Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Ardents (mal des)

Henri Plon (p. 47).
Ardents  ►

Ardents (mal des), appelé aussi feu infernal. C’était au onzième et au douzième siècle une maladie non expliquée, qui se manifestait comme un feu intérieur et dévorait ceux qui en étaient frappés. Les personnes qui voyaient là un effet de la colère céleste l’appelaient feu sacré ; d’autres le nommaient feu infernal ; ceux qui l’attribuaient à l’influence des astres le nommaient sidération. Les reliques de saint Antoine, que le comte Josselin apporta de la terre sainte à la Mothe-Saint-Didier, ayant guéri plusieurs infortunés atteints de ce mal, on le nomme encore feu de saint Antoine.

Le mal des Ardents, lorsqu’il tomba sur Paris et sur Arras, au douzième siècle, était une affreuse maladie épidémique, une sorte de lèpre brûlante, plus terrible que le choléra. On en dut à Paris la guérison à sainte Geneviève. Le même bienfait est célèbre à Arras, où quelques gouttes d’un cierge miraculeux, apporté par la sainte Vierge[1], distillées dans l’eau, enlevaient le mal des Ardents.

On fêtait à Paris sainte Geneviève des Ardents, en souvenir des cures merveilleuses opérées alors par la châsse de la sainte sur les infortunés atteints de ce mal.


  1. Voyez ce fait dans les Légendes de la sainte Vierge.