Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Boehm

Henri Plon (p. 102).
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Boehm (Jacob), né en 1575, dans la haute Lusace. De cordonnier qu’il était il se fit alchimiste, homme à extases et chef d’une secte qui eut le nom de boehmistes. Il publia, en 1612, un livre de visions et de rêveries, intitulé l’Aurore naissante, que l’on poursuivit. Il expliquait le système du monde par la philosophie hermétique, et présentait Dieu comme un alchimiste occupé à tout produire par distillation. Les écrits de cet illuminé, qui forment plus de cinquante volumes inintelligibles, ne sont pas connus en France, excepté ce que Saint-Martin en a traduit:l’Aurore naissante, les Trois principes et la Triple vie. Ce songe-creux était anthropomorphite[1] et manichéen ; il admettait pour deuxième principe du monde la colère divine ou le mal, qu’il faisait émaner du nez de Dieu. On recherche, parmi ses livres d’alchimie, son Miroir temporel de l’éternité, ou de la Signature des choses, traduit en français, in—8°, Francfort, 1669[2]. Ses doctrines philosophiques ont conservée des partisans en Allemagne.

  1. Les anthropomorphites étaient des hérétiques qui donnaient à Dieu la forme humaine.
  2. On peut voir encore Jacobi Bœhmi, alias dicti