Dictionnaire pratique et historique de la musique/Bouche

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Bouche, n. f. 1. Cavité située au bas de la face et qui remplit l’office de résonnateur dans le chant et la parole. Sa paroi supérieure est formée par le palais osseux, l’inférieure, par la langue ; elle est entourée par les arcades dentaires et s’ouvre en avant par un orifice que limitent deux replis charnus, les lèvres. Le son, formé dans le larynx, reçoit dans la cavité buccale sa signification et son timbre. Les expériences réalisées par le Dr Marage au moyen de moulages rigides en plâtre et de moulages élastiques en caoutchouc ou en gélatine ont démontré comment l’extrême variété de formes et de dimensions de la bouche, d’un individu à l’autre, et la mobilité de ses parties charnues influent sur la phonation, c’est-à-dire sur la qualité et la netteté du son et de son articulation. Les études faites devant le miroir, que recommandent les professeurs de chant, ont moins pour objet l’élégance du geste facial, que l’observation des mouvements de l’orifice buccal et leur corrélation avec la pureté du son et de la diction. || Le chant à B. fermée produit un murmure sonore sans articulation. On en a usé dans les chœurs orphéoniques et populaires jusqu’à parvenir à le décrier complètement. Il a été cependant introduit assez souvent dans l’opéra. La Barcarolle de Haydée, d’Auber (1847), accompagnée par un chœur à bouches fermées, a joui jadis d’un succès extraordinaire. Verdi s’est servi du même effet pour imiter le gémissement du vent, dans Rigoletto (1851), et H. Février, dans Le Roi aveugle (1906), pour faire entendre les voix de la mer. || 2. Ouverture des instruments de la famille des flûtes. On distingue la B. biseautée, qui est celle des anciennes flûtes à bec et de leurs dérivés, et la B. latérale, percée sur le côté du tube, qui est celle des flûtes traversières. Dans l’orgue, les jeux à B. forment toute une série, caractérisée par le mode d’ouverture des tuyaux. (Voy. Jeu, Tuyau.)