Dictionnaire pratique et historique de la musique/Te Deum

Te Deum. Les deux premiers mots d’une hymne de la liturgie catholique romaine, qui se chante pour les Matines des dimanches et fêtes, et pour les actions de grâces solennelles. Les titres qui lui ont été donnés d’hymne de saint Ambroise et de saint Augustin ne sont pas justifiés. Il paraît provenir des églises illyriennes et dater du ive s. Sa mélodie primitive ornée a été abrégée à une époque assez moderne. Dès le xvie s., les compositeurs se sont efforcés d’en composer les versets en musique, soit en alternant avec les versets liturgiques, et sur les mêmes thèmes, soit indépendamment.


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Te De -- um lau -- dá -- mus 
te Dó -- mi -- num con -- fi -- té -- mur.
…Tu Rex gló -- ri -- æ, Chri -- ste.
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Par ordre à peu près chronologique, les plus remarquables T. D. en musique sont ceux de Jacques Vaet († 1567), Costanzo Pesta († 1545), F. Anerio († 1614), Purcell, composé en 1694 pour la fête de Sainte-Cécile et qui depuis. cette époque fut traditionnellement chanté chaque année à Londres à la même occasion ; Lulli à écrit un T. D. fameux pour la victoire de Denain (1677) ; Hændel en a écrit plusieurs : son T. D. pour la paix d’Utrecht (1713) est imité de celui de Purcell, et celui pour la bataille de Dettingen (1743), le plus fameux, est écrit d’après celui dit « d’Urio, », dont la paternité est contestée. Le T. D. écrit par Gossec pour la fête de la Fédération (1790) est une sorte de suite de versets psalmodiques en faux-bourdons, coupée d’intermèdes de musique militaire. Le T. D. de Berlioz est une grande composition symphonique et chorale avant tout descriptive et d’allure théâtrale ; ses groupes de cuivre sont à rapprocher de ceux qu’il a employés. dans son Dies irae. Les anciens organistes avaient l’habitude d’alterner avec l’orgue les versets liturgiques du chœur ; le verset Judex crederis donnait l’occasion, à l’école parisienne, d’un long interlude descriptif destiné à rappeler le jugement dernier. Parmi les T. D. modernes, en style de concert, il faut signaler ceux de Bruckner et de Gustave Malher. La Symphonie Antique de Widor, op. 83 (1911), est construite sur le thème du T. D. exposé dès le début du 1er morceau. Dans le second morceau, le thème du Lauda Sion forme un épisode descriptif d’une procession, auquel succède le retour du T. D. Les deux thèmes s’opposent et se mélangent dans le 3e et le 4e morceaux.