Dictionnaire pratique et historique de la musique/Saxophone

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Saxophone, n. m. Instrument à vent à tuyau conique, en cuivre, et
Saxophone.
à anche battante appliquée sur un bec analogue à celui de la clarinette. C’est en cherchant à construire une clarinette de nouvelle forme et de plus de ressources que les modèles alors connus, que le facteur Desfontenelles de Lisieux, construisit en 1807 l’instrument, en bois, qui figure au musée du Conservatoire de Paris et dont la forme extérieure aussi bien que le principe constitutif annoncent le S. Celui-ci, œuvre d’Adolphe Sax, dont il passe pour « la plus belle création », a reçu peu à peu des perfectionnements de détail portant sur l’étendue sonore et sur le doigté et dus à plusieurs facteurs qui lui ont appliqué tantôt une partie de mécanisme de la flûte Bœhm, et tantôt leurs propres perfectionnement. D’une manière générale, les S. forment actuellement une famille de six individus, dits, selon leur ambitus, Sopranino, Soprano, Contralto, Ténor, Baryton et Basse, et qui s’établissent par séries accordées soit en fa et ut (série A, proposée de préférence pour l’orchestre symphonique), soit en mi et si (série B, destinée spécialement aux corps de musique d’harmonie, militaires ou civils). Chaque instrument fournit une échelle chromatique de 2 octaves et une quarte. Les 15 premiers degrés chromatiques s’obtiennent en sons fondamentaux, au moyen de clefs ou palettes ouvrant des trous latéraux qui diminuent chacun la longueur du tube de la valeur d’un demi-ton chromatique. Les 2es harmoniques, ou octaves des fondamentales, se produisent en faisant octavier l’instrument, à l’aide de clefs spéciales qui facilitent le partage de la colonne d’air. Les derniers degrés à l’aigu s’obtiennent par l’emploi de clefs spéciales. Le timbre du S. est particulier à cet instrument. La faculté de varier l’intensité du son prête à des effets de nuances très déliés. La sonorité est pleine. Le médium de chaque modèle prête au cantabile. Le doigté permet des traits rapides et des effets d’agilité, meilleurs en sons liés. L’emploi à l’orchestre est plutôt exceptionnel. Le S. paraît en solo chez les modernes. Gevaert ne cite en exemples que deux fragments de Hamlet, de A. Thomas. Il y a une œuvre de d’Indy, un Choral varié, pour S. et orchestre (op. 55 ; 1903). La famille des S. est admise dans les orchestres militaires français et belges.