Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance/Écu

ÉCU, s. m. (escu, toénart, targe, bouclier). Les Romains avaient plusieurs mots pour désigner le bouclier. Scutum était le bouclier long ; clypeus, le bouclier rond ; parma, la rondache ou petit bouclier circulaire ; pelta, le bouclier porté par les Amazones, et cetra, celui des peuples ibériens. Le bouclier long, employé généralement pendant le moyen âge, à dater du xe siècle, conserva le nom antique scutum, écu. Les mots bucularium, buculerius, ou encore bouclarius, employés dans la basse latinité, ont pu s’appliquer à toute arme défensive maintenue par le bras gauche au moyen de courroies attachées avec des boucles ou plutôt rivées à l’umbo.

L’écu du moyen âge, dont nous allons décrire les formes diverses, était suspendu au cou ou en bandoulière par une courroie appelée guige ou guiche, qu’on pouvait allonger plus ou moins au moyen d’une boucle, et maintenu sur l’avant-bras et la main par un jeu de courroies désignées par le mot enarmes :

« L’escu saisi par les enarmes[1]. »

On disait l’écu porté en jantel ou en chantel, pour indiquer qu’on le tenait sur le bras, prêt à combattre, c’est-à-dire sur le dos de la main[2] :

« Et ont les escus en jantel
« Aussi com volsissent combatre[3] »

L’usage du bouclier remonte à la plus haute antiquité, aussi bien que l’habitude de peindre sur cette armure défensive des emblèmes, des animaux, des ornements. Sur les vases grecs et gréco-italiques on voit fréquemment des guerriers armés de boucliers circulaires plus ou moins grands, ornés de peintures d’animaux redoutables, lions, serpents, oiseaux de proie, etc., rendus avec une rare énergie (fig. 1[4]).

Les Gaulois portaient des boucliers faits d’osier, doublés de peau, renforcés d’un nerf de métal avec attache centrale saillante, appelée umbo. Ces boucliers paraissent généralement, au moins dans la Province, avoir adopté la forme ovale (fig. 2[5]). Cette forme persista longtemps, puisque nous la voyons encore adoptée à la fin du xie siècle[6]. Mais alors ces écus ne sont plus plats, ils sont pris dans une portion de cylindre et possèdent encore l’umbo (fig. 3[7]). Cette forme cylindrique, adoptée d’ailleurs par les légionnaires romains[8], enveloppait le corps et préservait plus efficacement le combattant.

Sous le règne de Charlemagne, les hommes de guerre portaient, ou le bouclier circulaire (voy. Armure, fig. 2), ou l’écu en amande (voy. Camail, fig. 1). Ces écus et boucliers étaient faits de bois léger recouvert de peau et de lames de cuivre.

Au commencement du xiie siècle, on voit des guerriers portant, les uns des boucliers circulaires, d’autres des écus en forme d’amande (fig. 4[9]). Cet écu est échiqueté et n’est point muni de l’umbo, tandis que le bouclier circulaire en possède un, très-saillant.

Les Normands, au moment de la conquête d’Angleterre, portaient de longs écus peints, bordés de métal, et dont les enarmes étaient disposées de telle sorte qu’on pouvait les tenir horizontalement ou verticalement. La tapisserie de Bayeux nous fournit à cet égard de précieux renseignements. Ces écus avaient environ quatre pieds (1m,30) de haut sur vingt pouces de largeur (0m,56 environ) près du sommet, terminé par un demi-cercle. La pointe extrême était légèrement arrondie et ils étaient quelque peu cylindriques.

On peut admettre que l’acuité de l’extrémité inférieure de l’écu était faite pour permettre de ficher cette pointe en terre. L’écu formait alors une palissade mobile devant un front. Il faut remarquer que les Anglais, sinon les Normands, portaient, comme les fantassins romains, un pieu qu’ils enfonçaient en terre lorsqu’ils se tenaient sur la défensive. Entre ces pieux on fichait les écus, et ainsi un front de bataille attendant un choc présentait une ligne de palissades disposées instantanément et hérissées de fers de lance. Cette tactique est décrite dans le Roman de Rou, les troupes de Harold attendent ainsi retranchées l’attaque des Normands :


« Geldons[10] Engleiz haches portoent,
« E gisarmes ki bien trenchoent ;
« Fet orent devant els eseuz
« De fenestres è d’altres fuz,
« Devant els les orent levez
« Come cleis joinz e serrez ;
« Ni lessierent nule jointure,
« Fet en orent devant closture[11]. »


La figure 3 montre un de ces écus normands, du côté externe en A, et du côté interne en B. Les enarmes se composent de quatre courroies formant le carré, de telle sorte que l’écu se tenait vertical
si l’on passait le bras transversalement et horizontal, si on le passait suivant le grand axe. La guige était attachée aux deux rivets du haut, ainsi que le montre la figure. Quelquefois les enarmes sont posées en sautoir avec deux courroies parallèles au-dessous. Le bras passait dans ces deux courroies, et la main saisissait les courroies croisées, ainsi qu’on le voit en C. Ces écus étaient garnis de l’umbo. En E, est faite la section de l’écu sur ab.

