Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Bonnevault Mathurin

Henri Plon (p. 109).

Bonnevault (Mathurin), parent des deux précédents, accusé comme eux de sorcellerie, fut visité par experts. On lui trouva sur l’épaule droite une marque de la figure d’une petite rose, dans laquelle on planta une longue épingle sans qu’il en ressentît aucune douleur, d’où on le jugea bien sorcier. Il confessa qu’ayant épousé en premières noces Berthomée de la Bédouche, qui était sorcière comme ses père et mère, il l’avait vue faire sécher au four des serpents et des crapauds pour des maléfices ; qu’elle le mena alors au sabbat, et qu’il y vit le diable, ayant des yeux noirs, ardents comme une chandelle. Il dit que le sabbat se tenait quatre fois l’an : la veille de la Saint-Jean-Baptiste, la veille de Noël, le mardi-gras et la veille de Pâques. On le convainquit d’avoir fait mourir sept personnes par maléfices ; se voyant condamné, il avoua qu’il était sorcier depuis l’âge de seize ans. — Il y aurait de curieuses études à faire sur tous ces procès, si nombreux pendant les troubles sanglants de la réforme.