Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Monardes


◄  Monantheuil (Henri de)
Index alphabétique — M
Monime  ►
Index par tome


MONARDES (Nicolas), médecin de Séville, florissait au XVIe. siècle, et s’acquit beaucoup de réputation par la pratique de son art [a], et par les ouvrages qu’il publia (A). Quelques-uns croient qu’il mourut l’an 1588 ; mais il y a plus d’apparence qu’il mourut l’an 1578 [b]. Nous montrerons dans la remarque que les éditions de ses livres n’ont pas été bien rapportées par don Nicolas Antonio.

  1. Voyez la remarque.
  2. Nicol. Antonius, in Biblioth. Scriptor. Hispanor., tom. II, pag. 122.

(A) Il s’acquit beaucoup de réputation.... par les ouvrages qu’il publia. ] Le livre qui a pour titre : de secandâ venâ in pleuritide inter Græcos et Arabes Concordia, fut imprimé à Séville, l’an 1539, in-4°. Son traité de rosâ et partibus ejus ; de Succi rosarum Temperaturâ ; de Rosis persicis seu Alexandrinis ; de Malis, Citris, Aurantiis et Limoniis, fut imprimé à Anvers, l’an 1565, in-8o. [1]. L’ouvrage où il expliqua les vertus des drogues que l’on avait apportées de l’Amérique, de las drogas de las Indias, fut extrêmement profitable au genre humain, car il enseigna le remède de beaucoup de maladies. Il procura aussi à Monardes beaucoup de gloire. Écoutons-le là-dessus : Quæ (prima pars) superioribus annis tam felicibus auspiciis in publicum prodiit ut indè hominum vita tot morborum periculis objecta multiplicia eademque presentanea remedia sibi paraverit, atque ego bonorum judicio non mediocrem eruditionis et diligentiæ laudem reportaverim [2]. C’est ainsi qu’il parle touchant la première partie de cet ouvrage, dans une épître dédicatoire au pape Grégoire XIII [3]. Il ajoute que le désir de travailler pour le bien public le porta, bien plus que les applaudissemens dont il jouissait, à composer une seconde partie, et il observe qu’elle fut d’une utilité admirable. Posteà non tam auræ popularis (quamquàm ea secundissimè afflabat) suavitate illectus, quàm communis utilitatis amore commotus, alterum ejusdem argumenti syntagma concinnavi : in quo innumera medicamenta quæ hactenùs intrà nature arcana delituerant, magno humanæ salutis emolumento in lucem produxi [4]. Notez qu’avant que de publier quelque chose sur cette matière, il savait par une longue expérience la souveraine vertu des médicamens de l’Amérique. Quùm rerum medicinalium ab Occidentali usquè Indiâ, ad nos convectarum utilitates adeò mirabiles ut ægrotos quamplurimos penè jam deploratos sanaverint, assidu medendi periclitatione atque longinqui temporis usu percepissem ; eas res... Viâ ac ratione tractare constitui [5]. Notez aussi que don Nicolas Antonio eût dû nous apprendre que les deux premières parties de cet ouvrage furent imprimées l’une après l’autre. Il ne savait point cela ; il veut bien qu’on croie qu’elles parurent en même temps, et pour la première fois l’an 1569, in-8°. De las drogas de las Indias, dit-il [6], duobus tomis qui primùm editi sunt ab authore, anno 1569. Ce qu’il ajoute n’est pas plus exact : posteâ adjuncto tertio, unum ex tribus majoris formæ volumen publicavit, anno 1580, in-4°. Il est sûr que la troisième partie fut imprimée avec les deux autres, in-4o., dès l’an 1574, à Séville, chez Alonso Escrivano. J’ai cette édition : elle est dédiée au pape Grégoire XII, et ce fut pour faire plaisir à ce pontife que l’auteur la publia en cet état. Quæ meorum studiorum monumenta quùm ejusce modi genium habuerint, ut Sanctitati tuæ summè placuerint, eaquem Romam ex ultimâ Hispaniâ deferenda curaveris, operæ pretium me tibi facturum existimavi, si utramque hujus operis partem conjungerem, ac nunc primùm tuâ potissimum caussâ tertiam adjicerem [7]. Il y joignit trois dialogues : le premier, de la Piedra Bezaar, y de la Yerva escuerconera ; le deuxième, de La Nieve y del Bever frio : le troisième, de las Grandezas del Hierro, y de sus Virtudes medicinales. Les deux premiers avaient déjà vu le jour [8] ; mais le troisième n’avait pas encore été imprimé. Nicolas Antonio n’a point connu d’autre édition du troisième que celle de l’an 1580. Tous ces ouvrages espagnols de notre Monardes ont été traduits en latin par Clusius, et en italien par Annibal Brigantus. Le même Clusius a traduit aussi en latin les trois livres de Monardes, de varios Secretos y Experiencias de Medicina. Ceux des Drogues de l’Amérique ont été traduits en anglais par je ne sais qui, et en français par Antoine Colin, maître apothicaire juré de la ville de Lyon. Le Lindenius renovatus ne marque l’année d’aucune édition espagnole.

  1. Nicol. Antonio, Biblioth. Scriptor. Hispan., tom. II, pag. 122
  2. Nicol. Monardus, epist. dedicatoria.
  3. Elle est au devant de l’édition de Séville 1574.
  4. Nicol. Monardus, epist. dedicatoria.
  5. Là même.
  6. Nicol. Antonio, Biblioth. Hispan. tom. II, pag. 122.
  7. Nicol. Monardus, epist. dedicatoria.
  8. Celui De la piedra Bezaar, etc., à Séville, l’an 1569, in-8°., celui De la nieve, etc. à Séville 1571, in-8°. Nicol. Antonio, Biblioth. Hispan., tom. II, pag. 122.

◄  Monantheuil (Henri de)
Monime  ►