Il n’est pas douteux que les écus ne fussent parfois richement ornés d’or, de pierreries, d’ouvrages délicats d’orfèvrerie. Sans parler du célèbre bouclier d’Achille décrit dans l’Iliade, Grégoire de Tours cite un bouclier d’or enrichi de pierres précieuses, d’une grandeur extraordinaire, dont Brunehaut fit présent au roi d’Espagne[12].

Dans les romans des xiie et xiiie siècle, il est question aussi d’écus ornés de pierreries :


« Il ot escu et hiaume, et son branc acéré,
« Et escu fort et roide, ja meillor ne verrés.
« XXIII. topaces i ot tous séélés ;
« Les esmaus ne les pieres ne puet nus hons nom brer[13]. »


« Mervilleus cop li done en l’escu d’asur bis,
« Que les flors et les pierres an fist aval saillir[14]. »


« Et fiert Rollant sus son escu devant,
« Que flors et piers en va jus abatant[15]. »

Voici même un bouclier qui, à l’instar de celui d’Achille, représente les signes du zodiaque, la mer, les vents, etc. :


« Au col li pendent .I. fort escu pesant,
« Paint à azur et à or gentement :
« Envirun l’urle current li quatre vent,
« Li duze signe et li meis ensement,
« Et de l’abisme i est le fundement,
« Et le ciel et la terre feit par compassement ;
« Dessus la boucle le soleil qui replent[16]. »

La boucle doit s’entendre ici comme l’umbo, qui servait originairement à river les courroies.

La Chanson d’Otinel ayant été composée vers le milieu du xiiie siècle, on voit qu’alors il n’était pas habituel de peindre les armoiries sur les écus. Dans les poésies de la fin du xiie siècle et du commencement du xiiie siècle, il est fait sans cesse mention d’écus peints : à flors, à lions, d’écus vernissés, d’or verni, couverts de sujets :


« En l’escu de son col ot paint .I. gent miracle,
« Ainssi com Nostre Sire resuscita saint Ladre ;
« II le mit en son col par la guinche de paille[17]. »


Mais fort rarement est-il parlé d’écus armoyés. Cependant nous voyons déjà des écus armoyés sur des monuments du xiie siècle ; entre autres sur la plaque d’émail qui représente Geoffroy le Bel, et qui date du milieu du xiie siècle[18] ; mais c’est là une exception en faveur peut-être des personnages souverains. Les manuscrits ne commencent guère à montrer, dans leurs miniatures, des écus armoyés régulièrement que vers la seconde moitié du xiiie siècle. Dès le commencement du xive siècle, l’usage de peindre les armoiries sur les écus était devenu général à la guerre, car, dans les tournois et joutes, on prenait le plus souvent des emblèmes de fantaisie.

L’usage admis chez les Spartiates de rapporter sur son écu un guerrier mort en combattant se retrouve, pendant le moyen âge, jusqu’au xive siècle. Les exemples abondent :


« Ens la ville entrent, si vont partot querant ;
« Et Amauris l’aporte mort sanglant.
« Concilié l’avoit sour .1. escu luisant .
« Par devant lui le venoit aportant[19]. »


« Parmi la porte ciz-voz entrer Gautier
« Qui Raoul porte sor son escu plegnier.
« Si le sostieuneut li vaillant chevalier.
« Le chief enclin soz son eliiic à oriiii[20]. »


L’écu des hommes d’armes français de la fin du xiie siècle et du commencement du xiiie était grand (lm,50 environ), très-recourbé, droit en haut, avec angles arrondis et pointe aiguë. Ces écus étaient bordés de métal habituellement ; peints sur le champ, avec ou sans l’umbo, qui persista jusqu’à la fin du règne de Philippe-Auguste (fig. 6[21]).

En B, nous donnons un écu tiré du même manuscrit, avec umbo. Outre la guige, à la face interne de ces écus, étaient attachées les enarmes, composées de deux courroies en sautoir et d’une courroie verticale (voyez en C), pour passer le bras. La main saisissait les courroies croisées ensemble ou séparément, suivant le besoin.

