cour, palais. Le nom de la Cour d’Aulaines, que porte encore l’ancien manoir féodal, justifie cette opinion. La seigneurie de cette paroisse était en litige entre plusieurs contendans : cependant, le prieur de S.te-Gauburge y jouissait des droits féodaux, ainsi que du manoir seigneurial. Aulaines ressortait en partie de la seigneurie de Bonnétable, et en partie de celle de la Bosse qui, toutes deux, ressortaient elles-mêmes, l’une en partie, l’autre en entier, de la baronnie de la Ferté-Bernard.
géolog. Sol plat, sillonné par une chaîne de collines qui le traversent du N. E. au S. O., en passant au S. du bourg. Terrain d’alluvion ou de transport, sablonneux dans la partie plate, argileux sur les collines dont le noyau est tantôt le grès, tantôt un tuffeau sans consistance.
hist. natur. Minéral. Grès blanc, servant à bâtir ; grès ferifère ou roussard ; tuffeau appelé moche ; marne, dont les puits ont jusqu’à 25 à 30 mètres de profondeur, dans les parties élevées ; caillou brun vitrifiable, que les potiers pulvérisent et mêlent au plomb pour faire leurs couvertes ; sable quartzeux ; argile à poteries grossières.
hydrogr. Le ruisseau ou petite rivière de Tripoulin, arrose la commune du N. E. à l’O., en passant à 2 hectom. au N. du bourg, après avoir traversé un petit étang.
Moulin d’Aulaines, à blé, sur ce ruisseau.
divis. des terr. En labour, 550 hectares ; jardins, 13 ; prés, 26 ; landes, 1, 3 ar. ; bois, 2 ; total, 592 h. 3 ar., environ.
Assolement trienn. et quadrienn. ; 10 fermes principales, 12 moyennes, autant de très-petites ou domaines à bras ; 22 charrues.
contrib. Foncier, 2,884 fr. ; pers. et mob., 339, fr. ; port. et fenet., 99 fr. ; 2 patentés : dr. fixe, 9 fr. ; dr. prop., 11 fr, ; total, 3,342 fr. — Perception de Bonnétable.
comm. agric. Peu d’exportat. de gros blés. Seigle, maïs, pommes de terre, légumes, chanvre et fil ; cidre estimé, en assez grande quantité, fruits ; jeunes bestiaux, porcs gras, laines ; menues denrées.
march. freq. Bonnétable, peu Montfort.
rout. et chem. Chemin de Bonnétable, bon ; de Prévelles, mauvais ; de S.-Georges, médiocrement bon.
habit. et lieux remarq. La Cour d’Aulaines, ayant un jardin bien planté ; le Presbytère ; Cîteaux, dont nous avons parlé ; un hameau portant le nom de Murs, qui semble indiquer une ancienne enceinte ou des fortifications qui ne se distinguent plus ; la Chevrie, devait être un lieu destiné à la nourriture des chèvres, comme nous l’avons expliqué aux articles Aigné et Asnières ; Bellébat, nom commun dans le département, indique un endroit propre aux exercices gymnastiques des jeunes seigneurs ou de leurs vassaux.
établiss. publ. Mairie, succursale. Bureau de poste à Bonnétable.