Dictionnaire pratique et historique de la musique/Quatre mains

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Quatre mains. On a écrit longtemps pour deux, trois, quarte clavecins, avant d’écrire pour quatre mains, sur un seul instrument. Il existe cependant deux morceaux « pour jouer à deux sur un virginal », dans un recueil anglais du début du xviie s. ; mais ce cas semble tout à fait exceptionnel. Mozart et sa sœur, qui se faisaient entendre ainsi, furent les premiers à jouer à quatre mains en public dans les voyages de 1764-1765, Mozart ayant huit ans, sa sœur quatorze. Mozart écrivit ses deux premiers petits Duos en 1765. Quelques sonates à quatre mains parurent peu après : de J.-Chr. Bach, notamment, vers 1777. En 1763, le genre était déjà en vogue. Haydn avait écrit en 1778 son duo Il Maestro e lo scolare. Tous les pianistes de l’époque, dont les plus marquants sont Rust, Clementi, Pleyel, ont écrit des « duetti » ou des « symphonies » à quatre mains. Beethoven n’a écrit que de petites choses ; Schubert, beaucoup d’œuvres ; Schumann, ses op. 66, 85, 109, 130. Les pianistes modernes y ont largement contribué. Mais le répertoire à quatre mains se compose surtout d’arrangements d’œuvres d’orchestre, qui rendent de grands services en propageant le goût et l’exercice de la lecture chez les amateurs.

Meyerbeer, se servant de l’orgue dans l’orchestre de son opéra Le Prophète (1849), l’a traité à quatre mains, chose exceptionnelle au concert, et qui ne se produit jamais à l’église.