L’écu des hommes d’armes tendait à diminuer de longueur vers 1230 ; les plus longs qui datent de cette époque ne dépassent guère un mètre. Ils sont arrondis légèrement par le haut, très-aigus à la pointe, bordés de métal, et décorés souvent d’ornements de bronze repoussé, croix, animal, besants, billettes (fig. 7[22]). Cependant, lors de la première expédition de saint Louis en Égypte, l’écu était encore assez long pour qu’on pût être préservé des traits en fichant sa pointe en terre.

Quand l’armée des croisés opéra sa descente devant Damiette, Joinville raconte que s’étant aventuré, avec quelques chevaliers tous à pied, ils virent venir à eux une « grosse bataille de Turs ; là où il avoit bien six mille homes à cheval. Si tost, ajoute-t-il, comne il nous virent à terre, ils vindrent, ferant des espérons, vers nous. Quant nous les veismes venir, nous fichames les pointes de nos escus ou sablon, et le fust de nos lances ou sablon et les pointes vers aus. Maintenant que il les virentain si comme pour aler parmi les ventres, il tournerent ce devant darieres et s’en fouirent[23]. » Fallait-il que ces écus eussent encore près d’un mètre de longueur pour que l’homme d’armes, étant incliné fortement les jambes pliées, l’écu liché en terre pût opposer une défense efficace (fig. 8[24]). Cependant l’écu appartenant à la belle statue de saint George du portail méridional de la cathédrale de Chartres na guère que 0m,90 de hauteur. Il est droit du haut, très-peu arrondi aux angles supérieurs, pointu du bas, orné de métal, et portant une croix fleurdelisée saillante, avec fleurs de lis en creux dans les cantons.

Les écus ne tardèrent pas à diminuer de hauteur, probablement parce que leur trop grande longueur était un embarras à cheval. Vers 1260, les hommes d’armes portaient déjà, sur les chausses de
mailles, des grèves et genouillères d’acier et même des cuissots peu développés (voy. Cuissot, Genouillère, Grève).

Il n’était plus nécessaire que la pointe de l’écu couvrit le genou gauche, on diminua donc la longueur de celui-ci, tout en lui conservant sa largeur. C’est alors que les écus commencent à être régulièrement armoyés (fig. 9[25]).

On observera que si cet homme d’armes n’a point de grèves aux jambes, il est muni de grandes genouillères d’acier. Son écu porte un lion rampant héraldique. Les écus de la fin du xiiie siècle sont presque aussi larges que hauts, c’est-à-dire qu’ils circonscrivent un triangle équilatéral, ou peu s’en faut, et n’avaient guère plus de 60 centimètres de largeur sur 60 centimètres ou un peu plus de longueur. Étant peints aux armes de celui qui les porte, ils ne sont plus orlés de métal apparent et le champ du blason couvre toute la surface. Ces écus possèdent toujours la guige pour les suspendre au cou, et les enarmes ne se composent plus que de deux courroies (fig. 9 bis), l’une pour passer le bras, l’autre pour être saisie par la main.

À la fin du xiiie siècle et au commencement du xive siècle, les blasons peints sur les écus étaient bien lisibles, d’un beau style, largement dessinés, de telle sorte qu’on pût les voir de loin. Nous donnons, planche VI, plusieurs de ces blasons. L’écu de l'homme d'armes diminue encore au commencement du xive siècle ; il est un peu plus long que large, est presque plat, très-peu recourbé dans le sens transversal et invariablement armoyé. Il ne faut pas confondre alors l'écu avec le pavois, qui était une arme défensive de piéton (voy. Pavois) ; l’écu appartenait exclusivement au chevalier (fig. 10[26]). Les enarmes ne consistaient alors qu’en une seule courroie (voyez en A[27]), et l’intérieur de l’écu était doublé de peau piquée, de manière à ne pas froisser le bras lorsqu’on recevait un choc violent. Souvent alors ces écus ne possèdent pas de guige ; la courroie (enarmes) était munie d’une boucle qui permettait de l’allonger, et alors pouvait être passée sur l’épaule ou au cou. On le portait le long de la cuisse gauche (voyez Armure, fig. 29 et 30), ou le long de l’arrière-bras, lorsqu’on ne combattait pas.

