Dictionnaire pratique et historique de la musique/Voix
Voix, n. f. 1 : *En général, dit Littré, « production d’un son dans le larynx » ; en particulier, « son qui est produit par le larynx humain. La voix est produite par le passage de l’air dans le larynx par suite de l’impulsion que communique à la colonne aérienne le mouvement d’expiration ». Les expressions voix de poitrine, voix de tête ne sont pour certains que des vocables servant à distinguer le registre grave du registre aigu. (Voy, registre.) Elles correspondent cependant à une impression certaine, suivant que la voix résonne dans les cavités supérieure ou inférieure de l’appareil vocal (voy. ce terme). Un bon chanteur sait faire descendre uniformément sa voix de tête jusque dans le registre grave ; on cite ceux qui arrivent à chanter en voix de poitrine jusqu’à un degré fort élevé : l’ut supérieur de poitrine de certains ténors est resté fameux. Beaucoup de chanteurs de théâtre, pour paraître en force, donnent les notes graves en poitrine et passent aux notes de tête vers le sol ou le la moyens : ce « passage » est très délicat. — Voix blanche, s’entend d’une voix sans timbre déterminé : les Italiens appliquent volontiers ce terme à la tessiture commune au ténor et à l’alto, où la haute-contre et le contralto peuvent indifféremment chanter la même partie, sans que l’auditeur puisse discerner toujours s’il a affaire à une voix d’homme ou à un dessus gravé. (Voy. les mots Ambitus, Appareil (vocal), Larynx, Lèvres, Pharynx, Phonation, Tessiture, Timbre.)
La tessiture courante des diverses voix est renfermée entre les deux notes suivantes que les clefs anciennement en usage laissent à la même place sur la portée. (Voir Clef):
Mais les « bonnes notes » des voix moyennes, pour le chœur, sont renfermées dans une octave, à laquelle on peut en ajouter une seconde, quarte au-dessous, et exceptionnellement quinte au-dessus pour les voix à mettre en relief. On remarquera qu’à voix correspondante dans les dessus et les voix d’hommes, les voix aiguës d’hommes montent plus haut et les voix graves descendent plus bas.
2. La désignation des voix ou parties dans les compositions polyphoniques, diffère selon les époques, et selon le genre de composition. Dans le faux-bourdon, dès son origine au xive s., on disait supranus, altus, tenor, bassus. Dans le déchant, à la même époque :
discantus, duplum, triplum, quadruplum,
motetus, tenor. Au xive s., contratenor
était souvent synonyme de
basse. À l’époque de la Renaissance :
cantus, ou superius, altus, contraltus,
tenor, bassus, et en italien canto,
alto, contralto, tenor, basso. Les
allemands avaient conservé le nom
de Diskant pour le dessus. Dans
la musique française au xviie s. et
jusque dans la première partie du
Xxixe s. : dessus (1er et 2d), haute-contre,
taille, concordant, basse-taille ou
basse.