Dictionnaire pratique et historique de la musique/Gaillarde

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Gaillarde, n. f. Ancienne danse française, dite danse « par haut », ou sautée, composée de « mouvements gaillards » desquels elle tirait son nom. Elle se mesurait en rythme ternaire, avec le premier temps appuyé, par reprise de 4 ou 8 mesures, semblables aux divisions du Tordion, dont elle différait par une allure « plus pesante ».


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    \time 3/2
    \key fa \major
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    re1 mib2 | re1 do2 | sib1 \stemDown la2 | sib1 sib2 | sib1 \bar ":|."
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(Gervaise, Danceries, 4e livre, v. 1550.)

Une certaine mélodie de G., appelée La Romanesque était, au rapport de l’Orchésographie (1588), fort répandue vers la fin du xvie s., au point de paraître « trop fréquentée (commune) et triviale ». Elle se trouve notée en tablature de luth dans un ms. de 1598, où elle succède, sous forme de trois variations, à un Passemezo romanesque.


\language "italiano"
\score {
  \relative do' {
    \time 2/2
    \key fa \major
    \partial 2 do4^\markup { \hspace #-5 { "A" } } re | <mib do>2 do4 sol' | do, fa mib re | \break
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    \once \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
    <mib do> re do sol' | fa mib re do | <re sib!>2. s4_\markup \center-align { \italic "etc." } \bar "||" \break
    \time 3/2
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    \partial 2 la'4^\markup { \hspace #-5 { "B" } } sib | <do fa, la,>2 <do fa, la,>4 re do sib | \break
    \once \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
    \once \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
    do8[ sib] la sol <la fa>4 sol <fa re> mib | <re sib>2. s4_\markup \center-align { \italic "etc." } \bar "||" \break
    \partial 2 la'4^\markup { \hspace #-5 { "C" } } sib | <do fa,>2. sol4 la8 sol la sib | | \break
    \once \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
    \once \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
    do sib la sol la sol fa mib fa mib re do | <fa sib,>2. s4_\markup \center-align { \italic "etc." } \bar "||" \break
 }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
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    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


Mais ce titre n’implique aucune généralisation et ne permet pas de soutenir que la G., considérée comme forme de danse ou d’air à danser, se nommait originairement la Romanesca, et avait été apportée de Rome ou de Romagne en France. Au contraire, la liaison de la G. avec le Passemezo et, en d’autres recueils, avec la Pavane, doit être retenue comme un des premiers essais d’organisation de la Suite instrumentale. Le célèbre ms. dit Fitzwilliam Virginal Book, qui passe pour avoir appartenu à la reine Elisabeth († 1603), ne fournit pas moins de 24 exemples du rattachement, sur le même thème, d’une G. à une pavane. En 1604, J. Ghro, de Dresde, fit paraître un livre de 30 nouvelles pavanes et G. choisies pour 5 instruments, composées, dit-il, « à la manière allemande ». La vogue de la G. décrut rapidement dans le xviie s. Au xviiie, elle avait disparu. (Voy. Passemezo, Pavane, Suite.)