Ce qui distingue particulièrement l’écu adopté de 1320 environ à 1350, c’est la forme du chef, dont les deux côtés, dans la hauteur du quart au moins de l’écu, sont parallèles et verticaux, ainsi qu’on le voit en A, dans la précédente figure. Avant cette époque, depuis le milieu du xiiie siècle, la courbe commence au sommet même du chef et ce sommet est souvent aussi légèrement convexe. La forme adoptée dans la première moitié du xive siècle se prêtait mieux que les précédentes à la peinture du blason ; aussi est-ce à cette époque que les armoiries sont régulièrement figurées, et la surface rectangulaire

du chef (le quart environ de la hauteur totale de l’écu) était occupée alors par cette pièce des armes, lorsqu’il y avait lieu, en laissant aux trois autres quarts la forme adoptée vers la seconde
CHEVALIER PORTANT L’ÉCU SUR L'ÉPAULE (fin du xive siècle)
CHEVALIER EMBRASSANT L’ÉCU (fin du xive siècle)
moitié du xiiie siècle. C’est qu’en effet jusqu’à la fin du règne de saint Louis, les blasons sont généralement très-simples et portent rarement un chef ; pièce honorable, résultant habituellement d’un octroi royal. Ajoutant cette pièce honorable au blason de famille, on rapporta comme un morceau supplémentaire à la partie supérieure de l’écu, ainsi que le démontre la figure 10 bis[28].

La forme et la dimension des écus ne varient pas d’une manière sensible jusqu’au règne de Charles V. Alors sont-ils plus recourbés dans le sens transversal et un peu plus grands que précédemment (fig. 11[29]). Attachés au-dessus de la saignée sous l’épaule, par la guige bouclée, qui tient lieu d’enarmes, pour combattre, la main gauche reste libre pour tenir les rênes. Les deux côtés se dirigeant vers la pointe de l’écu, donnent des courbes prononcées (voyez en A le géometral). Ce chevalier porte un écu blanc orlé de deux listels ; son surcot est blanc ; les arçons de la selle sont rouges. On observera comme, pour charger, il s’étaye sur le haut du troussequin de la selle, debout sur ses étriers. Les guiges sont souvent alors richement décorées de plaques d’orfèvrerie.

Bientôt — vers la fin du xive siècle — la pointe de l’écu se projette en avant et l'empêche de frapper le bas du torse. Quelquefois le canton dextre est échancré pour faciliter le passage du bois (fig. 12[30]), ou bien l’écu affecte déjà la forme de la targe (fig. 12 bis[31]), dont la section longitudinale sur ab présente le profil A, et la section horizontale le profil B, A et B étant les faces externes. Ces écus-targes étaient, en combattant, suspendus au cou par la guige et maintenus à la saignée par les enarmes, qui ne se composaient que d’une seule courroie. La main gauche demeurait libre (fig. 13[32]). On voit aussi, à cette époque, des hommes d’armes portant des écus-targes très-courts et larges, enveloppant bien le haut de la poitrine (fig. 14[33]). En A, cet écu est présenté de face, et en B en projection horizontale. Ces écus étaient faits de bois léger recouvert de peau d’âne ou de peau de cerf en double ou en triple, bien collée, peinte et vernie. Les fabricants d’écus étaient renommés dans certaines villes de France, d'Allemagne et du Brabant. Il y en avait à Paris, à Vienne en Autriche, à Nuremberg, à Gand, à Rouen.

Il arrivait que pour combattre ta pied et voulant avoir les deux mains libres pour le service de l’épée à deux mains, on suspendait simplement la large au cou par la guige, devant la poitrine ; cette targe n’avait alors plus de 40 centimètres de largeur et était concave dans le sens vertical, convexe dans le sens horizontal (fig. 15[34]). Ces targes étaient faites habituellement de bois tendre recouvert, comme les écus précédents, de plusieurs peaux collées soigneusement, ou aussi de pièces de corne de cerf (voyez la partie des Tournois et Joutes).

La forme des écus ne subit guère de modifications sensibles jusqu’au moment où l’on cesse de les porter à la guerre. Vers le milieu du xve siècle, l’écu et la targe n’étaient plus guère adoptés que pour les joutes et tournois. En effet, lorsque les armures de plates propres à la guerre furent très-perfectionnées, avec les garde-bras, les doublures de plastrons, les grandes spallières, l’écu devenait plus embarrassant qu’utile. Cependant la dernière forme des écus de guerre est quelque peu différente de celles données ici en dernier lieu. Ces écus ont un nerf saillant vertical, sont arrondis du bout, et forment un angle très-obtus au sommet, légèrement concave dans le sens longitudinal (fig. 10[35]). En A, est donné le profil de l’écu.

