Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Artéphius

Henri Plon (p. 53).
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Artéphius, philosophe hermétique du douzième siècle, que les alchimistes disent avoir vécu plus de mille ans par les secrets de la pierre philosophale. François Pic rapporte le sentiment de quelques savants qui affirment qu’Artéphius est le même qu’Apollonius de Tyane, né au premier siècle sous ce nom, et mort au douzième sous celui d’Artéphius.

On lui attribue plusieurs livres extravagants ou curieux : 1° l’Art d’allonger sa vie (De vita Propaganda), qu’il dit dans sa préface avoir composé à l’âge de mille vingt-cinq ans ; 2° la Clef de la Sagesse suprême[1] ; 3° un livre sur les caractères des planètes, sur la signification du chant des oiseaux, sur les choses passées et futures, et sur la pierre philosophale[2]. Cardan, qui parle de ces ouvrages au seizième livre de la Variété des choses, croit qu’ils ont été composés par quelque plaisant qui voulait se jouer de la crédulité des partisans de l’alchimie.


  1. Clavis majoris sapientiæ, imprimé dans le Théâtre chimique. Francfort, 1614, in-8o, ou Strasbourg, 1699, in-12.
  2. De characteribus planetarum, cantu et motibus avium, rerum prœteritarum et futurarum, lapideque philosophico. Le traité d’Artéphius sur la pierre philosophale a été traduit en français par P. Arnauld, et imprimé avec ceux de Sinésius et de Flamel. Paris, 1612, 1659, 1682, in-4o. On attribue encore à Artéphius le Miroir des miroirs, Spéculum speculorum, et le Livre secret, Liber secretus.