Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Boulon

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BOULON, s. m. C’est le nom que l’on donne à une tige de fer rond, munie d’une tête à un bout et d’un écrou à l’autre bout. Les boulons sont communément employés aujourd’hui dans la charpente et la serrurerie. Avant le XVIIe siècle, ils n’étaient pas munis d’un filet avec écrou et pas-de-vis pour serrer, mais simplement d’une clavette passant à travers l’extrémité opposée à la tête, ainsi qu’on le voit ici (1).

Du reste, les charpentes anciennes ne sont maintenues que par la combinaison des assemblages, des clefs de bois, et ne recevaient pas de ferrures. Quelquefois, cependant, les sablières, les longrines sont retenues ensemble par des broches de fer ou boulons avec clavettes, comme celui représenté ici. Mais ces sortes de boulons ne permettaient pas de serrer les pièces de bois l’une contre l’autre comme on le fait aujourd’hui au moyen des écrous. Le boulon moderne est un véritable perfectionnement ; il permet d’assembler des pièces de charpente avec facilité, économie et précision. À notre sens, on en abuse comme de toute invention d’un usage commode et économique ; on en est venu à compter trop sur la puissance des boulons à écrous, à négliger les assemblages, et ces clefs de bois qui possédaient, avec une grande élasticité, l’avantage de ne pas endommager les bois par des trous et des tiges de fer qui souvent les font éclater. Les boulons sont munis aujourd’hui de têtes carrées, afin qu’étant engagées dans le bois, la tige ne puisse tourner lorsque l’on serre l’écrou. Autrefois, les têtes des boulons étaient généralement rondes comme des têtes de clous.