Lorsqu’on prenait la mer, les chevaliers avaient pour habitude de suspendre leurs écus le long des bastingages des châteaux d’arrière. Ainsi faisait-on le long des bordages des embarcations : « Et quant les nés furent chargées d’armes et de viandes et de chevaliers et de serjanz, et li escu furent portendu environ des barz et des chastials des nés, et les banieres dont il avoit tant de belles[36]. »

Renverser l’écu d’un chevalier était lui infliger un déshonneur public qui rejaillissait sur la famille à laquelle appartenait le blason. On disait « la reconnaissance » de l’écu, pour le blason figuré sur l’écu : « Frapper sur la reconnaissance », c’était frapper le blason :

« Lincanors trait le braue qui fu fais à Valance,
« Et fiert le duc Betis sor la reconaissance[37]. »

Déjà au xiie siècle les peintures, sans être des armoiries régulières, servaient de signes de reconnaissance, ainsi que l’indique ce passage du Roman de Rou :

« Mult voïssiez par li campaignes
Mouver conreis è chevetaignes ;
Nï a riche home ne Baron,
Ki n’ait lez li son gonfanon,
U gonfanon u altre enseigne
U sa mesnie se restreigne,
Congnoissances u entre-sainz,
De pusors guises escuz painz[38] »

Les chevaliers pendaient leurs écus sur leurs tentes, et aussi, lorsqu’ils logeaient dans une ville, aux fenêtres de l’hôtellerie :

« La cité on leissié, paveillonz e treiz tendent ;
As forches des herberges, escuz e halmes pendent[39]. »

Dans les salles des châteaux, en temps de paix, on suspendait aux murs les écus et les heaumes.

  1. Roman de la violette, vers 1726 (xiiie siècle).
  2. Chantel veut dire dos de la main.
  3. Roman de la violette, vers 1336, 1337.
  4. Musée de Naples : vase gréco-italique.
  5. Musée d’Avignon.
  6. Manuscr. Biblioth. nation., Evangel. festiv., latin, no 17325 (fin du xie siècle).
  7. Idem, ibid.
  8. Colonne Trajane.
  9. Manuscr. Biblioth. de Tours, Gregorii p., Muralium in Job et Augustini Serm.
  10. Paysans, gildes.
  11. Roman de Rou, vers 12927 et suiv.
  12. Greg. Tur., Hist. Franc., lib. IX.
  13. Gui de Bourgogne, vers 2321 et suiv.
  14. Ibid., vers 2472 et suiv.
  15. Otinel, vers 461 et suiv.
  16. Otinel, vers 300 et suiv. (millieu du xiiie siècle)
  17. Aye d’Avignon, vers 2730 et suiv.
  18. Musée du Mans.
  19. Huon de Bordeaux, vers 1220 et suiv. (fin du xiie siècle}.
  20. Li Romans de Raoul de Cambran, ch. CLXX.
  21. Manuscr. Biblioth. nation., Psalter., lalin (commencement du xiii. Voyez aussi ARMURE, fig. 8.
  22. Écu, fragment d'un tombeau dans la cathédrale de Lizieux (1230 environ).
  23. Hist. de saint Louis, par le S. de Joinville. publ. par M. Natalis de Wailly, p. 55.
  24. On voit des écus de cette taille appartenant a des statuettes de la cathédrale de Reims qui datent de 1240 environ.
  25. Manuscr. Biblioth. nation., Dictis de bello Trojano, et T. Livin Decades (1260 environ).
  26. Manuscr. Biblioth. nation., Lancelot du Lac, français (premières années du xive siècle
  27. Même manuscrit
  28. Voyez le Dictionnaire d’architecture, article Armoiries.
  29. Manuscr. Biblioth. nation., Lancelot du Lac, grandes miniatures de 1370 environ, de facture italienne. À cette époque, l’habillement de guerre de l’Italie diffère très-peu de celui adopté de ce côté-ci des monts.
  30. Statues des preux, château de Pierrefonds (1395).
  31. Même provenance : statue de Judas Macchabée.
  32. Manuscr. Biblioth. nation., Tristan et Iseult (fin du xive siècle).
  33. Manuscr. Biblioth. nation., le Miroir historial (1395).
  34. Manuscr. Biblioth. nation., le Livre de Guyron le Courtois (1400).
  35. Manuscr. Biblioth. nation., Girat de Nevers (milieu du xve siècle).
  36. Geoffroi de Villehardouin, la Conquête de Constantinople, publ. par M. Nat. de Wailly, p. 42.
  37. Li Romans d’Alixandre : Combat de Perdicas et d’Akin.
  38. Roman de Rou, vers 9080 et suiv.
  39. Ibid, vers 4094.