Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Coiffe

Henri Plon (p. 177).
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Coiffe. On s’est formé différentes idées sur la membrane appelée coiffe, qui couvre quelquefois la tête des enfants lorsqu’ils sortent du sein de leur mère. Les personnes superstitieuses la conservent avec soin, comme un moyen de bonheur, et on dit d’un homme heureux qu’il est né coiffé. On a même avancé que cette coiffe étend ses effets favorables jusque sur ceux qui la portent avec eux. Spartien parle de cette superstition dans la vie d’Antonin. Il dit que les sages-femmes vendaient ordinairement ces coiffes naturelles à des jurisconsultes crédules, qui en attendaient d’heureux résultats pour leurs affaires. Ils étaient persuadés que ce talisman leur ferait gagner toutes les causes[1]. On se le disputait chez nous au seizième siècle. Dans quelques provinces, on croyait que la coiffe révélait une vocation à la vie monastique[2]. Les sages-femmes prédisaient aussi chez nos pères le sort de l’enfant qui apportait la coiffe sur la tête. Voy. Amniomancie. Avant que l’empereur Macrin montât sur le trône, sa femme lui donna un fils qui naquit coiffé. On prédit qu’il s’élèverait au rang suprême, et on le surnomma Diadematus. Mais quand Macrin fut tué, il arriva de Diadematus qu’il fut proscrit et tué comme son père.

  1. Brown, Des erreurs populaires, t. II, p. 88.
  2. Salgues, Des erreurs et des préjugés.