Dictionnaire pratique et historique de la musique/Société musicale

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Société musicale, n. f. Nom générique des associations de professionnels ou d’amateurs groupés en vue d’étudier ou d’interpréter de la musique d’ensemble. On a traité de ces diverses S. aux mots Académie, Concert, Fanfare, Ménestrel, Musicologie, Orphéon, Schola ; on peut y adjoindre Syndicat, bien qu’ici le but ne soit plus une tendance artistique (voy. ces divers noms). Voici quelques autres renseignements sur d’importants groupements de l’étranger, portant le nom de S. — La Worshipful Company of Musicians de Londres (l’honorable Cie des Musiciens) fait remonter son origine à la société des Trade-Guilds du moyen âge, qui avait obtenu une charte d’Édouard iv en 1469 et qui était alors gouvernée par un Roi des ménestrels. L’histoire de cette S. se poursuit de siècle en siècle jusqu’à nos jours. Elle compte aujourd’hui parmi les compagnies de la Cité de Londres, qui sont au nombre de 79. Elle est présidée par un Master, et pour le troisième centenaire de la charte royale de 1604, elle a tenu en 1904 une exposition musicale. Elle a des capitaux formés par les libéralités des donateurs et les cotisations des membres. — La Philharmonic Society de Londres a célébré son centenaire en 1913. Son premier concert avait eu lieu le 8 mars 1813. Elle comprenait alors 30 membres et un nombre illimité d’associés. Une Society of professional Musicians a été fondée en 1882, siège social à Londres ; les femmes y ont été admises en 1884 et forment actuellement la moitié du nombre des membres ; un des buts de l’association est de préserver les musiciens professionnels de la concurrence en matière d’enseignement, par l’institution d’examens et de diplômes. Environ 10 000 candidats se présentent à l’examen chaque année. Le diplôme est une sorte de certificat d’aptitude à l’enseignement musical. En 1885, le nom de l’association fut changé en celui de National Society of professional Musicians ; En 1892, s’étant conformée aux lois qui régissent les compagnies et leur garantissent certains avantages, la S. est devenue l’Incorporated Society of Musicians. En 1897, elle se trouva en mesure de fonder un orphelinat. En 1906, le nombre de ses membres s’élevait à environ 2 200, représentant près de la moitié de la totalité des personnes vivant de la profession musicale dans les Îles Britanniques. La cotisation annuelle est d’une guinée. La Société suisse de Musique (Schweizerische Musikgesellschaft) fut fondée à Lucerne en 1808, pour l’exécution annuelle, alternée dans les principales villes de la Confédération, de festivals ou concerts. La Société Musicale Russe fut fondée sous le patronage de la grande-duchesse Hélène, par l’initiative et sous la direction d’Ant. Rubinstein, en 1858. Elle se donna pour tâche de propager le goût de la musique symphonique et de favoriser l’éclosion des œuvres de musiciens russes. Elle s’adjoignit une École, qui devint le Conservatoire de Saint-Pétersbourg.  *La Société cécilienne (Caecilienverein) est une fédération considérable de groupements de musique religieuse, fondée en Allemagne en 1868 par le chanoine Proske à Ratisbonne : s’étendant sur tous les pays voisins, le Caecilienverein a groupé plusieurs milliers d’adhérents, ayant leur répertoire, leurs assemblées, locales et régionales, leurs revues et leurs écoles. De semblables S. ou associations se sont formées successivement en Belgique, Hollande, Italie, Espagne. Dans l’Amérique du Nord, c’est la S. de Saint-Grégoire qui remplit le même rôle[1].

  1. En 1921, a eu lieu la fondation de l’Association française de Sainte-Cécile, fédération destinée à grouper les sociétés de musique religieuse.