Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe/AILLÈRES
AILLÈRES, AILLIÈRES, ALLIÈRES ; Allerias, Alleriis : ce nom peut venir de ce qu’on cultivait l’ail dans ce lieu, ou de ce que la plante nommée Alliaire y croissait abondamment.
Commune du canton et à 7 kilom. 5 hectom, S. S. E. de la Fresnaye ; de l’arrondissement et à 6 k. 5 h. N. N. O. de Mamers ; à 46 k. N. N. E. du Mans. Aillères était autrefois du doyenné et de l’archidiac. du Saosnois ; de l’évêché et de l’élection du Mans. Distances légales ; de la Fresnaye, et de Mamers, 8 k. ; du Mans, 54 k. descript. Bornée au N. par Beauvoir et la forêt de Perseigne ; à l’E. par Beauvoir et Contilly ; au S. par Vilaine-la-Carelle ; à l’O. par la forêt de Perseigne. Le diamètre de la commune est d’environ 5 k. 5 h. du N. au S. ; de 3 k. 3 h. de l’E. à l’O.
Le bourg, situé à mi-côte, vers le N. O., est à l’extrémité N. de la commune, sur les confins de la forêt. Il se compose de sept maisons seulement, de l’église et du château ; il n’est séparé du bourg de Beauvoir que par la route de Mamers au Mêle (Orne).
L’église n’a de remarquable que le chœur bien voûté en pierres de taille, et assez bien décoré. Le clocher, est également construit en pierre, en Bâtière, forme qui est absolument celle d’une lucarne : elle indique une construction du 15.e siècle. Le cimetière, joignant l’église à l’E., est clos de murs en partie, et de haies pour le surplus.
populat. Portée jadis à 45 feux, actuellement à 54, elle se compose de 160 indiv. mâl., 155 fem., total 305, dont 60 dans le bourg.
Mouv. décenn. De 1803 à 1812, inclus. : mar., 30 ; naiss., 85 ; déc., 70. De 1813 à 1822, inclus. : mar., 22 ; naiss., 85 ; déc., 48.
hist. eccl. L’église est dédiée à S. Denis, dont on célèbre la fête le dimanche le plus proche du 9 octobre. Une assemblée très-fréquentée a lieu ce jour-là le long du grand chemin et dans l’avenue du château. La cure était à la présentation du seigneur du lieu.
hist. féod. La seigneurie de paroisse était un membre de la baronnie du Saosnois. Elle appartenait à la famille Caillard- d’Aillères, dont l’héritier actuel occupe le château.
antiquités. Aillères possédait un des forts que Robert, comte de Bélesme et du Perche, et baron du Saosnois, fit construire ou réparer en 1098, pour les motifs que nous expliquerons à l’article saosnois. Il ne reste plus rien de ce fort, dans l’emplacement duquel est une tuilerie, située dans le bourg.
Le jardin du château paraît avoir été un ancien cimetière de protestans, les seigneurs d’Aillères faisant autrefois profession de la religion réformée. On y a trouvé un grand nombre d’ossemens humains bien conservés.
géolog. Le terrain montueux au N., est sillonné par deux coteaux qui se dirigeant du N. E. au S. O., forment une vallée assez profonde. On extrait le calcaire à bâtir et à chaux, mais point la marne.
hydrogr. La fontaine des Sablonnières, au S. du bourg, donne naissance à un ruiss. qui porte le même nom et va se jeter dans l’étang de Rutin, en S.-Longis ; deux autres petits cours d’eau prennent naissance à l’O. et au S. O. du château, se dirigent au S. O. et vont se jeter réunis dans la Bienne, après un cours de 3 k. et demi. Moulin à vent, à blé, situé à 2 k. S. S. E. du bourg.
culture. Sol peu productif, argilo-sableux en partie et en partie de sable pur. Terres en labour, 255 hect. ; landes, 25 ; prairies, 36 ; jardins, 3 ; bois taillis 1, 5 ; futaye, partie de la forêt de Perseigne, 306 : Tôt. 626 hect., 5 déciares.
Assolement quadriennal. Treize fermes principales à charrues ; trente bordages : quelques cabanes dans la forêt sont occupées par des habitans de la commune, qui y trouvent du travail.
contrib. Foncier, 1788 fr. ; personn. et mob., 143 fr. ; port. et fenêt., 49 fr. ; 2 patentés : dr. fixe 8 fr, dr. prop. 00. ; Tôt. 1988 fr. Perception de la Fresnaye.
comm. agric. Exportation de cent quintaux de grains, environ ; chanvre, graine de trèfle, cidre de bonne qualité, menues denrées. Elèves de jeunes bœufs et vaches, quelques poulains, porcs gras.
comm. industr. Tuilerie et four à chaux ; blanchîment du fil.
march. fréq. Le Mêle, Mamers ; foires d’Alençon et de Mortagne (Orne).
rout. et chem. La route départementale de Mamers au Mêle, en bon état, traverse la commune et longe le bourg du S. au N. N. E. Les chemins vicinaux sont passablement entretenus.
habit. remarq. Le château, construit à la moderne, avec avenues et jardins.
établiss. publ. Mairie, Succursale. Bureau de poste à Mamers.