Dictionnaire pratique et historique de la musique/Vaudeville

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Vaudeville, n. m. Mersenne (1636) le définit « le plus simple de tous les airs, et s’applique à toute sorte de poésie que l’on chante note contre note sans mesure réglée (il veut dire, en chant syllabique ?) : cette grande facilité fait appeler les chansons V. parce que les moindres artisans sont capables de les chanter. » L’origine du nom a été discutée et l’on a voulu la tirer du nom d’Olivier Basselin, le foulon normand, du lieu dit les Vaux de Vire, qui versifiait des chansons à boire à une époque mal connue, dans le xve s., et dont les poésies ont été publiées en 1810 et suiv. en quatre éditions sous le titre de Les Vaux-de-Vire. L’étymologie de V. est plus probable par Voix de Ville, qui était une locution commune au xvie s., expliquée pour aller « à vau-de-ville », comme « à vau-l’eau ». On connaît des livres de Voix de Ville et de Vaux de Ville de 1561, 1576, 1579. Tiersot a trouvé dans une moralité intitulée la Condamnation de Bancquet, 1507, les mots : « Icy sont nommez les commencements de plusieurs chansons, tant de musique que de Vaul de ville. » Au xviiie s., le V. gagna le théâtre, où ses timbres servirent aux couplets de comédie, qui prirent de plus en plus d’importance. On avait eu d’abord la comédie mêlée de vaudevilles, on eut ensuite l’opéra-comique en vaudeville, et enfin, avec Pris et Barré, la comédie-vaudeville, qui devint une forme classée et eut son théâtre, le théâtre du V. Les V. du xviiie s. étaient souvent des contredanses, des airs de danse. Ils servaient indéfiniment à des couplets nouveaux, que les rimeurs accoutumés à ce genre de poésie établissaient sur des « patrons » rythmiques fixes. La Clef du Caveau (fondé vers 1730) en est le magasin général.