Dictionnaire pratique et historique de la musique/Gavotte
Gavotte, n. f. Air de danse, d’origine française, issu des branles et qui se dansait à la suite de ceux-ci, « en mesure binaire avec petits sauts ». L’auteur de l’Orchésographie (1588) l’appelait « un recueil et ramazun de plusieurs branles doubles que les joueurs ont choisy entre aultres et en ont composé une suitte ». D’après Mersenne (1636), on la dansait aux chansons. Au temps de Brossard (1703), la G. se composait de 2 reprises, la première de 4, la seconde, ordinairement, de 8 mesures, mesurées à 2 temps sous le signe et commençant chacune « en levant » sur le second temps, par une blanche ou 2 noires formant anacrouse. Le même écrivain remarque que la G. fréquemment introduite dans les sonates n’y est pas astreinte, quant au nombre des mesures, à la coupe fixée pour la danse. Elle échappe aussi à l’obligation de l’anacrouse. La place qui lui était assignée, à l’époque de Bach, dans la suite ou la sonate, est variable. Avec sa seconde G. ou la « musette » qui la remplace, elle prend rang tantôt après, tantôt avant la sarabande. Rameau a écrit dans le prologue d’Hippolyte et Aricie (1733) une célèbre G., chantée, jouée et dansée, qui comporte une deuxième partie en mode mineur, ce qui est, d’ailleurs, le cas assez habituel des gavottes à cette époque :