Dictionnaire pratique et historique de la musique/Chef

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Chef, n. m. Celui qui commande un groupe d’exécutants. Ch. de chœur, musicien chargé de seconder le chef d’orchestre en préparant les études des chœurs et en coopérant à leurs exécutions, dans un théâtre ou un concert. || Ch. de musique, officier ou sous-officier dirigeant un corps de musique militaire ; musicien civil, dirigeant une fanfare ou une « musique d’harmonie ». || Ch. d’orchestre, musicien qui dirige les instrumentistes, dans un concert symphonique, ou la réunion des chanteurs et des instrumentistes dans un théâtre ou dans un concert vocal et instrumental. Le titre qu’il portait autrefois à l’Opéra était celui de « batteur de mesure », sa fonction primordiale étant de marquer par ses gestes les temps de la mesure. Jusque vers la fin du xviiie s., la plupart des Ch. étaient en même temps exécutants et conduisaient en jouant du violon, ou en tenant au clavecin la partie de basse continue et en se levant aux moments opportuns pour gesticuler. Ceux qui se dispensaient de tenir eux-mêmes une partie frappaient le sol, ou leur pupitre, d’un bâton, ou brandissaient, pour rendre leurs signaux plus apparents, un grand rouleau de papier blanc. Les progrès de l’art symphonique et du rôle de l’orchestre dans l’opéra, en modifiant peu à peu le rôle du Ch., le firent enfin placer en dehors de la masse des exécutants, et on le vit, du violon, ne garder en main que l’archet, ou se servir d’une légère et courte baguette d’ébène ou d’ivoire, le « bâton de mesure ». Le savoir du Ch., son goût, son intelligence sont de la plus haute importance dans tous les genres d’exécution. Il doit posséder une oreille sûre et délicate, avoir pénétré le sens et tous les détails de l’œuvre qu’il est appelé à diriger, connaître la technique de chacun des instruments réunis sous son commandement, imposer son autorité par l’ascendant même de son talent. Aussi son art est-il considéré comme une des formes les plus hautes de l’exercice de la profession musicale.