Dictionnaire pratique et historique de la musique/Anche
Anche, n. f. Languette de bois,
de roseau ou de métal, fixée par une
de ses extrémités et brisant de l’autre en battements réguliers un courant
d’air auquel elle fait obstacle. Chaque
battement de l’anche produit l’une
des vibrations d’un son d’autant plus
aigu que les battements sont plus
fréquents. L’A. battante est celle dont
Anche battante.
l’extrémité vibrante heurte un corps solide disposé à cet
effet. Lorsqu’elle est construite à
simple languette, elle bat contre la
paroi du tuyau à l’entrée duquel elle
est placée. C’est le type employé
dans la clarinette, le saxophone
et les tuyaux à l’A. de l’orgue.
Lorsqu’elle est à double languette,
elle produit le son par les battements
réciproques de deux lames de roseau
l’une contre l’autre. C’est le type
employé dans le hautbois, le cor anglais,
le basson, le sarrussophone, la musette,
la cornemuse et anciennement dans
les familles du chalumeau, du cromorne,
de la bombarde. Dans les
instruments à souffle humain, l’accord
de l’A. se règle par les lèvres
de l’exécutant, qui en raccourcissent
la partie vibrante ; dans les tuyaux
d’orgue, il se règle par une rasette.
Isolée de l’instrument dans lequel
elle sert à engendrer des sons variés,
l’A. est utilisée pour produire un son
unique dans les cornes d’appel, les
trompes, les sirènes. L’A. libre, qui
passe à tort pour avoir été inventée
par Grenié (1810), mais qu’on trouve
en usage dans les siècles précédents,
était connue en Chine depuis une
haute antiquité ; elle se place devant
Anche libre.
une ouverture qu’elle ferme lorsqu’elle est au repos, mais
dans laquelle elle vibre en dedans et
en dehors lors du passage de l’air.
Elle est employée dans l’accordéon,
l’harmonium, l’orgue dit expressif.