Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Auguste

Henri Plon (p. 65).
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Auguste. Leloyer rapporte, après quelques anciens, que la mère de l’empereur Auguste, étant enceinte de lui, eut un songe où il lui sembla que ses entrailles étaient portées dans le ciel, ce qui présageait la future grandeur de son fils. Ce nonobstant, d’autres démonographes disent, qu’Auguste était enfant du diable. — Les cabalistes n’ont pas manqué de faire de ce diable une salamandre.

Auguste était superstitieux ; Suétone rapporte[1] que, comme on croyait de son temps que la peau d’un veau marin préservait de la foudre, il était toujours muni d’une peau de veau marin. Il eut encore la faiblesse de croire qu’un poisson qui sortait de la mer, sur le rivage d’Actium, lui présageait le gain d’une bataille. Suétone ajoute qu’ayant ensuite rencontré un ânier, il lui demanda le nom de son âne ; que l’ânier lui ayant répondu que son âne s’appelait Nicolas, qui signifie vainqueur des peuples, il ne douta plus de la victoire ; et que, par la suite, il fit ériger des statues d’airain à Panier, à l’âne et au poisson sautant. Il dit même que ces statues furent placées dans le Capitole.

On sait qu’Auguste fut proclamé dieu de son vivant, et qu’il eut des temples et des prêtres[2].


  1. In Augusto, cap. xc.
  2. Il a quelques légendes sur Auguste dans les Légendes de l’Ancien Testament.