Dictionnaire pratique et historique de la musique/Double

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Double, n. m. || 1. Ancien nom de l’intervalle d’octave. Le petit traité de Déchant vulgaire (xiiie s.), déclare : « Quins est la quinte note (5e) et doubles est la witisme (8e) ». Ce terme subsiste chez Michel de Menehou (1558), qui appelle la double octave double sus-double. || 2. Aux xviie et xviiie s., seconde partie, en reprise ou en variation, d’une petite pièce de musique, air, menuet, etc. || *3. Dans l’ancienne facture d’orgue, jeu sonnant à l’octave grave : « double-principal », « double-diapason » (terme conservé en Angleterre), etc.

Double, adj. 2 g. Qui se produit deux fois : D. barre, double trait vertical tiré à travers la portée ou les portées superposées, à la fin d’un morceau ou de l’une de ses divisions ; lorsque cette partie doit être répétée, la D. barre est munie de points constituant le signe de reprise (voy. ce mot). || D. bécarre, D. bémol. (Voy. Accident.) || D. cadence, l’un des noms anciens du "grupetto". || D. chœur, réunion de deux groupes de chanteurs formant chacun un chœur complet. (Voy. Antiphonie.) || D. corde. On embrasse sous ce nom, dans le jeu des instruments à archet, tous les procédés d’exécution par accords à deux, trois ou quatre parties. La difficulté de leur exécution ne réside pas dans la position des doigts sur le manche, mais dans le maniement de l’archet, qui doit être équilibré sur les deux cordes voisines et capable de toucher rapidement les deux autres ; le jeu à D. corde était pratiqué dès 1627 en Italie par Carlo Farina ; il fut développé par Torelli ; F. Duval passe pour l’avoir le premier employé en France (1704), où Francœur (1715) et Leclair (1723) s’y montrent habiles. Quoique l’on ait assuré que les violonistes de l’orchestre de Hambourg en faisaient usage dans les opéras de Keiser (vers 1720), il paraît certain que le jeu par accords resta réservé aux solistes jusqu’au temps de Haydn, qui l’introduisit vers 1760 dans ses œuvres symphoniques. || D. croche, figure de note noire dont la queue est munie de deux crochets et qui vaut la moitié d’une croche. || D. dièse. (Voy. Accident.) || D. octave, intervalle de 17 degrés, 4e son de la série des harmoniques.