Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Cornes

Henri Plon (p. 185).

Cornes. Tous les habitants du ténébreux empire portent des cornes ; c’est une partie essentielle de l’uniforme infernal.

On a vu des enfants avec des cornes, et Bartholin cite un religieux du monastère de Saint-Justin qui en avait deux à la tête. Le maréchal de Lavardin amena au roi un homme sauvage qui portait des cornes. On montrait à Paris, en 1699, un Français, nommé Trouillon, dont le front était armé d’une corne de bélier[1]. Voyez Cippus.

Dans le royaume de Naples et dans d’autres contrées, les cornes passent pour un préservatif contre les sortilèges. On a dans les maisons des cornes ornées ; et dans la rue ou dans les conversations, lorsqu’on soupçonne un sorcier, on lui fait discrètement des cornes avec les doigts pour paralyser ses intentions magiques. On pend au cou des enfants, comme ornement, une paire de petites cornes.

  1. M. Salgues, Des erreurs et des préjugés, t. III, p. 128.