Dictionnaire pratique et historique de la musique/Forlane

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Forlane, n. f. Danse originaire du Frioul, qui était, selon la plus ancienne mention connue, populaire dans les bals publics de Venise, au début du xviie s. À la fin du même siècle, elle était, selon le Mercure, « la plus jolie » des danses qu’on y exécutait (1683). Introduite en France vers cette époque, elle figure dans le Recueil de contredanses de Pécour, publié par Feuillet (1700), et dans la Méthode d’écrire les danses de Jean Rameau (1725), où elle est notée sur ce rythme :


\language "italiano"
\defineBarLine "z" #'(":|." ".|:" "")
\score {
  \relative do'' {
    \time 6/4
    \key re \major
    \autoBeamOff
    \partial 4 la'4 | re,2 re4 re2 mi8 fad | mi2 la,4 la2 \bar "z" \break
    \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
    \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
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 }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Des F. figurent dans les airs de ballet de L’Europe galante, de Campra (1687), La Vénitienne, de La Barre (1705), Les Festes vénitiennes, de Campra (1710), Les Sybarites (3e entrée du ballet Les Surprises de l’Amour), de Rameau (1757). En 1914, pour concurrencer le tango, qui obtenait dans les salons une vogue inexplicable, on imagina de ressusciter la F. Les personnes qui essayaient de « lancer » cette danse n’imaginèrent rien moins que de la mettre sous le patronage du Pape Pie x, qui en aurait approuvé ou suggéré, disaient-ils, l’adoption. Aucune des versions proposées à cette époque ne paraît d’ailleurs avoir visé ou atteint le caractère d’une reconstitution historique.