Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Atinius

Henri Plon (p. 62).
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Atinius. Tite-Live raconté que, le matin d’un jour où l’on représentait les grands jeux, un citoyen de Rome conduisit un de ses esclaves à travers le cirque en le faisant battre de verges ; ce qui divertit ce grand peuple romain. Les jeux commencèrent à la suite de cette parade ; mais quelques jours après Jupiter Capitolin apparut la nuit, en songe, à un homme du peuple nommé Atinius[1], et lui ordonna d’aller dire de sa part aux consuls qu’il n’avait pas été content de celui qui menait la danse, aux derniers jeux, et que l’on recommençât la fête avec un autre danseur. — Le Romain, à son réveil, Craignit de se rendre ridicule en publiant ce songe, et le lendemain son fils, sans être malade, mourut subitement. La nuit suivante, Jupiter lui apparut de nouveau et lui demandai s’il se trouvait bien d’avoir méprisé l’ordre des dieux, ajoutant que s’il n’obéissait il lui arriverait pis. Atinius, ne s’étant pas encore décidé à parler aux magistrats, fut frappé d’une paralysie qui lui ôta l’usage de ses membres. Alors, il se fit porter en chaise au sénat, et raconta tout ce qui s’était passé. Il n’eut pas plutôt fini son récit, qu’il se leva, rendu à la santé. Toutes ces circonstances parurent miraculeuses. On comprit que le mauvais danseur était l’esclave battu. Le maître de cet infortuné fut recherché et puni ; on ordonna aussi de nouveaux jeux qui furent célébrés avec plus de pompe que les précédents. — An de Rome 265.


  1. Plutarque le nomme Titus Latinus.