Dictionnaire portatif de peinture, sculpture et gravure/CALQUER

◄  CABINETS
CAMAYEU  ►

CALQUER, copier un deſſein ou une eſtampe, au moyen d’une couleur en poudre étendue ſur le dos de l’eſtampe ou du deſſein. Lorſqu’on ne veut pas gâter le derriere des morceaux que l’on ſe propoſe de copier, on frotte avec de la couleur en poudre une feuille de papier ; on applique le côté coloré ſur le papier ou vêlin qui doit recevoir les traits, & par deſſus le deſſein ou l’eſtampe, les traits de la gravûre tournés vers celui qui doit calquer : ayant enſuite fixé les trois feuilles enſemble, afin qu’elles ne ſe dérangent point, on paſſe ſur tous les contours & les traits une pointe émouſſée & douce ; ces traits & ces contours ſe marquent ſur le papier ou vêlin.

On calque auſſi avec du papier huilé, ou vernis ; & pour cet effet, on l’applique ſur le deſſein ou l’eſtampe, & on ſuit avec la plume tous les traits que l’on voit à travers. Une peau de veſſie de cochon ſert au même uſage.

Après avoir tracé tous les traits, on attachera le papier huilé ſous du papier ou vêlins ; on expoſera le tout contre une vitre expoſée au grand jour, & l’on marquera au crayon ou à l’aiguille les mêmes traits que l’on appercevra. Cette maniere de calquer, s’appelle prendre le trait.

On peut encore calquer au poncis. Voy. Poncer.

Quelques-uns font uſage d’une machine appellée ſinge : mais il faut l’avouer, cette méthode n’eſt guéres bonne que pour avoir les maſſes & les poſitions juſtes pour la gravûre, & pour copier du petit en grand, ou du grand en petit ; ce qui ſe fait également aux carreaux. Voyez Singe, Carreaux, Contre-tirer.