Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Nymphe de l’Elbe

Henri Plon (p. 496-497).
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Nymphe de l’Elbe. Prétorius, auteur estimable du seizième siècle, raconte que la nymphe de l’Elbe s’assied quelquefois sur les bords du fleuve, peignant ses cheveux à la manière des sirènes. Une tradition semblable à celle que Walter Scott a mise en scène dans la Fiancée de Lamermoor avait cours au sujet de la sirène de l’Elbe ; elle est rapportée tout au long par les frères Grimm, dans leur Recueil de légendes germaniques. Quelque belles que paraissent les ondines ou nixes, le principe diabolique fait toujours partie de leur essence : l’esprit du mal n’est couvert que d’un voile plus ou moins transparent, et tôt ou tard la parenté de ces beautés mystérieuses avec Satan devient manifeste. Une

 
 
mort inévitable est le partage de quiconque se laisse séduire par elles. Des auteurs prétendent que les dernières inondations du Valais furent causées par des démons qui, s’ils ne sont pas des nickars ou des nixes, sont du moins de nature amphibie. Il y a près de la vallée de Bagnes une montagne fatale où les démons font le sabbat. En l’année 1818, deux frères mendiants de Sion, prévenus de cette assemblée illégale, gravirent la campagne pour vérifier le nombre et les intentions des délinquants. En diable, l’orateur de la troupe, s’avança. — Révérends frères, dit-il, nous sommes ici une armée telle que, si on divisait entre nous à parts égales tous les glaciers et tous les rochers des Alpes, nous n’en aurions pas chacun une livre pesant[1].


  1. Traditions populaires du Nord. (Revue britannique, 1837.)