Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Engelbrecht

Henri Plon (p. 238-239).

Engelbrecht (Jean), visionnaire allemand, mort en 1642. Il était protestant et d’un naturel si mélancolique qu’il tenta souvent de s’ôter la vie. Un soir, vers minuit, il lui sembla que son corps était transporté, et il arriva à la porte de l’enfer où régnait une obscurité profonde, et d’où s’exhalait une puanteur à laquelle il n’y a rien à comparer sur la terre. De là il fut conduit en paradis. Quand il en eut goûté les délices, un ange le renvoya sur la terre, et il raconta sa vision. Il en eut d’autres ; il entendit pendant quarante nuits une musique céleste si harmonieuse qu’il ne put s’empêcher d’y joindre sa voix. Parcourant la basse Saxe, il prêchait, disait-il, comme il en avait reçu l’ordre d’en haut. Un jour qu’il racontait ses extases, il dit qu’il avait vu les âmes des bienheureux voltiger autour de lui, sous la forme d’étincelles, et que voulant se mêlera leur danse,


il avait pris le soleil d’une main et la lune de l’autre. Ces absurdités ne l’empêchèrent pas de faire des prosélytes parmi les réformés. Il a laissé divers volumes : 1o  Véritable vue et histoire du ciel, Amsterdam, 1690, in-4o : c’est le récit de son excursion en enfer et en paradis ; 2o  Mandat et ordre divin et céleste délivrés par la chancellerie céleste, Brème, 1625, in-4o ; cet écrit manque dans le recueil intitulé Œuvres, visions et révélations de Jean Engelbrecht, Amsterdam, 1680.