Dictionnaire pratique et historique de la musique/Mandoline
Mandoline, n. f. Instrument à cordes pincées, à manche, diminutif de la mandore, ou mandola, à laquelle elle succéda dans le xviiie s. (Voy. Mandore.) Elle a conservé jusqu’à nos jours une grande popularité dans les milieux d’une culture musicale secondaire. On en distingue deux genres principaux, la M. napolitaine, qui est la plus répandue, surnommée quelquefois m. violon à cause de l’accord de ses 4 cordes doubles, dont la plus grave est filée :
et la M. milanaise, dite aussi m. guitare,
montée de 6 cordes doubles :
De jolies M. anciennes ornées d’incrustations
figurent dans quelques
musées. Une fabrication
Mandoline.
de pacotille en met aujourd’hui
des exemplaires
à la portée de toutes les
bourses. Les cordes de
la M. se griffent à l’aide
d’un petit plectre en
écaille, ou en ivoire, ou
en bec de plume, appelé
médiator. On enseigne
deux manières d’attaquer,
le détaché et le tremolo,
celui-ci étant destiné
à remplacer les notes
tenues et s’obtenant par
un va-et-vient rapide du
médiator. Grétry a composé pour
2 M., jouées à l’unisson, avec 2 violons
et un violoncelle, l’accompagnement de
la sérénade de L’Amant jaloux (1778),
qui se chante dans la coulisse. Paisiello,
dans Le Barbier de Séville (1780) et
Mozart, dans Don Giovanni (1787), ont
pareillement destiné à la M. les accompagnements
de deux sérénades. Le
sculpteur Paul Dubois a mis aux
mains de son célèbre Chanteur florentin,
qui porte le costume du
xvie s., une M. copiée sur un instrument
napolitain de la fin du xviiie s.