Dictionnaire pratique et historique de la musique/Passemeze
Passemeze, n. f. Danse ancienne
en usage au xvie s. et au cours du
xviie s. Thoinot Arbeau en parle
(1589) comme d’une pavane jouée
moins pesamment et d’une mesure plus
légère. Le nom italien était pass’e mezzo ;
c’est sous ce titre que Besard note quelques
pièces dans son Thesaurus pour
luth (1603), où il dit expressément
que les P. sont appelés pavanes
par les Français. Le ms. de luth
711 de la bibl. de Vesoul contient
un P. romanesque à quatre temps,
suivi de trois gaillardes romanesques,
à 3/2, qui varient le même thème, ou
plutôt le doublent. Peut-être est-ce
une transcription d’une œuvre d’orgue.
J’ai publié ces pièces dans la Revue
musicale de Combarieu i, p. 446, etc. Le
6e livre de Danceries de Claude Gervaise
(vers 1550) contient une « pavane passemaize »
qui répond à la définition de
l’Orchésographie d’Arbeau par son
allure plus légère que celle de la pavane :
![\language "italiano"
porteeA = \relative do'' {
\time 2/2
\key fa \major
r2*1/2 sol4*1/2 la sib1*1/2~ | sib2*1/2 sib sib re | \break
\override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
\override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
do sib la fa4*1/2 mi | fa sol la \once \stemUp sib la2*1/2 do | sib
}
\score {
\porteeA
\layout {
\context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
indent = 0\cm
\override Score.BarNumber #'stencil = ##f
line-width = #120
}
\midi { }
}
\header { tagline = ##f}](http://upload.wikimedia.org/score/q/6/q6wf5m05vxashzp9txdzajklgksah1e/q6wf5m05.png)
Elle est suivie d’une gaillarde à 3.
La P., dit Mersenne (1636), est « un
chant à l’italienne propre à danser…,
Elle servoit le temps passé d’entrée
aux basses danses : or, elle se danse
en faisant quelques tours par la salle
avec certains pas posés, et puis en la
traversant par le milieu, comme le mot
le porte ; ou bien elle a ce nom du pas
et demy dont elle se mesure ». Malgré
ce que dit Besard (1603), le Passemezo,
traité à , est distingué de la Padovana,
à 6/8 dans le livre de luth d’Ant.
Rotta (1645) où ces deux formes se rencontrent
dans la même suite, séparées
par une gaillarde. Dans le livre de luth
de Math. Waisselins, une suite contient
un P. suivi de la sua padoana
à 6/8, el suo saltarello à 3/4 et la
represe, 3/4. (Voy. Pavane.)