Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Guymond de la Touche

Henri Plon (p. 316).

Guymond de la Touche, poëte dramatique et philosophe du dernier siècle. Il était allé le 11 février 1760 chez une sorcière, à Paris, dans le dessein de rire, car il ne croyait à rien. Il fut frappé pourtant de l’appareil mystérieux qui entourait la sorcière et de l’attention grave que lui prêtaient les assistants. Sa curiosité fut piquée. Dans l’instant où, un peu troublé, il s’approchait d’une jeune fille à qui on enfonçait des épingles dans la gorge : — « Vous êtes bien empressé, lui dit la sorcière, à vous éclairer de ce qu’on fait ici. Puisque vous êtes si curieux, apprenez que vous mourrez dans trois jours. » — Ces paroles dites avec solennité firent sur Guymond de la Touche, qui ne croyait à rien, une impression telle qu’il se retira chez lui bouleversé, se mit au lit et mourut en effet trois jours après, le 14 février 1760[1].

  1. Voyez cette histoire dans les Légendes de l’autre monde.