Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Besants

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BESANTS, s. m. Le besant, en termes de blason, est un disque de métal posé sur le champ ou sur les pièces principales de l’écu. On désigne, en architecture, par besants, une série de disques plats sculptés dans une moulure. Cet ornement est fréquent dans les édifices du XIIe siècle ; il est toujours d’une petite dimension, plus gros que la perle, plus petit que le bouton ; il décore les bandeaux, les archivoltes, les canelures des pilastres ; c’est dans le Poitou, la Saintonge et sur les bords de la Loire qu’on le rencontre de préférence.

On verra ci-contre (1) un fragment d’une des arcatures du clocher de l’église de la Charité-sur-Loire, dont l’archivolte et les pilastres sont ornés de besants délicatement sculptés. Le besant diffère surtout de la perle et du bouton en ce qu’il est plat au lieu de présenter une portion de sphère. Il est généralement taillé, ainsi que l’indique la fig. 2, quelque peu biseauté sur les bords pour éviter la sécheresse et la maigreur produites par des coupes à angle droit. Les besants ont cet avantage, dans la décoration, de donner, à peu de frais, beaucoup de richesse et de légèreté aux membres de l’architecture auxquels ils sont appliqués ; leur surface plane, accrochant vivement la lumière, les fait distinguer à une grande distance malgré leur ténuité ; ils rompent la monotonie des moulures fines répétées et d’un profil plat, préférées par les architectes du XIIe siècle ; ils ont enfin, malgré leur peu d’importance comme dimension, une fermeté qui convient parfaitement à des constructions de pierre. Les besants disparaissent au XIIIe siècle, pour ne plus reparaître dans la décoration architectonique.