Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Basile-Valentin

Henri Plon (p. 81).
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Basile-Valentin, alchimiste, qui est pour les Allemands ce que Nicolas Flamel est pour nous. Sa vie est mêlée de fables qui ont fait croire à quelques-uns qu’il n’a jamais existé. On le fait vivre au douzième, au treizième, au quatorzième et au quinzième siècle ; on ajoute même, sans la moindre preuve, qu’il était bénédictin à Erfurt. C’est lui qui, dans ses expériences chimiques, découvrit l’antimoine, qui dut son nom à cette circonstance, que, des pourceaux s’étant prodigieusement engraissés pour avoir avalé ce résidu de métal, Basile en fit prendre à des religieux qui en moururent.

On raconte que, longtemps après la mort de Basile-Valentin, une des colonnes de la cathédrale d’Erfurt s’ouvrit comme par miracle, et qu’on y trouva ses livres sur l’alchimie. Les ouvrages de Basile, ou du moins ceux qui portent son nom, écrits en haut allemand, ont été traduits en latin, et quelques-uns du latin en français. Les adeptes recherchent de lui l’Azoth[1], les Douze clefs de la philosophie de frère Basile-Valentin, traitant de la vraie médecine métallique[2], à la suite de la traduction de l’Azoth, in-12, 1660 ; in-8o, 1669 ; l’Apocalypse chimique[3] ; la Révélation des mystères des teintures essentielles des sept métaux et de leurs vertus médicinales[4], in-/r\ Paris, 15/|6 ; Du microcosme, du grand mystère du monde et de la médecine de l’homme[5] ; Traité chimico-philosophique des choses naturelles et surnaturelles des minéraux et des métaux[6] ; Haliographie, de la préparation, de l’usage et des vertus de tous les sels minéraux, animaux et végétaux, recueillis par Antoine Salmincius, dans les manuscrits de Basile-Valentin[7], etc. La plupart de ces ouvrages ont fait faire des pas à la chimie utile.

  1. Azoth, sive Aureliœ philosophorum. Francfort, 1613. In-4°, traduit en français en 1660.
  2. Practica, una cum duodecim clavibus et appendice. Francfort, 1618. In-4°.
  3. Apocalypsis chimica. Erfurt, 1624. In-8°.
  4. Manifestatio artificiorum, etc. Erfurt, 1624. In-4°. La traduction dont on indique le titre est de J. Israël.
  5. De microcosmo, deque magno mundi mysterio et medicina hominis. Marpurg, 1609. In-8°.
  6. Tractatus chimico-philosophicus de rébus naturalibus et prœternaturalibus metallorum et mineralium. Francfort, 1676. In-8°.
  7. Haliographia, de prœparatione, usu ac virtutibus omnium salium miner alium, animalium ac vegetabilium, ex manuscriptis Basilii Valentini collecta ab Antonio Salmincio. Bologne, 1644. In-8°.