Dictionnaire hydrographique de la France/SOMME
SOMME, (la) riviere de Picardie qu’elle traverſe de l’eſt à l’oueſt, prend ſa ſource à Fon-Somme, à trois lieues nord-eſt de Saint-Quentin[1] qu’elle baigne, reçoit à gauche la bouche d’un canal de communication, paſſe à Ham, Péronne & à Brai, où elle commence à porter bateau, reçoit à droite le Miraumont, arroſe Corbie, prend au-deſſus d’Amiens l’Aure, baigne cette ville, reçoit la Celle à gauche, arroſe enſuite Picquigni[2], entre dans la baſſe Picardie, baigne Abbeville & Saint-Valleri[3], reçoit à droite la Maye qui vient de Creſſi, & ſe décharge dans la Manche à deux lieues au-deſſous de Saint-Valleri. La Somme ſe diviſe en douze petits canaux qui ſe répandent dans la ville d’Amiens, & ſe rejoignent dans un grand baſſin qui apporte d’Abbeville & de Saint-Valleri les marchandiſes venant de Hollande, d’Angleterre, &c. La Somme eſt très-profonde, & n’eſt navigable qu’entre Abbeville & Saint-Valleri, à Blanquetade[4]. Cette riviere communique à l’Oiſe, comme nous l’avons remarqué d’abord, par un canal de communication : c’eſt un des ſix petits fleuves de France.
SOMME, petite riviere de Bourgogne, ſur les limites du Nivernois, de neuf lieues de cours, venant d’Iſſi-l’Evêque qu’elle arroſe, & ſe jette à droite dans la Loire.
- ↑ Saint-Quentin eſt remarquable par la bataille que les François, commandés par le connétable de Montmorenci, perdirent ſous Henri II, contre les Eſpagnols & les Anglois, le 10 août 1557.
- ↑ Picquigni, bourg conſidérable de Picardie, eſt remarquable par l’aſſaſſinat de Guillaume longue épée, duc de Normandie, commis par les gens du comte de Flandre, en 943, & par l’entrevue du roi Louis XI & Edouard IV, roi d’Angleterre, ſur un pont qui fut fait exprès ſur la riviere. Edouard, en abordant le roi, mit un genou en terre comme ſon vaſſal ; ils jurerent réciproquement la confirmation du traité qui venoit d’être conclu près d’Amiens, le 29 août 1475.
- ↑ Saulcourt, près Saint-Villeri, eſt le lieu où Louis III du nom battit les Normands, en 881.
- ↑ C’eſt à Blanquetade où Edouard III fit paſſer ſon armée en 1346, qu’il défit Philippe de Valois à Creſſi.