Dictionnaire pratique et historique de la musique/Pédalier
Pédalier, n. m. Clavier de pédales
de l’orgue, de clavecins et de pianos
spéciaux. On en trouve l’usage dès
le xve s. Mais le pédalier fut lent à se
répandre, et ne parla longtemps que
par tirasses avec un autre clavier. Les
claviers de pédales des anciennes orgues
françaises jusqu’au commencement
du xixe s. se composaient de
tenons ou petites pièces de bois faisant
saillie hors du plancher, sur deux
rangs un peu inclinés. À la même
époque, existaient déjà dans les orgues
allemandes des pédaliers plus commodes,
composés de touches allongées
et rapprochées les unes des autres, en
sorte que l’exécutant pouvait les
actionner soit de la pointe du pied, soit
du talon.
Pédalier.
Le clavier de pédales, dans les
grandes orgues,
embrassait
déjà 28 à 30
notes, du do
de huit
pieds au fa
ou au sol
correspondant à celui du milieu des
claviers manuels, dès le début du
xviie s. Titelouze en parle dans la
préface de ses Hymnes (1623). En
1680, le pédalier du grand orgue de
Rouen comprenait ces trente notes.
Plus tard, c’était la dimension du
pédalier de J.-S. Bach. En Angleterre,
on ne construisit de claviers de pédales
qu’en 1790, et sous forme de simples
tirasses. Pour y suppléer, on ajoutait
quelquefois au grave des claviers manuels,
une série de tuyaux de 16 pieds
sonnant à l’octave grave des basses :
ex., l’orgue de la cathédrale d’Exeter,
1666. La forme qui était dite « à la
française » rendait très difficile le jeu
lié et l’exécution des passages rapides.
Les claviers « à l’allemande » leur furent
substitués vers 1836 ; à cette époque,
on refit ainsi, sur la demande de Boëly,
le pédalier de Saint-Germain-l’Auxerrois
à Paris. Le Congrès catholique
tenu à Malines en 1864 fixa dans sa
section de musique religieuse, les dimensions
d’un pédalier normal proposé
aux facteurs pour l’unification de
la construction et du jeu de l’instrument.
Nombre des touches pour les
orgues ordinaires, 27 ; pour les grandes
orgues, 30 ; — largueur d’un pédalier
de 27 touches, 0 m. 975 mm. ; — longueur
apparente des touches, 0 m. 60 ;
— largeur des touches diatoniques,
0 m. 065 ; — longueur des rehausses
des dièses, 0 m. 13 ; — hauteur
des mêmes, 0 m. 05 ; dépassant
les notes naturelles de 0 m. 025 ;
— inclinaison vers la pointe du pied,
environ 4 p. 100, soit 2 cm. pour 60.
La position du pédalier relativement
aux claviers manuels fut également
déterminée.