Dictionnaire pratique et historique de la musique/Ligature

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Ligature, n. f. Signe de la notation proportionnelle, usité à la fin du moyen âge et à l’époque de la Renaissance pour fusionner en groupe rythmique ou mélodique deux ou plusieurs notes correspondant à une seule syllabe du texte ou constituant une formule distincte. Les règles concernant la graphie et la traduction des L. se sont modifiées graduellement et constituent une doctrine assez compliquée. En principe, on distingue dans une L. la note initiale, la note finale, et les notes intermédiaires, qui sont appelées moyennes ; on distingue également la L. droite, dont les signes constitutifs s’avoisinent sur la portée, et la L. oblique, qui monte ou descend l’espace de deux ou plusieurs des lignes de la portée. La durée des notes réunies dans la L. dépend de leur direction. La note initiale sans queue est longue si la note suivante descend, brève si celle-ci monte ; la note initiale ayant une queue tracée à gauche est brève si la queue descend, semi-brève, si elle monte ; les notes moyennes prennent la valeur de la note initiale ; la note finale d’une L. droite est brève en montant, longue en descendant ; la note finale d’une L. oblique est brève. Nic. Listenius a résumé en dix vers mnémoniques, à l’usage des élèves, cette doctrine des L., telle qu’elle était pratiquée de son temps (c. 1520).

Ligatures (Bibliothèque Nationale, ms. fr. n. a. 4379.)

À la veille de leur abandon, vers le milieu du xvie s., les L. subsistaient dans la notation proportionnelle, mais elles avaient perdu leurs significations de durée et se traduisaient en notes d’égale valeur. Il en est ainsi dans la notation grégorienne, où sont employées quelques figures de notes dérivées des neumes et qui sont l’origine des anciennes L. (Voy. Notation.)